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Développement et éducation dans les pays du Sahel : La réunion ministérielle G7-G5 Sahel prend des engagements forts

Publié le mardi 9 juillet 2019 à 09h50min

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Développement et éducation dans les pays du Sahel : La réunion ministérielle G7-G5 Sahel prend des engagements forts

Une réunion ministérielle consacrée au développement et à l’éducation a regroupé les 4 et 5 juillet 2019 à Paris, les ministres en charge du Développement et de l’Éducation des pays du G7 et leurs homologues du G5 Sahel ainsi que des représentants des partenaires au développement.

En prélude au Sommet du G7 qui se tiendra à Biarritz en août prochain, l’objectif de cette rencontre internationale sur initiative de la France qui assure la présidence du G7 était de mobiliser les ressources nécessaires à la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et des Objectifs de développement durable (ODD) tel qu’entériné par le Programme d’actions d’Addis-Abeba en 2015.

La réunion consacrée au développement a regroupé le 4 juillet 2019, les ministres du G7 et leurs homologues du G5 Sahel. Elle a été co-présidée par le Ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Monsieur Jean Yves Le Drian et le Ministre burkinabè de l’Économie, des Finances et du Développement, Monsieur Lassané Kaboré, président en exercice de la conférence ministérielle du G5 Sahel.

Ont également pris part à cette rencontre, les représentants des partenaires internationaux de financement tels que la Banque mondiale, le Fonds monétaire international, le Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD), la Banque africaine de Développement (BAD) tous regroupés dans l’Alliance Sahel.

Dans son intervention, Monsieur Lassané Kaboré a mis l’accent sur quelques résultats du projet pilote sur le Total Official Support for Sustainable Development (TOSSD) ou Soutien Public Total au Développement Durable au Burkina Faso, un cadre de mesure du financement du développement durable qui a pour objectif de mesurer les ressources investies pour atteindre les Objectifs du Développement Durable (ODD).

Le TOSSD est un « outil en construction dont les indicateurs à terme seront reversés dans le paquet global des indicateurs de suivi des ODD », a d’abord rappelé le ministre Lassané Kaboré avant d’ajouter que « le TOSSD va au-delà de l’Aide Publique au Développement (APD) et prend en compte tous les financements destinés aux interventions orientées ODD, même à l’endroit du secteur privé. Une meilleure traçabilité des flux financiers permet de mieux les maîtriser, travailler à augmenter leur volume et leur qualité ».

Prenant l’exemple de son pays, Monsieur Kaboré a déclaré que le Burkina Faso, pour se donner les chances d’être au rendez-vous de l’agenda mondial, a « procédé à la contextualisation des objectifs de l’Agenda 2030 dans son référentiel qu’est le Plan National de Développement Économique et Social (PNDES). Pour un financement optimal de ce Plan, le Gouvernement a opté pour une combinaison efficace de sources de financement en mettant l’accent sur les ressources propres, mais aussi sur le financement des partenaires techniques et financier et du secteur privé national et international ».

Selon Monsieur Lassané Kaboré, « l’intérêt du TOSSD pour les pays bénéficiaires de l’APD et singulièrement pour le Burkina Faso, c’est d’avoir une meilleure traçabilité du financement du développement, tout en explorant de nouvelles sources de financement du développement ». Il a rassuré les partenaires que « le cadre du TOSSD est bien adapté au contexte burkinabè parce qu’en plus de l’Aide Publique au Développement (APD) classique, le financement privé joue aujourd’hui un rôle déterminant et le cadre prévoit de mesurer la finance privée mobilisée par les interventions publiques ».

À la suite de l’intervention du Ministre Lassané Kaboré et avant celle de Monsieur Jean Yves Le DrianN, la conférence s’est félicitée de l’implication et de l’appui au TOSSD exprimés par de nombreux pays à différents niveaux de développement, dont le Burkina Faso, le Costa Rica et le Nigéria. Elle a reconnu que le TOSSD permettra de fournir de meilleures informations sur les ressources à la disposition des pays partenaires pour favoriser le développement durable, tout en améliorant la transparence et en mettant en œuvre des pratiques de financement durables.

Le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères a au cours de cette réunion réitéré l’appui de son pays et de l’Europe aux pays du Sahel, et principalement ceux du G5. « La diplomatie française mène, grâce à son réseau d’ambassades, une action déterminée de plaidoyer auprès de ses partenaires, telles que l’Union européenne, l’Organisation des Nations unies pour un appui matériel et humain dans les cinq pays du Sahel », a-t-il affirmé.

