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Grosses pluies du 26 juillet sur Ouagadougou : plus de peur que de mal !

Publié le jeudi 2 août 2018 à 19h00min

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Grosses pluies du 26 juillet sur Ouagadougou : plus de peur que de mal !

Le 26 juillet 2018, la ville de Ouagadougou a été abondamment arrosée. Les services météorologiques ont enregistré plus de 100 mm d’eau de pluie. Une situation qui n’est pas sans risques pour les populations, notamment celles qui sont installées dans les zones inondables.

Dès les premières heures de la matinée, les services techniques et les autorités municipales étaient mobilisés pour faire face aux urgences. Le 1er adjoint au maire de Ouagadougou, Moussa Belem, accompagné du directeur de cabinet du maire de la commune, Rigobert Martial Tiendrebéogo ; du conseiller technique, Valentin Bayiri, se sont ainsi rendus sur le site sensible du canal du Mogho Naba dans l’arrondissement 1. Ils se sont assurés que tout allait bien, que le canal n’était pas débordé et que les riverains n’étaient pas inondés.

Les services techniques municipaux étaient aussi à pied d’œuvre. Le directeur général des services techniques municipaux, Arzouma Zombré, et ses collaborateurs ont sillonné toute la journée les sites dits sensibles (canal, barrages et ponts). Le point en début de soirée faisait état d’inondations dans les arrondissements N°1, 2, 3, 6, 7, 10, 11 et 12.

La Direction générale des services sociaux de la mairie de Ouagadougou, chargée de la prise en charge des cas d’urgence, en collaboration avec les structures étatiques, n’a pas été en reste.
Homère Ouédraogo, qui en est le responsable, fait le point de cette journée de chaude alerte et estime que, pour l’essentiel, le dispositif mis en place par la commune en pareille circonstance a bien fonctionné.

Il y a eu des pluies diluviennes sur la capitale la semaine dernière. Les différents services techniques de la municipalité étaient en alerte. Quel est le dispositif mis en place pour prendre en charge les sinistrés dans la ville de Ouagadougou ?

Homère Ouédraogo

Des dispositifs existent au sein de la ville pour pouvoir face aux cas de sinistre. Il y a déjà des comités d’alerte qui sont dans les arrondissements sous la supervision des maires d’arrondissement. En cas de sinistre, ils essaient de faire un constat au niveau de leur circonscription pour nous transmettre l’information. Le dispositif qui a été mis en place avec les maires d’arrondissement et des cellules sociales permet aujourd’hui de recouper les informations en provenance des arrondissements.

Les maires essaient de voir qu’est ce qui peut être fait et lorsqu’ils jugent que la situation est telle qu’il faut faire appel à la commune, ils nous remontent l’information. Avec l’accord de l’autorité, nous voyons comment il est possible de les appuyer pour résoudre le problème.
Quand la situation est d’une grande ampleur nécessitant une intervention plus massive, nous activons un autre dispositif au niveau régional pour mobiliser l’ensemble des structures telles que le CONASUR, la protection civile, les sapeurs-pompiers afin d’harmoniser nos actions et apporter un soutien adéquat à la population.

Les moyens mis à votre disposition sont-ils suffisants ?

Les moyens ne suffisent jamais ! Mais nous avons des hommes pétris d’expérience et animés de bonne volonté sur lesquels nous comptons pour agir. La commune elle-même n’a pas suffisamment de moyens pour faire face aux besoins de plus de deux millions d’habitants.
Nous avons toujours besoin de l’aide de l’Etat central et des partenaires sociaux pour nous accompagner dans la mise en œuvre de nos projets et programmes et renforcer nos capacités à faire face aux différentes catastrophes qui pourraient survenir. Avec le changement climatique que nous constatons, il faudra être plus aguerri pour faire face à des catastrophes qui pourraient devenir beaucoup plus fréquents.

A ce jour, quel bilan peut-on faire de votre intervention après la grosse pluie de la semaine dernière ?

DGSTM et collaborateurs

Comme vous le savez, pour une grande ville comme Ouagadougou, le schéma de drainage des eaux n’est pas à son maximum et cela a engendré des dommages. En ce qui nous concerne, nous avons constaté que, de façon générale, certaines infrastructures ont souffert ; des arrondissements ont beaucoup plus été touchés que d’autres et tous les arrondissements qui ont des zones en périphérie, notamment les zones non-loties, ont été beaucoup éprouvées.

Nous avons aussi constaté dans certains arrondissements des cas d’effondrement de maisons, de personnes qui ne savaient plus où dormir parce que leurs maisons étaient envahies par les eaux. Nous avons eu des cas à Zongo, dans les arrondissements n° 3, 6 et 7. Quelques cas aussi à l’arrondissement 4, et dans l’ensemble, le sinistre a concerné les zones à habitats précaires. Fort heureusement, il n’y a pas eu de perte en vies humaines.

Les medias ont fait cas de plusieurs familles sinistrées en attente de secours dans certaines localités. Qu’en est-il exactement ?

