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Bonne gouvernance au Burkina : L’Association des journalistes du Burkina interroge la qualité des infrastructures

Publié le lundi 29 juillet 2019 à 18h00min

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Bonne gouvernance au Burkina : L’Association des journalistes du Burkina interroge la qualité des infrastructures

L’Association des journalistes du Burkina (AJB) a, dans le cadre de la mise en œuvre du Projet de gouvernance économique et de participation citoyenne (PGEPC), organisé une conférence publique autour du thème : « La question de la qualité des infrastructures au Burkina Faso, qualité et retards de réalisation : états des lieux et impacts sur le budget de l’Etat ». C’était dans la soirée de vendredi, 26 juillet 2019 à Ouagadougou.

Pour ce panel, le ministère des Infrastructures, représenté par son secrétaire général, Paul Yaogo ; le ministère de l’Éducation nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales, représenté par le chef de service du suivi de la réalisation des infrastructures éducatives, Koudbi Edouard Ilboudo et le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) avec Mafing Kondé, personne-ressource de cette organisation de veille. La police des échanges (modération) a été assurée par le journaliste d’investigation, Ladji Bama.

Le modérateur, Ladji Bama (au micro) avec à droite, Paul Yaogo et à sa gauche, Mafing Kondé et Koudbi Edouard Ilboudo (ext. droite)

A tout seigneur, tout honneur, dira-t-on. C’est au ministère des Infrastructures qu’est revenue la charge de camper le décor de ces échanges qui ont duré plus de deux heures. Paul Yaogo va d’abord donner un aperçu général des missions dévolues à son département, en signifiant au passage que la politique en matière d’infrastructures tire son fondement des orientations nationales, sous-régionales et régionales.

A ce jour, le Burkina dispose de 15 272 kilomètres de routes classées avec une proportion de route en terre de 74% et les routes bitumées de 26%, apprend-on.
Le secrétaire général a également fait un tour d’horizon de quelques chantiers importants en cours à travers le pays avant d’identifier les difficultés liées au secteur.

Paul Yaogo

A ce sujet, il relève entre autres, la faible capacité des entreprises chargées des travaux, les lenteurs souvent constatées dans les processus de passation des marchés, les longs délais dans les paiements des décomptes, les contraintes budgétaires, le manque d’anticipation de certains acteurs en charge du projet, le déplacement des réseaux de certains cessionnaires (ONEA, SONABEL, ANPTIC, ONATEL), l’insécurité. « La route qui passe devant l’hôpital Yalgado en est une illustration : ce n’est que la veille de la visite du Premier ministre sur le chantier, que l’ONEA a pu effectivement enlever les tuyaux qui étaient à ce niveau », illustre le secrétaire général du ministère des infrastructures.

Le communicateur a aussi abordé les difficultés dans la protection du réseau routier dues à l’érection abusive de ralentisseurs non conventionnels, au non-respect des charges par les véhicules poids lourds, aux actes d’incivisme portant atteinte aux routes, à l’insuffisance de financements de l’entretien routier, à l’occupation anarchique des voies, au non-respect du temps d’attente des usagers au niveau des barrières de pluies, etc.

Cela a pour conséquences, la mise en service tardive des ouvrages, le prolongement de l’impact négatif sur l’environnement (nuisance sonore, poussière…), les remous sociaux, la détérioration du climat de confiance entre l’administration et les citoyens, les conséquences sur les activités économiques (transporteurs), la perte de confiance des partenaires techniques et financiers, la suspension ou l’annulation de financements des partenaires techniques et financiers, etc.

Tout en expliquant le dispositif de contrôle et de suivi en place pour minimiser les insuffisances, Paul Yaogo a rassuré que les mesures sont prises pour améliorer la bonne exécution des chantiers.

Le chef de service du suivi de la réalisation des infrastructures éducatives du ministère de l’Éducation nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales, Koudbi Edouard Ilboudo a, à la suite, exposé sur les contours de réalisations des infrastructures au niveau de son département, notamment les modalités, les causes de la mauvaise qualité des infrastructures et les mesures prises pour des infrastructures de bonne qualité.

Ainsi apprend-on que quatre modalités sont requises pour la réalisation d’infrastructures au ministère. Il s’agit de la réalisation par la maîtrise d’ouvrage directe (par lequel, le ministère, à travers son service des marchés publics, réalise les infrastructures ; une modalité qui est à l’abandon) ; la maîtrise d’ouvrage délégué ; la troisième modalité est celle qui consiste au transfert des ressources aux communes et, enfin, l’accompagnement des partenaires (les populations, les associations qui réalisent, elles-mêmes, les infrastructures sans accompagnement technique approprié). Pour chaque infrastructure, il sied donc de chercher à comprendre la modalité, souligne M. Ilboudo.

Boukari Ouoba

Quant au troisième intervenant, Mafing Kondé, il s’est attardé sur les missions de veille du Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC), en lien avec la thématique.
L’ensemble de ces exposés ont été suivis de nombreuses réactions du public à travers des questions d’éclaircissement, des suggestions et autres commentaires.

Pour le secrétaire général de l’AJB, Boukari Ouoba, la question de la qualité des infrastructures est un sujet de tous les jours. « On voit régulièrement des citoyens, et même nous de la presse, qui dénoncent la réalisation de certaines infrastructures au regard de leur qualité, des retards de réalisation, etc. », explique-t-il, justifiant la pertinence du thème qui a réuni des acteurs du secteur.

Cette activité entre dans le cadre de la mise en œuvre du Projet de gouvernance économique et de participation citoyenne (financé par la Banque mondiale et l’Etat burkinabè), qui est à sa troisième année d’exécution. « Lors de la première année, nous avons réalisé beaucoup de projets pour les journalistes et cette année, une autre formation sur le data journalisme », confie Boukari Ouoba, pour qui ces conférences publiques thématiques sont à la fois un lieu d’informations et de formation pour les journalistes et le public.

OHL
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