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Journées anti-impérialistes au Burkina : « Ce pays n’appartient ni à une personne ni à un parti… », martèle le président de l’ODJ, Gabin Korbéogo

Publié le samedi 12 octobre 2019 à 00h10min

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Journées anti-impérialistes au Burkina :  « Ce pays n’appartient ni à une personne ni à un parti… », martèle le président de l’ODJ, Gabin Korbéogo

Plusieurs structures (dont la Confédération générale du travail du Burkina, le Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples, le Syndicat national des artistes-musiciens burkinabè, l’Association des élèves du secondaire de Ouagadougou, l’Union générale des étudiants burkinabè ...) tiennent, les 11 et 12 octobre 2019 à Ouagadougou, et sous la houlette de l’Organisation démocratique de la jeunesse (ODJ), les quatrièmes journées anti-impérialistes (luttes contre la domination et le pillage des Etats africains, notamment le Burkina Faso, par les puissances). Le top de départ des activités a été donné dans la matinée de vendredi, 11 octobre 2019 à Ouagadougou par un panel.

« Impérialisme et terrorisme en Afrique : causes et perspectives pour les peuples en lutte pour leur libération nationale et sociale ». C’est autour de ce thème qu’ont été lancées les activités de cette édition des journées anti-impérialistes, quatrièmes du genre, prévues pour durer deux jours (11 et 12 octobre 2019). Aux côtés des organisateurs, des délégations venues d’Europe et de pays africains (à l’image du Niger) avec des messages de soutien à cette lutte pour se soustraire du poids colonialiste.

Ces deux jours sont accompagnés d’une exposition (dans la cour du palais de la jeunesse et de la culture Jean-Pierre Guingané) de documents sur la théorie et des expériences de luttes révolutionnaires. La journée de samedi, 12 octobre prévoit un « grand meeting » à partir de 8h à la Bourse du travail, suivi à partir de 19 h d’un « grand concert » à l’espace de la mairie de l’arrondissement N°5 (ex-Bogodogo) avec plusieurs artistes, dont Amity Meria, Solo Dja Kabako, Asta Maïla, Almamy KJ.

Gabin Korbéogo, président de l’ODJ, porte-parole des organisations

« Nous pensons humblement que seules les luttes d’émancipation menées de façon consciente et âpre par les peuples et la jeunesse populaire dans les différents pays et fondées sur la solidarité internationale entre les peuples du monde peuvent aboutir. Les grandes luttes d’émancipation de ces dernières années en Afrique et dans le monde (printemps arabe, lutte historique du peuple soudanais, insurrection populaire et résistance au putsch au Burkina) et la solidarité militante comme la sympathie dont ces peuples en lutte ont bénéficié ont mis en évidence la nécessité de construire et consolider la solidarité internationaliste de lutte contre l’ordre impérialiste et pour l’avènement d’un ordre social équitable et humain », capitalise le président de l’ODJ, Gabin Korbéogo.

Analysant la situation nationale, les organisateurs retiennent que ce rendez-vous a lieu dans un contexte difficile caractérisé par une volonté du pouvoir en place de sacrifier les libertés.
Mais, la jeunesse burkinabè ne marchande pas sa détermination et esprit de sacrifice et de lutte, s’engagent les initiateurs de ces journées.

« La jeunesse est au rendez-vous de toutes les luttes de notre peuple, tout comme elle organise des luttes spécifiques pour améliorer ses conditions de vie et de travail et pour ses droits démocratiques et politiques. Ce qui lui a valu l’assassinat de deux responsables de l’ODJ dans la province du Yagha (région du Sahel, ndlr), alors qu’ils se rendaient à une audience avec le haut-commissaire de ladite province pour débattre de questions relatives au racket et à l’accès des populations aux services sociaux de base (éducation, santé, etc.). Leurs corps attendent toujours une improbable autopsie à la morgue de l’hôpital de Bogodogo », rappelle Gabin Korbéogo, soulignant que ces luttes témoignent de la maturation progressive de la conscience politique du peuple burkinabè et doivent être encouragées et mieux organisées.

« Le MPP (Mouvement du peuple pour le progrès, parti au pouvoir) et ses alliés n’ont trouvé mieux que de recourir à la répression et à la criminalisation des justes luttes des populations des campagnes et des villes : répression des manifestations, arrestation et détention abusive de manifestants,interdiction de manifestations (exemple du 16 septembre et du 12 octobre), diabolisation, sanctions financières et disciplinaires contre des travailleurs en grève, suspension de syndicats, etc. Pis, dans leur dynamique de fascisation, le MPP et alliés ont introduit dans le nouveau code pénal, une disposition relative à la criminalisation de l’insurrection et des articles pour museler la presse », chargent les organisateurs.

Ces ‘’combattants’’, dénoncent une « négation pure et simple des libertés » au Burkina. « Voici des gens qui ont été élus dans un contexte post-insurrectionnel, et dès qu’ils s’asseyent, ils s’emploient à verrouiller le système démocratique, à nier, attaquer toutes les lois et tous les textes qui garantissent les libertés d’associations et de manifestations », argue le porte-parole des organisations, Gabin Korbéogo, avant d’ajouter que c’est une situation qui ne pourra pas durer : « Nous nous donnerons les moyens de dénoncer, de nous battre pour contrer cette dérive fasciste. Nous n’allons pas accepter cela. Ce pays n’appartient ni à une personne ni à un parti, il appartient à l’ensemble des Burkinabè et nous avons le devoir et le droit de nous organiser et nous battre pour le pays ».

O.L
Lefaso.net

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