Les chiffres sur les accidents de la circulation sont alarmants. De 2013 à 2017, 96 819 accidents de la route se sont produits, causant 4 871 morts et 78 515 blessés. Rien qu’en 2017, ce sont 19 881 accidents de la circulation qui ont été enregistrés avec 964 morts et 14 662 blessés. La plupart de ces accidents sont dus à l’excès de vitesse, au mauvais stationnement et à l’état technique des véhicules avec comme facteur aggravant, le transport mixte. Pour y faire face, le gouvernement a pris des mesures : interdiction du transport mixte, installation de limitateurs de vitesse sur les véhicules, respect de la règlementation relative aux heures de conduite et au repos des chauffeurs routiers.

Des mesures qui n’empêchent cependant pas le pire de se produire, endeuillant ainsi des familles.

C’est donc pour un tant soit peu contribuer à réduire les accidents mortels de la circulation que le ministère des Transports, de la Mobilité urbaine et de la Sécurité routière, à travers l’Office national de la sécurité routière (ONASER), a initié, depuis quelques années maintenant, le retrait des permis de conduire des chauffeurs impliqués dans des infractions graves aux règles de la circulation routière ou dans des accidents graves et mortels.

Cette année, six dossiers sont soumis à l’examen de la commission de retrait de permis de conduire. Les membres de la commission examineront les procès-verbaux d’enquêtes préliminaires dressés par la police et la gendarmerie, étudieront les constats d’infraction et écouteront les chauffeurs incriminés. C’est à l’issue de cela que seront prises les décisions de retrait ou non des permis de ces chauffeurs, pour une durée qui est fixée en fonction de la gravité des infractions, explique Djénébou Zongo/Yaméogo, présidente de la commission technique spéciale de retrait de permis de conduire. Certains chauffeurs pourraient bénéficier également de sursis.

Pour ceux qui se verront retirer leurs permis, ils devront se recycler avant de pouvoir rentrer à nouveau en possession de leur permis de conduire, une fois le temps de la sanction écoulé.

Jean-Pierre Caboré, directeur général adjoint par intérim de l’ONASER, rappelle que la tenue de cette 14e session foraine de retrait de permis de conduire s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du programme d’activités de l’ONASER. Cette session sera par ailleurs l’occasion de sensibiliser les chauffeurs routiers et la population à la prévention et à la sécurité routière.

Cette initiative de retrait de permis est saluée par le représentant de la gare routière qui estime qu’elle devrait être maintenue, car sanctionner les chauffeurs indélicats sert de leçon aux autres et permet de réduire quelque peu les accidents.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net