L’Alliance Sahel regroupe les principaux bailleurs actifs dans la Région afin de s’assurer que leur action soit cohérente et permette une aide efficace et proche des populations dans une logique combinant le développement et la sécurité intérieure. L’Alliance Sahel investira plus de 9 milliards d’euros qui seront mis en œuvre sur la période 2019-2022 à travers plus de 600 projets. L’Alliance soutient aussi les projets d’urgence pilotés par le secrétariat permanent du G5 Sahel.

Innover pour émanciper les filles et les femmes par l’éducation

Le second volet de la rencontre de Paris a été consacré à l’éducation. Comment accompagner les pays du G5 Sahel et le Sénégal pour les aider à mettre fin aux inégalités entre filles et garçons ? Comment émanciper les filles et les femmes par l’éducation ? C’est pour apporter des réponses à ces questionnements que les ministres de l’Éducation nationale du G5 Sahel, du Sénégal et leurs collègues du G7 avec l’accompagnement de partenaires techniques comme l’Organisation des Nations unies pour l’Éducation, la Science et la Culture (UNESCO) se sont retrouvés le 5 juillet 2019 au siège de l’institution onusienne à Paris.

En effet, selon l’UNESCO, les chiffres sur l’inégalité entre filles et garçons en matières d’éducation sont alarmants :

• 500 millions de femmes analphabètes dans le monde, soit deux fois plus que les hommes ;

• 262 millions d’enfants en âge de fréquenter l’école primaire et secondaire ne sont pas scolarisés, dont 132 millions de filles, en particulier dans les États fragiles et touchés par les conflits ;

• 620 millions d’enfants à scolariser dans le monde d’ici 2030 dont 450 millions pour le seul continent africain, etc.

Dans les pays du G5 Sahel, ces inégalités ont été accentuées par les effets néfastes du terrorisme.

Dans son exposé devant ses pairs, le ministre de l’Éducation nationale du Burkina Faso, Monsieur Stanislas Ouaro a mis l’accent sur les défis de l’éducation nationale des pays du G5 Sahel. C’est ainsi qu’il a énuméré les défis de la maîtrise de la situation sécuritaire, préalable à toute action de développement ; la réouverture des écoles fermées qui nécessite un programme d’urgence pour assurer le droit à l’éducation à l’ensemble des enfants du Burkina Faso et des autres pays membres du G5 Sahel ; l’amélioration de la carte éducative par la construction d’écoles et de classes pour la résorption des nombreuses classes sous paillote ; le développement de l’enseignement bilingue franco-arabe pour résorber les foyers coraniques qui ne respectent pas les normes d’enseignement ; l’orientation du système éducatif vers l’enseignement et la formation technique et professionnelle ; le maintien des filles à l’école (car en période de crise, elles deviennent encore plus vulnérables) ; et la mobilisation des ressources ont également été évoqués par le Ministre Ouaro.

Outre ces défis, le Ministre Stanislas Ouaro a aussi mentionné les stratégies qui sont initiées dans chaque pays, mais aussi dans le cadre du G5. Monsieur Ouaro a cité l’exemple du Burkina qui a élaboré la stratégie de scolarisation des enfants des zones à forts déficits sécuritaires et le G5 qui a élaboré un cadre de référence pour la stratégie intégrée jeunesse du G5 Sahel.

En Professeur averti, Monsieur Stanislas Ouaro pense également que le renforcement de la coopération en général, et particulièrement celle entre l’Alliance Sahel et les pays du G5 Sahel peut s’articuler autour de ces points, c’est-à-dire l’accompagnement de nos pays à travers le financement des stratégies de scolarisation des enfants dans les zones à forts déficits sécuritaires ; la promotion de l’éducation des filles à travers des stratégies nationales d’accélération de l’éducation des filles et le développement de l’enseignement et de la formation technique et professionnelle.

Les pays du G7 s’y sont engagés en adoptant de nombreuses mesures en faveur de l’éducation. Ils entendent dresser le bilan des actions existantes, les soutenir et en mener de nouvelles dans les pays en développement pour favoriser des résultats positifs pour toutes les filles.

Le Président de la République française, Monsieur Emmanuel Macron qui a présidé la cérémonie de clôture de cette réunion internationale a déclaré de façon solennelle qu’au Sommet du G7 à Biarritz en août prochain, l’engagement des partenaires en faveur de l’éducation sera doublé. Lors de la conférence du Partenariat mondial pour l’éducation qui s’est tenue à Dakar en février 2018, les donateurs avaient mobilisé 200 millions de dollars pour l’éducation avec une priorité donnée au Sahel.

Si l’annonce du Président Emmanuel Macron venait à être effective, elle donnerait indubitablement un coup d’accélérateur à l’objectif 4 des ODD qui vise à « assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie ». L’UNESCO s’y attèle déjà à travers l’agenda mondial Education 2030.

Services Presse et Relations publiques de l’ambassade du Burkina Faso à Paris

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