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Activités minières et développement local : Le Laboratoire Citoyennetés outille des collectivités territoriales et des organisations de la société civile

Publié le mardi 18 décembre 2018 à 21h47min

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Activités minières et développement local : Le Laboratoire Citoyennetés outille des collectivités territoriales et des organisations de la société civile

Le Laboratoire Citoyennetés organise, les 18 et 19 décembre 2018, un séminaire au profit d’une trentaine de collectivités territoriales et d’Organisations de la société civile (OSC) partenaires. La rencontre se tient sous le thème : « Ressources minérales et développement des territoires décentralisés : opportunités, contraintes et défis ».

La problématique des sites d’orpaillage est très cruciale au Burkina Faso. Un des maires de la région de l’Est participant au séminaire, pointe du doigt le problème de gestion des mines en lien avec la sécurité et l’économie des zones où elles sont localisées. En abordant le domaine sécuritaire, il avance que « ces mines abritent toute sorte d’individus, en particulier des étrangers, à même de représenter une menace pour la sécurité de la zone, voire du Burkina tout entier. Plusieurs attitudes non-ordinaires et des attentats sont récurrents dans ma commune et sèment la psychose au sein de nos populations. Plusieurs services administratifs sont fermés dans la commune et mettent en retard tout le système de production administratif ».

Pour lui, l’instruction sur le cadre juridique qui régit le secteur des mines va contribuer à améliorer la qualité de la collaboration entre le secteur des mines et les services administratifs est déjà appréciable, excepté le volet sécurité des biens et des personnes.

Le Burkina dispose de douze mines en production et de trois en construction, avec 9,1% de contribution au Produit intérieur brut (PIB) en 2016 et 45 tonnes d’or produites en 2017 pour plus de 226 milliards F CFA de ressources financières générées pour le pays. L’activité d’orpaillage est alors très développée et en plein essor, tandis que les différents contours de son exploitation restent méconnus par les collectivités locales qui accueillent les différentes mines.

Le Laboratoire Citoyennetés explique que « les collectivités, parfois éprouvées par la prolifération des sites d’orpaillage, quelquefois timorées face à la toute-puissance des industries minières, peuvent être à la fois bénéficiaires mais aussi victimes de l’exploitation des ressources minières ».

C’est dans ce contexte que le Laboratoire Citoyennetés a pris l’initiative d’organiser ce séminaire de deux jours pour démystifier la problématique de l’orpaillage et mettre les acteurs à niveau sur le cadre règlementaire qui régit les activités minières, en particulier l’orpaillage, au Burkina Faso. Il s’agira aussi d’avoir des échanges sur un certain nombre d’activités ou de pratiques qui se sont développées ou qui peuvent être développées de manière pilote et permettre à certaines collectivités de tirer le meilleur parti des exploitations minières et aussi de limiter leurs externalités négatives, notamment sur l’environnement.

Pour Alice Thomann, responsable des programmes gouvernance et démocratie à la Coopération suisse, « cette activité, qui a lieu dans le cadre du Programme d’appui à la décentralisation et à la participation citoyenne (PADEC) que finance la Suisse depuis 2015, était plus qu’une nécessité. C’est un programme qui vise à accompagner les collectivités territoriales pour fournir des services de base de qualité qui favorisent les activités économiques et sociales ».

Selon Armand Joseph Kaboré, secrétaire permanent du Laboratoire Citoyennetés, « c’est l’une des composantes du PADEC que le Laboratoire Citoyennetés met en œuvre et qui vise à soutenir les collectivités territoriales dans l’optique qu’elles puissent développer de meilleures compétences, non seulement en termes de production du service public mais aussi en termes de production de richesses. » Il ajoute que la production minière touche ces deux secteurs à travers la fourniture d’eau potable et d’assainissement, l’éducation, la fiscalité et le domaine sécuritaire.

Les acteurs du développement sont de plus en plus conscients que la problématique des ressources extractives devient incontournable puisque l’activité industrielle, et en particulier l’orpaillage, s’est énormément développée depuis plusieurs années au Burkina Faso.

C’est dans cette optique, poursuit-il, « que nous avons jugé bon d’engager la réflexion avec les acteurs des collectivités pour voir un peu quelles sont les opportunités qui se posent mais aussi les contraintes et les défis en termes de gouvernance et d’économie locale. »

L’atelier réunit une trentaine de collectivités territoriales partenaires du PADEC, qui sont des collectivités des régions de l’Est, du Nord, du Centre-Ouest et du Sahel ; des associations de citoyens qui sont locales et qui font de la veille ; et des institutions publiques qui travaillent dans le secteur minier comme la Chambre des mines.