Jusqu’à l’heure où je vous parle (l’entretien a été réalisé le 31 juillet 2018) nous n’avons pas été saisis pour des cas de ce genre. Au niveau de l’Action sociale, avec les techniciens et les compétences, il y a des critères pour pouvoir déclarer un sinistre.
Au regard de ces critères, nous n’avons pas été saisis officiellement par rapport à une demande de soutien ou d’aide de la part des maires d’arrondissement. Nous avons cette capacité de discernement entre les appels au secours et les cas réels de sinistre et nous travaillons surtout à renforcer les capacités des maires d’arrondissements à prendre en charge les cas les plus extrêmes en attendant que nous leur apportions du soutien.

Il y a un process qui est établi pour pouvoir saisir l’autorité centrale par rapport à ces cas. Pour l’instant, il n’y pas de cas déclarés par les services de l’Action sociale qui nécessitent qu’on intervienne.

Les zones identifiées par le gouvernement comme inondables ont-elles reçu l’appui de vos services ?

Evidemment ! Ce sont les zones les plus à risque. Si ce sont des zones déclarées inondables, ce sont les premières à être inondées en cas de pluie. Il faut d’ailleurs rappeler encore l’appel à la prudence du maire de la commune de Ouagadougou parce que nous avons encore devant nous une longue période de pluies.
Nous appelons les uns et les autres à respecter toutes les précautions que l’autorité municipale a édictées, notamment la prudence et la libération des zones inondables.
Nous apportons tout notre soutien moral aux sinistrés mais nous ne pouvons pas ne pas leur rappeler qu’il faut prendre toutes les dispositions pour que le pire n’arrive pas.

Propos recueillis par Félix Ouédraogo

Département de la communication et des relations publiques de la commune de Ouagadougou

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Vos commentaires

  • Le 2 août 2018 à 23:15, par lourgo En réponse à : Grosses pluies du 26 juillet sur Ouagadougou : plus de peur que de mal !

    Mr. Homère avez vous fait un tour ou avoir des infos vers la zone de rimkiemta- noncin

  • Le 3 août 2018 à 02:15, par mauvaise gouvernance En réponse à : Grosses pluies du 26 juillet sur Ouagadougou : plus de peur que de mal !

    Continuons à bétonner et à étendre la ville de Ouaga (grand Ouaga), une simple pluie de 50 mm suffira à créer des sinistrés dans 10 ans. Regardez l’imbécillité de la double voie en court de finition vers Loumbila : qu’avons nous à mettre des pavés au milieu pour séparer les 2 voies ? s’il pleut, l’eau ne s’infiltre pas et viendra grossir le reste pour se transformer en torrents sur les côtés pour inonder les maisons. A la tête de la mairie de Ouaga, nous n’avons que des inconscients ! A quand le reboisement sérieux de tous les canaux que l’on bétonne à tout va. Bétonner est la pire des solutions !!! Que dire des maisons qui sont en zone inondable depuis 2009 comme à Dapoya depuis 2009 ! Qu’attends le gouvernement et la mairie pour les déloger manu militari ! quand il y aura une vraie catastrophe naturelle, on fera des obsèques nationales et verser des larmes de crocodile ! Au pays des hommes intègres, cela fait désordre. C’est honteux !

  • Le 3 août 2018 à 17:08, par Kidrh En réponse à : Grosses pluies du 26 juillet sur Ouagadougou : plus de peur que de mal !

    Suggestion :
    Si ce n a pas été fait le comportement des eaux dans le système canal du kadiogo canal central,canal de zogona et canal de la maison de la femme. Il y a interférence entre eux dès lors qu’ils débouchent sur le même émissaire. S’il y a un suivi du canal du kadiogo on devrait constater que toute chose egales la construction des nouveaux canaux ont une répercussion sur l’écoulement de ses eaux. Tout comme a un croisement la circulation est ralentie.
    Le kadiogo est sous influence de l’évacuateur de crues du barrage 3. Lui même influencé par les arrivées d eaux des collecteurs en aval.
    Pour les zones inondables il y en a qu on n a pas besoin de déguerpir des lors que le niveau des eaux de crues et le délais de retrait ne dépassent un certain seuil. Dans ces zones il suffit d imposer une cote minimum pour le plancher des habitations. A titre d exemple le Visionnaire le regretté sage En Hadj Lacina Traoré a construit sa maison avec un soubassement haut de près d’un mètre par rapport au TN.

    • Le 4 août 2018 à 08:00, par Tom Sank En réponse à : Grosses pluies du 26 juillet sur Ouagadougou : plus de peur que de mal !

      Raisonnement un peu simpliste avec les changements climatiques. Le soubassement d’un mètre peut suffire aujourd’hui mais dans 10 ou 20 ans, tu auras besoin de 2 mètres et tu feras comment pour aller et quitter de chez toi si ce n’est en pirogue ! soyons sérieux ! une zone inondable aujourd’hui le restera demain. Par contre, une zone non inondable aujourd’hui pourrait le devenir demain avec les conséquences des changements climatiques ! Alors, soyons prévoyant au lieu de subir les affres de la nature !

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