Régulation et économie numérique : Les acteurs se donnent rendez-vous en 2020 à Ouagadougou
Les rideaux sont tombés, ce jeudi 18 octobre à Ouagadougou, sur la première Conférence africaine sur la régulation et l’économie numérique. Après 72 heures d’intenses échanges, les participants se sont donné rendez-vous en 2020, pour la deuxième édition.
Au terme de cette rencontre, tous les participants sont unanimes : l’accès au numérique est un droit, mieux, c’est un besoin vital au même titre que l’eau potable et l’électricité. Pour le président de l’ARCEP, Tontama Charles Millogo, le numérique est certes « un service au service des autres secteurs de développement », mais beaucoup reste à faire pour améliorer son accès en dépit des grands projets menés par le Burkina Faso.
- Tontama Charles Millogo, Président de l’ARCEP
Quant à Laurent Gille de Télécom Paris Tech, structure co-organisatrice de la CAREN, il retiendra de cette rencontre la qualité des débats entre les parties prenantes et l’enrichissement des uns et des autres. « Nous n’avons de conseils à donner à quiconque. C’est à chacun de s’approprier les débats et de tirer ses propres conclusions », a laissé entendre le professeur émérite. Mais comment faire du numérique un levier important pour les économies des pays en développement ?
- Laurent Gille de Télécom Paris Tech
A cette question jugée difficile, Laurent Gille répondra que tout progrès technologique a des côtés positifs et des côtés négatifs. Et de s’interroger : Est-ce que le fait que tous les jeunes africains soient sur Facebook, est utile au développement ? « Chacun a sa réponse. Je peux juste dire que du point de vue général, ce n’est peut-être pas cela qui va améliorer l’éducation, la santé, la citoyenneté, mais cela permet de dépasser les frontières et d’apprivoiser le numérique.
De l’autre côté, si les gens passent 4 heures par jour sur leur smartphone, dépensent des milliers de francs CFA à acheter des giga-octets pour visionner une vidéo sur YouTube, ce n’est peut-être pas l’idéal pour eux. Chacun fait son arbitrage », a-t-il estimé.
- Une vue des participants
Retenons qu’au cours des échanges, les participants ont entre autres souhaité que la question de la cybercriminalité, considérée comme la 3e menace pour les grandes puissances, après les armes chimiques, bactériologiques et nucléaires, soit discutée à la prochaine CAREN. Ce fléau, qui se décline sous plusieurs facettes dont les infractions spécifiques aux TIC (cyberguerre, cyberattaque) et les infractions facilitées par les TIC (blanchiment d’argent, contrefaçon, cyberescroquerie), menace les économies des pays en développement. D’où l’urgence d’aller au-delà des grands débats et des ripostes isolées.
Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net