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Grève du SYNATIC : Une précaire paix des braves

Publié le samedi 29 octobre 2016 à 04h20min

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Grève du SYNATIC : Une précaire  paix des braves

La grève déclenchée par le Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture (SYNATIC) le 26 octobre dernier sera suspendu. Cependant, au troisième jour du mouvement, les grévistes se sont rassemblés encore devant le siège de la RTB. Et cette fois, sans la présence des forces de l’ordre qui occupaient les lieux les deux premiers jours.

Comme annoncé la veille du 28 octobre aux manifestants par la délégation de l’Unité d’action syndicale(UAS) conduite par Bassolma Bazié, il a été constaté le retrait des forces de sécurité qui campaient sur les lieux du piquet de grève. Toute chose qui provoquait le courroux des grévistes et donnait lieu à quelques accrochages. Comme lorsque les éléments de la sécurité ont délimité « une zone rouge » ou lorsqu’ils ont arraché les banderoles des manifestants. Une présence légère de trois éléments était tout de même visible, à l’entrée de la télévision nationale ce jour 28 octobre.

Au troisième jour donc du mouvement, c’est dans le calme et la tranquillité que les choses se sont déroulées. Un calme relatif si on tient compte de la musique engagée que distillaient deux puissants baffles avant l’entame des allocutions et des coups de sifflet qui par moments se faisaient entendre. Par petits groupes, les gens jouaient à des jeux de société ou devisaient tout simplement.

Annoncée pour livrer son message entre 10h et 11h, la délégation de l’UAS, conduite par Bassolma Bazié est arrivée sur les lieux autour de 13h30mns. Elle a informé les militants rassemblés qu’elle devait rencontrer le Premier ministre Paul Kaba Thiéba à 14H.

Il leur a dit à nouveau le soutien de l’UAS à la lutte du SYNATIC. Pour lui, l’UAS n’est pas un intermédiaire dans cette lutte, mais partie prenante au côté des travailleurs. Le message que la délégation se promettait de transmettre au Premier ministre, est qu’il devait prendre les dispositions nécessaires afin que les points d’accords qui ont été trouvés, soient consignés dans un document et transmis au président du Faso pour leur mise en œuvre effective et immédiate. Les autres devant aussi être consignés dans un autre document, avec la promesse des autorités d’ouvrir rapidement des discussions sur ces autres points de non accord.

Et pour montrer que les travailleurs sont de bonne foi contrairement à ce que certains veulent faire avaler à l’opinion, Bassolma Bazié a dit qu’il ne s’agissait pas d’appuyer sur l’accélérateur en voulant tout obtenir ici et maintenant. Que des concessions pouvaient être faites sur certains points et l’opinion publique prise à témoin quant aux modalités et termes de mise en œuvre des points querellés en instance.

La grève suspendue à compter du 28 octobre 2016 à minuit

C’est une délégation de quatre personnes dont Bassolma Bazié et le secrétaire général du SYNATIC, Sidiki Dramé qui est allée à pieds de la télévision nationale au premier ministère. Pour la rencontre avec Paul Kaba Thiéba. Une rencontre qui a duré en tout une trentaine de minutes.

De retour, la délégation a échangé avec d’autres membres du bureau national du syndicat, avant de livrer aux militants la teneur des échanges avec le Premier ministre.
A ce dernier, la délégation a réitéré son mécontentement sur la façon dont a été géré le piquet de grève par les autorités qui ont envoyé les forces de l’ordre occuper les lieux. La réponse des autorités a été que dans ce genre de situation, chaque partie avançait ses pions par rapport à une stratégie donnée. Chose qui n’a pas été du goût des membres de la délégation qui ont fait remarquer aux autorités qu’il y avait de sérieux risques de dérapage face à cette situation. C’est après ce préalable que le message qui devait être livré l’a été au Premier ministre. Avec un bonus qui est que tout document des autorités destiné au SYNATIC dans le cadre de cette lutte, devait désormais faire l’objet d’une ampliation à la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) ; à l’Unité d’action syndicale (UAS) et à la Coalition nationale contre la vie chère (CCVC).

De la réponse du Premier ministre, on retiendra qu’il a dit avoir des propositions concrètes à faire. Propositions qu’il n’a pas dévoilées à la délégation attendant d’en donner la primeur au chef de l’Etat, Roch Kaboré.

Aussi, pour la délégation, il n’était plus question de s’éterniser en ces lieux. Elle a donc préféré rebrousser chemin pour faire le point aux militants et attendre que le Premier ministre dévoile les jours et semaines à venir lesdites propositions concrètes.
Pour Bassolma Bazié, le blocage se situe présentement à deux niveaux : le montant de l’indemnité vestimentaire et le statut des médias publics. Et pour le deuxième point, il est attendu des autorités l’application d’un statut dérogatoire en attentant la relecture de l’actuel statut.

