Le centre Muraz de Bobo-Dioulasso abrite désormais un Laboratoire national de référence des Fièvres hémorragiques virales (LNR-FHV). D’un coût de trois milliards de francs CFA, ce laboratoire est entièrement financé par l’Union européenne. Laboratoire mobile de niveau de « sécurité biologique 3 » (norme de référence mondiale en la matière), ce joyau technologique a pour principale mission de lutter contre les maladies à virus hémorragique.

Docteur Samdapawindé Thérèse Kagoné, responsable du laboratoire mobile P3

Selon docteur Samdapawindé Thérèse Kagoné, le rôle de ce laboratoire mobile P3 est de faire une détection rapide, une confirmation en temps réel, une surveillance et éventuellement des recherches sur tout ce qui est classé virus de type 4 comme Ebola et l’agent pathogène de la dengue. Ce laboratoire va permettre, selon elle, de gérer douze virus à fièvre hémorragique virale. Avec ce laboratoire, les résultats des tests seront disponibles instantanément, soit en moins de 24 heures, foi de S. Thérèse Kagoné.

Pour le Premier ministre Paul Kaba Thiéba, l’inauguration de ce laboratoire revêt une importance majeure car pour lui, c’est le premier du genre au Burkina Faso. Selon lui, ce laboratoire permettra de riposter très efficacement contre les maladies épidémiques car il est convaincu qu’en matière d’épidémiologie, la rapidité de la riposte est vitale. C’est pourquoi le chef du gouvernement se dit satisfait de l’autonomie du pays sur le plan médicotechnique à travers l’inauguration du laboratoire mobile P3 du centre Muraz de Bobo-Dioulasso. « L’inauguration du laboratoire mobile de référence des fièvres hémorragiques virales est importante pour nous car aucun pays n’est à l’abri des menaces des maladies à virus potentiellement épidémiques.

A partir de la réception de ce joyau technologique, c’est d’abord l’acquisition d’une indépendance nationale sur le plan de la technologie médicale mais également le renforcement de la capacité du Burkina Faso à apporter son savoir-faire aux pays voisins. Et cela est tout à fait cohérent avec la politique du président du Faso telle que prévue dans le Programme national de développement économique et social (PNDES) », a laissé entendre Paul Kaba Thiéba.

Il a pour ce faire remercié et félicité tous les acteurs qui ont contribué à la réalisation de ce projet, notamment le ministère de la Santé, l’Union européenne et le Centre Muraz.

Le laboratoire mobile P3

Le chef de coopération pour l’Union européenne, Bernard Barbé, quant à lui, a signifié que l’accompagnement de sa structure au Burkina Faso sur le plan sanitaire s’explique par un souci de lutte contre les épidémies à virus hémorragique car selon lui, le risque existe au vu de la position géographique du pays. Pour lui, ce laboratoire mobile va servir la population burkinabè. Il justifie le choix du Burkina pour abriter ce seul laboratoire mobile en Afrique de l’Ouest par la simple raison que ce pays donne des résultats satisfaisants sur plusieurs plans de développement.

A en croire Bernard Barbé, le Burkina Faso est classé premier partenaire de l’Union européenne en Afrique subsaharienne en termes de collaboration sur les plans économique et financier. C’est pourquoi il promet des mesures d’accompagnement pour le bon fonctionnement de ce laboratoire mobile de référence mondiale afin de mener « une sorte de guerre froide contre les maladies à fort potentiel épidémiologique ».

Il faut noter que ce laboratoire est capable d’être déplacé sur le lieu d’une éventuelle d’épidémie, d’où son nom de laboratoire mobile. A en croire le représentant de l’Union européenne, le laboratoire P3 du Centre Muraz est le seul laboratoire mobile de l’Afrique de l’Ouest.

Romuald Dofini
Lefaso.net