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Gestion des conflits communautaires : Outiller les acteurs pour mieux préserver la paix et la cohésion sociales

Publié le mardi 19 septembre 2017 à 21h45min

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Gestion des conflits communautaires : Outiller les acteurs pour mieux préserver la paix et la cohésion sociales

Le ministère de la Justice, des droits humains et de la promotion civique, à travers sa Direction de la promotion de la tolérance et de la paix, organise des sessions de formation des démembrements de l’Observatoire national de prévention et de gestion des conflits communautaires (ONAPREGECC). Les 18 et 19 septembre 2017, les membres statutaires du département de Koubri, dans la province du Kadiogo (région du Centre), seront outillés pour mieux préserver la paix et de la cohésion sociales.

Le pays des Hommes intègres, compte une soixantaine d’ethnies et accueille plusieurs communautés étrangères. Des entités qui vivent en parfaite symbiose malgré la différence de croyance (chrétiens, musulmans, coutumiers), ainsi que la diversité culturelle (agriculteurs, éleveurs). Par moment, ce vivre ensemble est mis à rude épreuve et conduit à des débordements, des affrontements et même à des pertes en vies humaines. Toute chose qui met à mal la cohésion sociale. C’est conscient de cet état de fait que le gouvernement a mis en place depuis 2015, l’Observatoire national de prévention et de gestion des conflits communautaires (ONAPREGECC). Afin de résoudre de manière pacifique, à travers le dialogue, les conflits qui viendraient à naitre, si possible les empêcher.

Salifou Romba, Directeur de la promotion de la tolérance et de la paix

Cette formation de 48 h qui se déroule simultanément dans les départements de Koubri et de Saaba, vise à faire prendre conscience aux membres leurs responsabilités dans la prévention et la gestion des conflits communautaires ; leur donner les capacités et les compétences indispensables qui puissent leur permettre de détecter tous les risques de conflits et de les anticiper ; les outiller sur les techniques de résolution des conflits afin de les minimiser dans leurs localités respectives. Après la formation des Observatoires régionaux en 2015 et 2016, il était tout à fait naturel, selon Salifou Romba, Directeur de la promotion de la tolérance et de la paix, de former ceux des départements. Cela dans le souci « de fédérer les actions des différents intervenants ». Une belle occasion pour les membres de s’approprier les mécanismes, d’autant plus que depuis la mise en place en 2015, l’Observatoire national n’a pas été officiellement présenté aux acteurs au niveau déconcentré.

Le dialogue avant tout

Batio Bazongo, Préfet de Koubri (au milieu)

L’occasion était bonne pour Batio Bazongo, Préfet de Koubri et président départemental de l’Observatoire, de rappeler que la question des conflits communautaires reste encore d’actualité dans notre pays, pire, ceux-ci prennent de l’ampleur au fils du temps. « Marqués par des problèmes liés au foncier, aux mésententes entre les communautés de mêmes localités, à la chefferie traditionnelle, aux problèmes de cohabitation entre agriculteurs et éleveurs, ces conflits en plus des violations flagrantes des droits qu’ils occasionnent, remettent en cause la cohésion sociale et la cohésion pacifique au sein des communautés concernées. Aussi, ces conflits, s’ils ne sont pas contenus à temps, peuvent entrainer notre pays dans un climat d’insécurité généralisée », a-t-il laissé entendre.

Tout en exhortant les participants à être attentifs, il n’a pas manqué de les inviter à s’engager avec le gouvernement, afin de prévenir non seulement les différents types de conflits qui viendraient à naitre dans son département, mais aussi d’y trouver des solutions. Un rôle que Nazer Compaoré, président du Conseil villageois de développement (CVD) de Koubri Centre, membre de l’Observatoire départemental, est ravi de jouer.

Nazer Compaoré, président du CVD de Koubri Centre

Participer à cette formation afin de renforcer ses capacités pour mieux aider sa communauté est une aubaine pour lui.Il est de ceux qui trouvent que l’Observatoire est d’une grande aide dans le règlement des conflits surtout en lien avec la gestion des terres qui est un sérieux casse-tête ainsi que les conflits entre agriculteurs et éleveurs. « Les agriculteurs et les éleveurs font souvent la bagarre, c’est vrai, mais ils ont l’obligation de s’entendre et de vivre ensemble quoi que l’on dise », a-t-il indiqué.

De manière générale, les membres de l’Observatoire départemental sont composés de plusieurs sensibilités, notamment, les CVD, les corps militaires et para-militaires, les communautés religieuses. Dans les jours à venir, deux autres départements de la région du Centre que sont Komki-Ipala et Komsilgha, verront leurs membres formés.

Marcus Kouaman
Lefaso.net

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