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Théodore Tapsoba, directeur de l’ESI : "Nous lançons les recrutements, mais il n’y a pas de candidats"

Publié le jeudi 12 mai 2005 à 08h17min

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Les étudiants de l’Ecole supérieure d’informatique (ESI), une des écoles et instituts de l’université polytechnique de Bobo (UPB) avaient adressé en décembre 2004 une plate-forme revendicative à la direction de l’ESI.

Le 5 avril 2005, une autre lettre a été adressée à ladite direction pour lui signifier que les revendications des étudiants n’ont été résolues que partiellement. Le directeur de l’ESI, Théodore Tapsoba que nous avons rencontré nous parle dans cet entretien des dispositions prises pour résoudre les revendications des étudiants de l’ESI.

Sidwaya : (S.) : Monsieur le directeur, les étudiants de l’ESI vous ont adressé en décembre une lettre où est consigné un certain nombre de difficultés qu’ils rencontrent.

Théodore Tapsoba : (T.T) : La corporation ANEB de l’ESI a déposé à notre niveau une plate-forme revendicative en sept points et qui portent sur la révision des arrêtés fixant les régimes des études au cycle des ingénieurs de travaux informatiques (CITI) et au cycle des ingénieurs de conception en informatique (CICI), la connexion à Internet, le recrutement en nombre suffisant d’enseignants de qualité et de spécialité, l’entretien des salles machines et leur équipement en nombre suffisant de machines performantes, l’activation des lecteurs de disquettes, le recrutement d’un reprographe et l’augmentation des salles en rideaux. A ce jour, plusieurs points ont été résolus. Il s’agit de l’augmentation du nombre de tables, de chaises, l’équipement des salles en rideaux, du recrutement d’un reprographe, de l’entretien des salles machines, de la connexion effective à Internet. Dix machines sont connectées à Internet et isolées pour qu’on puisse activer les lecteurs de disquettes dessus pour éviter des contaminations du virus de tout le système.

S. : On constate que le problème de manque d’enseignants et celui de la révision des arrêtés fixant les régimes des études au CICI et CITI sont toujours d’actualité. Qu’est ce qui explique cela ?

T.T. : L’Université polytechnique de Bobo est un établissement public de l’Etat à caractère scientifique, culturel et technique. Les enseignants qui y enseignent sont des fonctionnaires de l’Etat. Pour recruter les enseignants, il faut des postes budgétaires. Cependant, nous avons recruté 3 enseignants l’année dernière et deux autres auparavant. De temps en temps, nous lançons des recrutements mais il n’y a pas de candidats.

S. : Comment fonctionne le régime des études ?

T.T. : Les arrêtés fixant les régimes des études au CITI et au CICI sont pris en assemblée d’université qu’on appelle aujourd’hui conseil de la formation et de la vie universitaire. Ces arrêtés ne peuvent être révisés qu’en assemblée d’université qui les avait adoptés en juin 2004 (pour le CICI) et en juillet 2004 (pour le CITI). A la création du CICI il est prévu une première, une deuxième et une troisième année. Mais pour des raisons d’encadrement nous n’avons ouvert que les 2è et 3è années. Mais pour se conformer à ce qui se passe ailleurs, nous avons décidé d’ouvrir à partir de l’année prochaine la première année de ce cycle dont les recrutements se font à partir de la 2è année de l’ESI ou d’ailleurs comme les BTS privés ou d’Etat. Le texte existe mais n’était pas appliqué.

S. : Les étudiants redoutent le passage du CITI, 2e année au CICI, 1ère année sans diplôme intermédiaire.

T.T. : Il n’y a pas de diplôme au CITI 2è année. Le diplôme est délivré en 3è année. En outre le passage de CITI 2è année au CICI 1ère année permet aux étudiants boursiers de conserver leur bourse tout au long de leur formation en CICI. Aussi le passage de CITI 2 où CICI1 se fait par voie de concours, ce qui rend faible le pourcentage d’échec qu’il y aura au CICI où les textes ne prévoient pas de redoublement.

S. : Le recrutement des étudiants du CITI, 3e année au CICI 1è année leur fait perdre une année parce qu’ils auraient souhaité être au CICI 2e année et non au CICI 1re année.

T.T. : Dans aucune école, on ne peut intégrer une 2è année sans passer par la première année. Donc on ne peut pas quitter un cycle d’ingénieur de travaux pour aller dans un cycle d’ingénieur de conception et intégrer directement la première année sans passer par la première année. On ne peut pas entrer dans un cycle en plein milieu. S’agissant du système LMD, qui est en train d’être adopté dans la majorité des systèmes universitaires, il faut préciser qu’au Burkina, son application n’est pas encore décidée. Le passage du CITI 3è année au CICI 1ère année se fait sur dossier et cela se passe partout ailleurs.

S. : Les étudiants veulent que les moyennes d’admission et d’admissibilité passent de 12 à 10.

T.T. : La moyenne de passage a toujours été de 12/20 dans les écoles et instituts comme entre autres à l’IDR, à l ’IBAM, à l’ISIG. Il faut se conformer. Nous étions l’une des rares écoles à avoir des moyennes d’admissibilité et d’admission à 10, ce qui nous a causé d’énormes problèmes pour l’inscription des étudiants de l’ESI dans des écoles étrangères. Ce n’est qu’un retour à la normale que de se mettre à 12/20 afin de favoriser l’insertion des étudiants de l’ESI dans les autres établissements.

S. : Les étudiants avancent leur condition sociale peu enviable pour justifier leur enquête.

T.T. : Je ne sais pas si être étudiant à l’ESI crée des conditions sociales plus difficiles qu’être étudiant à l’Institut de développement rural ou à l’Institut des sciences de la nature et de la vie. Les conditions sociales qu’ils vivent sont les mêmes que celles que les autres étudiants vivent et qui pourtant ont 12/20 comme moyenne de passage. Nous avons plusieurs fois reçu les étudiants autour de ce même arrêté. Le directeur de l’ESI ne peut pas réviser des arrêtés pris en assemblée de l’université. Il est prévu pour ce type de révision qu’il y ait 1/3 des membres de l’assemblée qui le proposent. L’assemblée de l’université comporte des enseignants, le personnel administratif, des personnalités de Ouagadougou et de Bobo et des étudiants. Nous avons expliqué ce problème aux étudiants à maintes reprises. Nous leur demandons de reprendre les cours pendant que les discussions se mènent.

Nous avons des missionnaires qui nous viennent de la France, du Bénin, du Sénégal. Arrêter les cours sera préjudiciable et à l’Etat burkinabè à cause des finances et à l’école parce qu’il sera compliqué d’avoir encore des missionnaires.

Propos recueillis par Adaman DRABO
Sidwaya

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