En attendant, Bassolma a tenu à rassurer les militants du SYNATIC sur le fait qu’ils ne sont pas seuls dans la lutte. Une lutte qui est devenue collective pour l’ensemble des travailleurs. Il a donc prévenu que si les points d’accords n’étaient pas rapidement mis en œuvre, les trois entités citées plus haut entreraient dans la danse car elles aussi ne manquent pas de stratégie et de carquois.

Si des actions devaient être encore menées par rapport aux points qui ont fait l’objet de consensus, elles pourraient l’être sans préavis, a prévenu Bassolma Bazié. Il a appelé le bureau national du SYNATIC à se concerter avec ses militants pour dégager la conduite à tenir et les actions futures à mener. Pour ne rien imposer au SYNATIC a-t-il fait savoir.

En attendant, le bureau national a décidé séance tenante de suspendre le mot d’ordre de grève, à compter du 28 octobre 2016 à minuit. Pour permettre la couverture des activités entrant dans le cadre de la commémoration de l’an 2 de l’insurrection populaire. Dont les militants du SYNATIC sont aussi acteurs, a fait remarquer Bassolma Bazié.

C’est le lieu de signaler que contrairement à ce que nous avons annoncé, le mouvement au départ devait durer 4 jours et non 3 comme écrit dans notre premier article. Il devait donc prendre officiellement fin le 29 octobre 2016.

Angelin Dabiré
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 29 octobre 2016 à 08:31, par TANGA En réponse à : Grève du SYNATIC : Une précaire paix des braves

    Quand ceux là qui doivent relater ce qui se passe et comment ça se passe dans le pays tombent dans la médiocrité, ça donne à pleurer. Oui pleurer le Faso.
    Oui c’est vous qui suivez tout ce qui se passe partout et ailleurs ; c’est vous donc qui savez les réalités par ce que les premiers à êtres informés. Cela veut dire que vous savez ce que le pays a comme moyens, ce qu’il cherche comme moyens. Vous vous aligner derrière la majorité imbécile pour enfoncer le CLOU.
    Merci à tous pour les actions que vous menées afin de précipiter le pays. Que chacun soit payer pour ses actes.

    • Le 29 octobre 2016 à 17:59, par veni vidi vinci En réponse à : Grève du SYNATIC : Une précaire paix des braves

      Pauvre Tanga,

      Ainsi donc la majorité des Burkinabe sont des imbéciles. Misérable petit esprit. Tu fais pitié. Toi le plus censé, le plus réfléchi de tous les Burkinabe, tu ferais mieux de convaincre par des arguments que de débiter pareilles âneries. Tu ressembles certainement à tes parents.

  • Le 29 octobre 2016 à 08:46, par yikpe En réponse à : Grève du SYNATIC : Une précaire paix des braves

    Je salus pleinement la sagesse des dirigeant du synatic, contrairement a ceux qui pensent qu’ils peuvent s’informer sur les chaines privees , qu’ils sachent que le Burkina ne se limite pas seulement a ouaga et bobo . etque dans une nation démocratique il y a la place des médias publics et prive.

  • Le 29 octobre 2016 à 09:56, par lagitateur En réponse à : Grève du SYNATIC : Une précaire paix des braves

    J’ai toujours aimé les syndicats qui savent négocier et faire preuve de concession. Bravo au SYNATIC et bon vent à vous les journalistes. Roulez pour le Peuple et rien que.

  • Le 29 octobre 2016 à 13:48, par Déco En réponse à : Grève du SYNATIC : Une précaire paix des braves

    Le pays est encore à 4 pattes, continuez à grever, à faire du sit-in, quand il sera complètement terrassé, nous serons tous dedans même vous y compris.
    A bon entendeur salut

  • Le 29 octobre 2016 à 21:15, par nebson En réponse à : Grève du SYNATIC : Une précaire paix des braves

    Il est tant d’ arrêter vos revendications irréalistes (plus d 500 mil )d’ indemnités. J crois que si le gouvernement ne fait pas de courage,vous serez chasses plein midi parceque vous n’êtes pas a mesure de payer les salaires régulièrement faute de céder aux revendications absurdes des syndicats alors qu’on est dans marasme. Économique.

  • Le 29 octobre 2016 à 22:24, par Lynn Hien En réponse à : Grève du SYNATIC : Une précaire paix des braves

    Pourquoi les professionnels de médias publics ne commencent - ils pas par discuter l’excellence dans le travail ? On ne peut pas suivre deux journaux TV sans qu’on ne constate des noms de femmes sous des interviewés hommes, des éléments annoncés et autre chose présentée, une expression pas très assurée, des accords faux, des mots mal prononcés et j’en passe. Commençons d’abord par là !

    • Le 30 octobre 2016 à 10:14, par La bâtardise ne gagnera pas En réponse à : Grève du SYNATIC : Une précaire paix des braves

      Lynn Hien dit à ton président Roch d’acheter le bon matériel pour nos braves journalistes et le problème sera résolu.

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