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Brève de comptoirs : Un président mortel en Gambie ?

Publié le jeudi 26 janvier 2017 à 19h30min

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Brève de comptoirs : Un président mortel en Gambie ?

Alors que Yaya Jammeh, le président marabout pris par une peur panique quitte le pouvoir dans une ultime mascarade, avec cérémonie de larmes et accolades, pleurs de femmes et recueillement d’inconditionnels fidèles, le président démocratiquement élu refuse de prendre les rênes de son pays.

Cinq jours après le départ de Jammeh, M. Barrow est toujours en exil au Sénégal, réclamant des gages de sécurité pour rejoindre son fauteuil au State House. On se pose une question : quel est ce président qui refuse de rejoindre son poste ?

Si Yaya Jammeh a été sage de quitter en catastrophe son antre, sentant l’encerclement trop évident dans un pays qui par les farces de la colonisation est en fait comme une province Sénégalaise, car s’il y a guère avec le voisin sénégalais il n y a aucune chance, on comprend mal les raisons de M. Barrow. Il exige la sécurisation de son pays avant son retour, et la présence des forces de la CEDEAO pendant au moins 6 moins. Mais qui pour mieux sécuriser son pays, que le président lui-même ?

La peur de la mort est un instinct primaire des Hommes. Certes, mais il faut attendre d’un président qu’il soit prêt à mourir pour son peuple. Parce qu’à ce stade les instincts primaires doivent céder à la cause de la nation en toutes circonstances. Il est vrai que ce n’est pas dans une tombe qu’on dirige mieux un pays, tout comme il est vrai que a la magistrature suprême le bien être personnel et les peurs du corps ne sont plus justifiés.

On devient président pour servir un peuple, non pour être président, encore moins pour se servir. Et quand on sert le peuple, on meurt pour le peuple. Quand les présidents africains auront compris cela, nous serons en mesure d’attendre quelque chose de leur dévouement. Et mieux encore, quand tous ses Africains potentiels candidats auront compris cela, nous auront moins de candidats aux élections. Car les hommes courageux et immortel il n’en existe pas en nombre de candidats.

En attendant rêvons. Rêvons de présidents qui sentant venir le glaive des bas instincts, de la cupidité et de la soif du pouvoir marchent en face des balles avec comme pour seule slogan : C’est moi qu’ils sont venu chercher. Et j’assume parce que je savais ce risque quand je demandais la confiance du peuple. Rêvons enfin de présidents, qui reniés par son peuple après des décennies de pouvoir, au lieu de courir à un exil précipité, se retirent avec pour seul slogan : je reste dans ce pays que j’ai dirigé en âme et conscience pour répondre de mes actes.

Priva KABRE

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