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Procès du putsch manqué : Le Caporal Saïdou Lankoandé, le manifestant et la cordelette

Publié le lundi 20 août 2018 à 23h50min

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Procès du putsch manqué : Le Caporal Saïdou Lankoandé, le manifestant et la cordelette

A la barre du Tribunal militaire ce lundi 20 août 2018, le Caporal Saidou Lankoandé, amoureux de la tenue militaire comme jamais, est poursuivi pour complicité d’attentat à la sureté de l’Etat, meurtres, coups et blessures volontaires. Ce que l’accusé reconnait, c’est d’avoir donner des coups de cordelettes à un manifestant qui lapidait des cailloux sur lui et son binôme.

Arborant fièrement sa tenue, le Caporal Saidou Lankoandé au moment des faits était moniteur de sport à l’ex-RSP. Après avoir nié les faits qui lui sont reprochés, l’amoureux du métier des armes a relaté ce qu’il a vécu lors de cette tentative de coup d’Etat en septembre 2015. Ce qu’il reconnait principalement, c’est d’avoir fait usage de sa cordelette pour frapper un manifestant qui lapidait des cailloux sur lui et son binôme, le Sergent Martial Ouédraogo. Tout a commencé dans la matinée du 17 septembre 2018.

Après le rassemblement au carré d’armes du Camp Naaba KoomII, le Sergent Martial Ouédraogo est passé avec une moto lui demandant de l’accompagner au camp Guillaume Ouédraogo. Le Caporal Lankoandé avec son arme de dotation se fait embarqué. Une fois à destination, ils font le tour de la Place de la Nation, passent devant le Mess des officiers, le rond-point du 2 octobre et l’Office de liaison de l’Afrique de l’ouest (OLAO), l’espace course en direct de la nationale des jeux du hasard (LONAB).

De la légitime défense
C’est à cet endroit, selon les dires de l’accusé, qu’un manifestant traversait la route tout en lançant des cailloux sur eux. Et sans le vouloir, il l’a fouetté ce dernier. « Je l’ai frappé involontairement avec ma cordelette », a lancé le caporal à la barre. Une affirmation qui suscite la curiosité du Parquet, comme de la partie civile qui ne comprend pas l’usage du terme « involontaire » utilisé par l’accusé.

L’inculpé persiste et signe, « c’était involontaire », sinon de la « légitime défense ». Dans sa narration à la barre et dans le procès-verbal d’interrogatoire au fond, il a précisé que le manifestant en question fonçait sur eux tout en les lapidant. C’est donc en légitime défense qu’il est descendu de la moto, a immobilisé ‘’l’agresseur’’ à plat ventre sur le sol, avant de le fouetter à l’aide de la cordelette. D’où l’emploi du terme « involontaire » dans ses propos. En ces lieux, il dit n’avoir pas fait usage de son arme.

Des propos à la barre qui contredisent les procès-verbaux dans lesquels le moniteur de sport affirme qu’il a effectué des tirs de sommation en l’air pour disperser des manifestants. Il reconnait avoir tenu ces propos, mais demande au Tribunal de ne pas en tenir compte. Donc de le juger sur la base de ce qu’il dit à la barre. Ni plus, ni moins.

Marcus Kouaman
Lefaso.net

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