Thomas Sankara 29 ans après : Des Fadalais se souviennent
LEFASO.NET | Propos recueillis par Soumaila Sana
Le 15 octobre 2016 marquait le 29ème anniversaire de l’assassinat du capitaine Thomas Sankara, ancien chef d’Etat burkinabè. 29ans après cette tragique tuerie, quel souvenir les fadalais gardent du chef de la révolution burkinabè ? Nous avons rencontré certains d’entre eux.
Dahani Moussa, menuisier : « L’affaire concernant Thomas Sankara, mon souhait pour ce 29ème anniversaire de son assassinant, est qu’il y ait la justice, les coupables soient punis. On a remarqué que depuis sa mort, il n’ya jamais eu de justice, alors cela ne nous plait pas en tant que jeune. Thomas Sankara est un leader qui n’appartenait pas seulement au Burkina Faso, mais à toute l’Afrique. Pour retrouver encore un Sankara, il nous faut des siècles. Nous au Burkina Faso, on a eu la chance d’avoir ce grand leader et nous n’avons pas su profiter, donc mon souhait est qu’il y ait la lumière sur son assassinat et que justice soit rendue ».
Tuina Boubacar, mécanicien : « Concernant ce 29ème anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara, on doit retrouver les coupables et les punir. Ceux qui ont assassiné Sankara ont mis notre pays en retard. Si Sankara vivait toujours, nous étant des ouvriers, allons mieux réussir qu’actuellement. Vraiment ceux qui ont tué Sankara n’aiment pas le Burkina et son peuple donc il faut la justice, rien que la justice ».
Thiombiano Salif : « Depuis la mort de Thomas Sankara, il ya eu changement mais pas celui dont on voulait. Depuis que Blaise aussi est parti, on dit ça ne change pas, tout changement ne peut pas être immédiat. Je suis de Fada, je connais bien Fada. Certes il y a eu un changement, mais c’aurait été avec Sankara, c’allait dépasser cela. Si Sankara était vivant, le Burkina Faso n’allait pas être à ce stade de son développement. Les Burkinabè n’allaient pas sortir pour travailler dans d’autres pays, c’allait être le contraire ».
Ouédraogo Moussa, attaché de santé : « Aujourd’hui, 15 octobre 2016, 29 ème anniversaire de l’assassinat du Père de la Révolution burkinabè (Thomas Sankara), est un grand jour. On a toujours des remords en tant que syndicaliste. S’il vivait toujours, le syndicalisme allait rayonner car ses intensions étaient de partager, équilibrer les ressources du pays. Il avait l’idée de fausser l’écart entre grand et petit, mais malheureusement avec son départ prématuré, tout est foutu et l’écart entre grand et petit ne fait que se creuser. Cela fait 29 ans que justice n’est pas rendue sur cet assassinat ignoble du leader Thomas Sankara. Nous gardons espoir qu’un jour, la lumière se fera avec les récents événements. L’histoire actuelle du Burkina montre que l’espoir est permis. Je pense que vérité et justice seront rendues à Thomas Sankara ».
Ouédraogo Ibrahim, vendeur de produits canal+ : « Thomas Sankara était un grand défenseur des droits de l’homme. Il était quelqu’un qui était prêt à tout pour le Burkina et toute l’Afrique. Si Sankara était toujours vivant pendant ces 29années, nos vies allaient être changées, par rapport à ce qu’on vit aujourd’hui. Il faut la justice pour Thomas Sankara ».
Yoni Boureima : « En ce jour, anniversaire de la mort de Thomas Sankara, cela me rappelle encore quand j’étais Pionnier en classe de 5eme et que durant cette période, c’a été un jour dramatique pour moi. Vu ce qu’il avait comme ambition pour la jeunesse, j’avais entièrement adhéré et croyais en sa politique pour amener le Burkina dans le développement. Mais malheureusement la scène que nous avons suivie c’était dramatique. Avec la jeunesse de ce moment, on n’arrivait pas à comprendre, parce que qui disait Thomas Sankara, on croyait disait Blaise Compaoré. Nous qui étions encore très jeunes, on croyait en la politique de ces deux-là et lorsque la situation est arrivée, même si nous étions jeunes, on voyait la situation arriver. Le pays était divisé en deux : Pro-Blaise et Pro-Thomas Sankara. Donc quand je me rappelle cette date, ça me traumatise parce que c’est un rêve qui a été brisé. J’ai perdu un rêve, un leader en qui je croyais fermement ».
Yougbaré Noé Médard, commerçant : « La mort de Thomas Sankara a eu un impact parce que c’était un président qui a régné quatre ans seulement. Mais durant les quatre ans, les Burkinabè ont senti que vraiment, il y avait un président qui était là où sa population était. Donc sa mort depuis 29 ans on n’a jamais eu encore un président comme Thomas Sankara. Un président c’est comme un chef de famille qui se soucie de ses membres de famille. Vraiment je regrette la mort de Thomas Sankara.