Le programme, financé par l’USAID, vise à promouvoir les valeurs et principes démocratiques, à sensibiliser la population à l’engagement citoyen constructif, à la prévention et au mécanisme de résolution des conflits. Il couvre des localités urbaines et rurales des régions des Hauts-Bassins (Bobo-Dioulasso), du Centre-Ouest (Koudougou), de l’Est (Fada), du Nord (Ouahigouya) et du Sahel (Dori). « Dans le cadre de ce programme, et à la suite d’une étude de base, l’institut a identifié et formé une centaine de citoyens actifs appelés formateurs, issus des zones ciblées du programme, qui vont nous accompagner dans l’éducation civique et citoyenne dans leurs communautés respectives », situe la représentante résidente du NDI au Burkina, Aminata Faye Kassé.

Representante-résidente de NDI, Aminata Faye

« Promotion du civisme routier dans la commune de Ouagadougou, défis et enjeux : quelles contributions et synergie des acteurs pour le respect du code de la route ? ». C’est autour de ce thème donc que s’est tenue l’activité, présidée par le haut-commissaire de la province du Kadiogo. La conférence s’est déroulée sous forme de panel autour duquel des experts de la Direction générale de la police, la Direction régionale de la circulation et de la sécurité routière, du service de la municipalité et de la Direction générale de promotion du civisme, ont animé des thématiques « bien choisies » à cet effet. Les présentations ont été suivies d’échanges. Environ 200 jeunes ont pris part à cette activité.

Pour le représentant du maire de Ouagadougou, longtemps considéré comme une harpe de paix, le Burkina Faso fait face, ces dernières années, à une série de situations liées aux mouvements socio-politiques. Ce qui met le pays dans une crise de civisme, incarnée entre autres par la défiance de l’autorité de l’Etat, le non-respect du bien public, l’exercice de la justice privée, les troubles en milieux scolaire et universitaire, les violations du code de la route.

Ce phénomène d’incivisme de plus en plus grandissant menace sérieusement le vivre-ensemble, la stabilité, voire le développement du pays, fait-il remarquer. Un constat qui, de son avis, interpelle tout le monde à œuvrer à travers des actions fortes pour un engagement citoyen constructif et une citoyenneté responsable dans l’intérêt de la nation.

C’est en cela qu’il juge pertinent le thème, qualifié également d’actualité et d’interpellateur, au regard de l’ampleur du phénomène dans la capitale. Il a, dans cet esprit, expliqué que dès son arrivée, le Conseil municipal de Ouagadougou s’est attelé à lutter contre ce phénomène par des actions préventives, notamment la réglementation permanente de la circulation par la police municipale. Convaincu qu’« une seule main ne ramasse pas la farine », le maire de Ouagadougou, par la voix de son représentant, loue donc l’action du NDI en la matière.

La représentante résidente du NDI au Burkina, Aminata Faye Kassé, a d’abord rappelé que la conférence publique sur le civisme en matière de circulation routière s’inscrit dans le cadre du programme pour la promotion du civisme, de prévention et de gestion des conflits au Burkina Faso, lancé depuis mars 2018.
Ce programme vise à promouvoir les valeurs et principes démocratiques, sensibiliser la population à l’engagement citoyen constructif, la prévention et au mécanisme de résolution des conflits. Sept jeunes ont été identifiés et formés pour s’engager, de façon désintéressée (bénévolat), aux côtés du NDI, pour le bien-être de leurs communautés. Elle les félicite pour cet engagement.

Campant sur le thème, elle indique qu’il vise à sensibiliser aux conséquences néfastes de l’incivisme en matière de circulation routière. Un thème « très actuel » qui a tout son sens dans une ville comme Ouagadougou avec une croissance démographique conséquente et une augmentation notable du parc automobile, illustre-t-elle.

Le haut-commissaire de la province du Kadiogo (dont Ouagadougou est le chef-lieu), Boureima Sawadogo, s’est, quant à lui, réjoui que sa circonscription ait bénéficié de ce programme. « Au regard des multiples troubles socio-économiques et politiques, auquel notre pays fait constamment face ces dernières années, nul doute que le phénomène d’incivisme constitue de nos jours un problème crucial auquel l’Etat, à lui seul, ne saura faire face », jauge M. Sawadogo, pour qui les actes d’incivisme se vivent à tous les niveaux de la société. De plus en plus, le respect des aînés pour la parole donnée, le respect des biens publics ou de l’autorité publique ou encore le respect du code de la route ne sont plus observés ou le sont faiblement, poursuit-il.

« Si nous rêvons toutes et tous d’un Burkina de paix, de stabilité et de progrès continu, il urge de fédérer nos efforts et initiatives pour inverser la tendance », avise le haut-commissaire.

Pour lui, en en choisissant de mettre en œuvre ce programme, le NDI et son partenaire, USAID, entendent jouer leur partition dans l’édification du Burkina Faso prôné par tous. C’est dans cet esprit qu’il se dit persuadé que les activités de ce programme permettront à terme de participer à l’éducation civique de milliers de personnes en vue de leur pleine participation à la vie démocratique et au plein exercice de leurs droits et devoirs citoyens.

Selon l’un des formateurs, chargé d’animer le thème sur les « causes et conséquences de l’incivisme », il sera question de discuter de certaines notions-clés, des manifestations de l’incivisme routier et d’échanger avec les participants sur ce point, avant de proposer des pistes de solutions pour lutter contre ce phénomène.
L’activité a été assortie d’engagements et de recommandations pour une action forte contre l’incivisme routier.

Lefaso.net