Etienne Lankoandé (stagiaire)
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 19 décembre 2018 à 06:19, par Un Burkinabê En réponse à : Activités minières et développement local : Le Laboratoire Citoyennetés outille des collectivités territoriales et des organisations de la société civile

    Il ya beaucoup de Burkinabê pétris d’expérience internationale dans le domaine des mines. La Suisse n’a jamais été un pays minier et je suis dubitatif quand aux résultats de ces 2 jours de travaux. Nous avons des Burkinabê qui ont l’expérience du Ghana, Afrique du Sud, Canada, Australie, Etats-Unis (pays à grande expérience minière reconnue mondialement). Ç’est ça le problème dans ce pays, nous ne valorisons pas l’expertise nationale. Pendant que nous y sommes, je n’ai pas souvenance qu’un seul burkinabê du domaine des mines ait pu avoir une seule décoration depuis lors ; pourtant l’or est devenu le 1er produit d’exportation. Depuis le temps de la mine de Poura jusqu’à nos jours vous ne pouvez pas me dire qu’il n’ya pas eu de Burkinabê qui se soit illustré positivement. Je sais que pour qu’il y ait mine il faut qu’il y ait d’abord une équipe de découverte. C’est dire qu’il y a eu au moins 16 équipes de découverte (12 mines + Poura + 3 mines en construction). Les professionnels burkinabê de l’industrie minière sont hélas mieux connus à l’international que dans notre propre pays. Quelle triste réalité ! Espérons que notre Ministère des Mines rectifie le tir et travaille dans ce sens ; sinon ce sera du gâchis !

    • Le 19 décembre 2018 à 12:22, par participants En réponse à : Activités minières et développement local : Le Laboratoire Citoyennetés outille des collectivités territoriales et des organisations de la société civile

      Cher internaute,
      Prenez soin de bien vous informer avant de prendre de telles libertés dans vos commentaires...
      1- La Suisse abrite beaucoup de raffineries et le négoce des métaux précieux y est très développé
      2- La suisse a une opinion publique qui s’intéresse à l’origine de l’or
      3- La Suisse n’anime pas le séminaire... Elle soutient des burkinabé pétris d’expériences et de compétences dans le sujet
      4- Venez voir vous serez édifié...

      • Le 19 décembre 2018 à 17:23, par Un Burkinabê En réponse à : Activités minières et développement local : Le Laboratoire Citoyennetés outille des collectivités territoriales et des organisations de la société civile

        Je dis que ce serait mieux que nous profitons de l’expérience de pays miniers. La Suisse n’en est pas un. Le sujet a trait avec les relations avec les collectivités locales des pays où l’exploitation minière est réalité. La raffinerie est un terminal pour produits finis. Je sais de quoi je parle. Justement vous pensez que ceux qui animent le seminaire sont bons. J’ai bien peur que ce ne soit "le borgne aux pays des aveugles". Toutes les compagnies minières exploitant nos mines sont à capitaux canadiens, russes, americains, australiens et sud africains. Je sais de quoi je parle !

      • Le 20 décembre 2018 à 14:30, par Un Burkinabê En réponse à : Activités minières et développement local : Le Laboratoire Citoyennetés outille des collectivités territoriales et des organisations de la société civile

        Je vais essayer de me faire mieux comprendre.
        1- La Suisse abrite beaucoup de raffineries et le négoce des métaux précieux y est très développé : ce sont des produits finis donc rien avoir avec l’exploitation minière. Ce sont deux rèalités différentes.

        2- La suisse a une opinion publique qui s’intéresse à l’origine de l’or : Les compagnies minières exploitantes de l’or au Faso sont majoritairement du G20. Ces compagnies respectent dejà les conventions internationales et nationales des pays où elles opèrent. L’or du Burkina est propre et pas tâché de sang.
        3- La Suisse n’anime pas le séminaire... Elle soutient des burkinabé pétris d’expériences et de compétences dans le sujet : c’est justement là-bas mon inquiétude. Ça aurait été le Canada ou les USA ou l’Australie que ça aurait eu un meilleur impact. Les sociétés minières étant des privés venant de ces pays cités. A ce que je sâche aucun des burkinabê animant le séminaire n’a auparavant travaillé dans l’industrie minière ou dans un département ministériel régulant les activités miniéres dans ces pays miniers. Etudier en mine n’a pas les mêmes réalités que travailler dans l’industrie minière.
        4- Venez voir vous serez édifié... : espérons que ce ne sont pas les perdiems qui vous font faire un tel commentaire !

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