Festival « Mils d’or » de Ouagadougou : Madeleine Wayack Pambé sacrée lauréate 2015
La 5e édition du festival des « Mils d’or » de Ouagadougou a connu son apothéose le 12 décembre 2015. Une apothéose marquée par la désignation du lauréat de cette édition. C’est Madeleine Wayack Pambé qui remporte le trophée avec son film « Regards de femmes chefs d’un ménage sur la scolarisation à Ouagadougou ». Dix candidats étaient en compétition pour ce prix du documentaire scientifique africain. La cérémonie de remise du trophée a eu lieu à l’Institut de recherche pour le développement (IRD), initiateur du festival.
Ils étaient dix réalisateurs burkinabè à prétendre au trophée des Mils d’or de Ouagadougou, édition 2015. Les thèmes choisis sont variés et révélateurs allant de l’Agriculture à l’éducation en passant par l’environnement, la santé… Créé par le représentant de l’Institut de recherche pour le développement (IRD), Jean Marc Leblanc, ce festival se veut un lieu de promotion des documentaires africains, lieu d’échanges et de promotion à l’intention des institutions de recherche pour montrer les résultats du monde scientifique pour la société civile.
Et, c’est Madeleine Wayack Pambé qui remporte les « Mils d’or » 2015, avec son film intitulé « Regards de femmes chefs d’un ménage sur la scolarisation à Ouagadougou ». Elle est chercheure à l’Institut supérieur des sciences de la population (ISSP) de l’Université de Ouagadougou. Il s’agit de la traduction en film d’une étude de recherche qu’elle a conduite dans la capitale. Et ce trophée se veut le couronnement de l’excellence, avec une démarche scientifique rigoureusement respectée, selon les membres du jury.
Absente à la cérémonie, la lauréate était représentée par la productrice du film, Oumou Yara, la coordinatrice de PAVEA. « C’est le couronnement de l’excellence. Son film parle de la scolarisation des jeunes filles dans la ville de Ouagadougou, les difficultés auxquelles les mères sont confrontées tous les jours afin de parvenir à donner une éducation valable à leurs enfants, une éducation fiable afin qu’elles soient des décideurs de demain. Tous les chercheurs qui voudraient traduire les résultats de leurs recherches en films peuvent prendre attache avec PAVEA et nous nous chargeons de la suite », lance-t-elle.
L’œil de la caméra pour partager les fruits de la recherche et de l’innovation
Au Burkina et en Afrique, des chercheurs qui trouvent sont nombreux. Mais, les résultats de leurs travaux restent souvent dans les laboratoires et autres cercles restreints des spécialistes. Pourtant, il faut qu’ils soient partagés avec le plus grand nombre. Cela passe aussi par l’utilisation de tous les supports en particulier celui des films. « Au Burkina, il y a des chercheurs de haut niveau et qui produisent de bons résultats. Il est donc important que les Burkinabè connaissent les fruits de la recherche. Et cette initiative très intéressante des « Mils d’or » dure depuis maintenant cinq ans, avec pour objectif de rapprocher la population des chercheurs qui œuvrent pour permettre de mieux se soigner, de mieux s’alimenter, de mieux vivre », estime l’ambassadeur de France au Burkina, Gilles Thibaut.
« C’est par l’œil du cameraman burkinabè que l’innovation sera mise en valeur, remarquée, révélée dans un documentaire proche de la société pour qui est destinée la recherche nationale et sa valorisation endogène. Tout réalisateur met son empreinte sur son œuvre, sa culture et par conséquent celle de la communauté et du contexte de recherche », soutient le ministre de la recherche scientifique et de l’innovation, Jean Noel Poda.
Son département joue sa partition en co-parrainant avec l’ambassadeur de France au Burkina ce festival de films documentaires scientifiques. Mais, il faut aller au-delà. « Nous soutenons cette initiative et nous espérons que ça va gagner de l’ampleur. Notre département va s’associer pour que dans les prochaines années, qu’il puisse y avoir un prix d’encouragement du ministère de la recherche scientifique et de l’innovation, voire celui du Premier ministre », confie Jean Noel Poda dont le mandat s’achève au gouvernement avec le mandat de la transition politique au Burkina. Mais, l’administration étant une continuité, les organisateurs devraient sans doute bénéficier du soutien des autorités en charge de la recherche scientifique au Burkina. L’ambassade de France, elle, a rassuré quant à la poursuite de son soutien à ce festival.
Moussa Diallo
Lefaso.net