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Dossier Thomas Sankara : Plus d’avancées en 22 mois qu’en 18 ans sous la quatrième République

Publié le jeudi 13 octobre 2016 à 01h28min

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Dossier Thomas Sankara : Plus d’avancées en 22 mois qu’en 18 ans sous la quatrième République

Les avocats en charge du dossier du défunt président du CNR (Conseil national de la révolution), Thomas Sankara ont animé un point de presse ce jeudi 12 octobre 2016 à Ouagadougou. Il s’agissait pour les représentants burkinabè du collectif des avocats représentant les ayants droits, de situer l’opinion nationale et internationale sur l’évolution du dossier Sankara.

Ils étaient trois avocats du collectif des avocats représentant les ayants droits de feu le capitaine Thomas Sankara, président du CNR, tué le 15 octobre 1987 à l’issue d’un coup d’Etat qui a porté au pouvoir Blaise Compaoré, à échanger avec les hommes de médias. Il s’agit de Me Bénéwendé Stanislas Sankara (milieu) ; Me Ambrose Farama (droite) et Me Julien Lalogo (gauche). Ils ont fait le point de ce qu’il est convenu d’appeler « l’affaire Thomas Sankara ».

Ces derniers disent avoir tout fait pour communiquer le moins possible autour de cette affaire pour ne pas gêner le travail du juge d’instruction. Cependant, l’opinion publique s’émeut et s’interroge à l’approche du 15 octobre, date anniversaire de l’assassinat du président Sankara. De même, l’érection du mémorial à l’honneur du président du CNR est l’autre raison avancée par les avocats burkinabè du collectif pour justifier cette sortie médiatique.

Le dossier à leurs yeux n’a pas bougé sous le régime du président Blaise Compaoré, avec des « juges acquis qui se moquaient de cette affaire » a dit Me Sankara. Ce n’est qu’après l’insurrection des 30 et 31 octobre 2015 selon eux, que le dossier a avancé. En effet, ils ont rappelé que c’est le 13 janvier 2015 que les ayants droits ont demandé et obtenu la réouverture du dossier. Et le 06 mars 2015, le procureur du Faso procédait à la dénonciation de certains faits constitutifs d’infractions pénales.

La plainte qui avait été formulée au début contre X a été reformulée contre l’ancien président, Blaise Compaoré dans le dossier ministère public et ayants droits de Thomas Sankara contre Blaise Compaoré et autres.

Il est reproché aux personnes concernées dont Blaise Compaoré, Gilbert Diendéré, Gabriel Tamini, Hyacinthe Kafando et compagnie les infractions d’atteinte à la sûreté de l’Etat ; d’assassinat ; de recel de cadavre ; de faux en écriture publique.

Les actes d’instruction posés par le juge

Au nombre des actes d’instruction posés, les avocats citent l’exhumation des restes à des fins d’autopsie ; l’audition de Mariam Sankara et d’autres personnes dont des hommes politiques et des militaires (100 personnes auditionnées au total) ; les commissions rogatoires ; les autopsies et expertises balistiques.

Certains faits comme le coup d’Etat manqué de l’ex RSP (Régiment de sécurité présidentielle) ont contribué à ralentir l’évolution du dossier parce que c’est le juge d’instruction en charge du dossier Sankara qui pilote aussi celui du coup d’Etat manqué. De même, il devait recueillir le consentement de tous les ayants droits concernés avant l’exhumation des corps des victimes.

Au stade actuel du dossier, les avocats informent que quatorze personnes ont été inculpées tandis que deux autres personnes font l’objet d’une procédure d’extradition. Il s’agit de l’ancien président Blaise Compaoré et de Hyacinthe Kafando.

Même si aucune réponse officielle n’a été donnée jusque-là par les autorités ivoiriennes, les avocats ne désespèrent pas quant à la tenue d’un procès équitable le moment venu. Toutes les voies (Interpol, voie diplomatique et dans le cadre du Traité d’amitié et de coopération signé entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire) seront utilisées pour l’extradition du président déchu refugié en Côte d’Ivoire disent les avocats.

Cependant, ils reconnaissent que des blocages d’ordre politique peuvent faire obstacle à l’extradition de ce dernier. Toutefois, ils se disent satisfaits du travail d’instruction mené depuis l’insurrection. Ce qui leur a fait dire que le dossier a connu un grand avancement en 22 mois depuis l’ordre d’informer donné sous la transition, qu’en 18 ans d’instruction sous la 4ème Republique.

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