Orodara, chef-lieu de la province du Kénédougou a accueilli la conférence publique inaugurale de la campagne d’éducation aux médias. Dans son mot de bienvenue, le Haut commissaire de la province du Kénédougou, monsieur Sayouba SAWADOGO, a dit toute sa joie de recevoir l’équipe du CSC pour la conférence publique. « Cette belle initiative permettra aux forces vives de la province de mieux maîtriser le rôle des médias » a-t-il déclaré dans son adresse. Madame Nathalie SOME, dans son allocution est revenue sur les motivations qui ont prévalu à l’organisation de la campagne d’éducation aux médias. Le constat que des dérapages sont toujours observés dans nos médias et le contexte des élections municipales qui s’annonce sont essentiellement les motivations de cette initiative qui ambitionne de faire du citoyen un consommateur critique des médias et un acteur de l’information qui construit.

Au cours de cette première semaine de campagne, le grand Ouest et le Centre Ouest ont été visités par les équipes du CSC. En plus de la ville de Orodara, Diébougou, Nouna, Sindou et Réo ont accueilli des conférences publiques tandis que Bobo-dioulasso, Gaoua, Dédougou et Koudougou ont été les lieux de ralliement des journalistes et animateurs pour les sessions de formation organisées à leur intention.
Venus nombreux à la rencontre de l’équipe du CSC, les participants aux conférences publiques ont eu droit à une communication sur le thème « Médias et participation citoyenne » les communicateurs se sont appesantis sur le rôle social du journaliste avant d’interpeller la jeunesse à faire preuve de discernement dans la floraison des produits médiatiques. Sur le sujet, les parents ont été invités à respecter la signalétique sur les programmes télévisés afin de mettre à l’abri le jeune public. A l’issue des conférences publiques, une projection du film documentaire titré « le CSC face au défi de la régulation des médias dans la transition » et celle des microprogrammes réalisés dans le cadre de la campagne a permis d’éclairer d’avantage les participants sur le rôle et les missions du CSC au quotidien.

Des échanges entre communicateurs et participants, l’on retiendra que la problématique de la régulation des médias en ligne et l’information sur les réseaux sociaux est bien prégnante dans les esprits. La qualité des productions médiatiques des médias publics, la mise en œuvre de la signalétique, la liberté d’expression, le respect de la présomption d’innocence et la diffusion de certains programmes télés que des participants jugent « non appropriés » à nos réalités ont également fait l’objet de commentaires et de suggestions dans une ambiance studieuse. A toutes ces interrogations, des réponses satisfaisantes ont été apportées d’où la satisfaction manifeste des participants à la fin des conférences. Ils affirment avoir désormais un autre regard sur les médias. Des participants ont fait la proposition d’intégrer l’éducation aux médias dans les programmes d’enseignement.

« Le CSC est le début de la solution, le CSC n’est pas la solution. Chacun, individuellement pris est une solution. C’est pourquoi nous voulons éveiller en vous l’esprit critique pour que vous détectiez vous-même les manquements dans les productions des médias. » dixit la Présidente du CSC

« Il est évident que si le journaliste, acteur principal de la collecte, du traitement et de la diffusion de l’information n’est pas suffisamment bien formé, il peut constituer un danger pour la paix sociale. Face à cette situation il y a une impérieuse nécessité de renforcer les compétences de ces acteurs de première ligne. » a déclaré madame Nathalie SOME. En cette première semaine de campagne, une centaine de journalistes ont été outillés sur la régulation en période électorale et la responsabilité du journaliste dans le contexte de la dépénalisation par des formateurs aguerris, à l’image de monsieur Ahmed Koné, Président de l’Observatoire Burkinabè des Médias (OBM), monsieur Baba HAMA, journaliste et enseignant à l’ISTIC, monsieur Jean-Claude MEDA, président d’honneur de l’Association des journalistes du Burkina (AJB) et Docteur Cyriaque PARE, enseignant-chercheur et fondateur du portail lefaso.net
Les journalistes et animateurs ont également bénéficié d’exercices pratiques sur les règles de pluralisme et d’équilibre de l’information en période électorale ainsi que sur les manquements à la loi. Cette phase pratique a été animée par des cadres du CSC. Ce retour aux sources du métier de journaliste a été bien apprécié de la jeune génération d’hommes et de femmes de médias qui ont saisi l’occasion pour apprendre des aînés. Les participants aux sessions de formation se sont dits satisfaits de cette initiative de l’instance de régulation et de la qualité des exposés. Ils ont souhaité la régularité de ce genre de « recyclage sur les valeurs cardinales de la profession que sont l’éthique et la déontologie ».

La campagne d’éducation aux médias, lancée sous le parrainage du ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité intérieure, monsieur Simon COMPAORE ira à son terme le 15 juin 2016. Mais avant, les autres régions du pays recevront dans les jours prochains des équipes du CSC pour porter le message de la campagne d’éducation aux médias qui, rappelons-le, vise à faire de chaque citoyen un explorateur critique des médias et un consommateur avisé des produits des médias.

Christian ZONGO
DCRP/CSC