3e édition de la FIMO : les visiteurs de font rares, les exposants n’ont pas bonne mine.

La fièvre semble être tombée ce 4 juin 2015 du côté du SIAO où se tient du 29 mai au 07 juin la 3e édition de la Foire internationale Multisectorielle de Ouagadougou. Le pavillon climatisé « Kilimandjaro » a de la peine à attirer les clients, les bons surtouts. Logés dans des stands de 9m2 au prix de 250 000 F CFA, les exposants espèrent faire de bonnes affaires avant la clôture le 7 juin. A défaut d’avoir une bonne moisson, un carnet d’adresses bien fourni sera le dernier recours.
100 stands sur les 126 prévus sont occupés. Cette année la FIMO va au-delà du cadre sous régional pour s’internationaliser avec l’arrivée d’exposants indiens et pakistanais. Les produits présentés sont attrayants. Mais comme toute foire, « les visiteurs attendent toujours les derniers jours pour affluer », nous a confié Hardy Ouali, président de la commission stand et accréditation pour le compte de l’Agence pour la promotion des exportations (APEX-Burkina).
Le refrain est le même

Pour leur première participation à la FIMO, les étuveuses du riz de Founzan ont de la peine à vendre leur produit, car les visiteurs font la confusion avec le riz de Bagré qui lui est très prisé. « Comme toujours, les gens promettent de revenir vers la fin de la foire », laisse entendre Mariana Batieno, exposante. Jusque-là, le stand n’est pas beaucoup visité et les étuveuses virent à la déprime. « Au Burkina Faso, il y a neuf plaines, et les gens pensent qu’il n’y a que le riz de Bagré. Le riz étuvé de Founzan est riche en vitamines tout comme celui de Karfiguéla, de Bama, de Banzon et du Sourou. Mais les gens préfèrent le riz blanc », conclut Mme Batieno.

Les pakistanais sont également de la partie avec « Industrie Welco ». Ils proposent des casseroles un peu spéciales. L’une permet de faire cuir et le couscous et la sauce ; tandis qu’avec l’autre, le consommateur n’a nullement besoin d’huile pour cuire ses aliments. Pour acquérir l’un des ustensiles, le client devra débourser entre 25 000 et 65 000 F CFA. Certes, il y a de l’affluence mais, les prix sont salés pour la bourse de certains qui promettent un retour. Pour Judith Compaoré, d’autres visiteurs n’hésitent pas à se procurer les produits. Les affaires, à l’en croire, sont bonnes.
La Compagnie industrielle de production agricole et marchande (CIPAM) implantée à Bobo-Dioulasso est également présente à la foire. Avec une capacité de production de 1500 tonnes par jour, la société met à la disposition des agriculteurs des engrais minéraux de type NPK (azote, phosphore et potassium) et de l’urée pour la culture maraichère, vivrière et de rente. C’est une première pour Mme Yaméogo Roukiatou, responsable du stand, de prendre part à la FIMO. Pour l’heure, elle est satisfaite des contacts qu’elle a pu nouer même si le refrain est presque le même, « C’est la transition ».

La Société de fabrication d’emballages en carton ondulé (SONACEB), elle, n’est pas venue pour vendre aux détaillants mais pour glaner des contacts. Présente à la dernière édition du SIAO et du FESPACO, elle signe pour la première fois sa présence à la foire. Pour cette société basée à Bobo-Dioulasso, le contenant et le contenu se valent. L’agent publicitaire Esaïe Zoma espère que la moisson sera bonne d’ici à la clôture.
Traoré Diakalia de Wuti-wèrè « les remèdes de mes ancêtres » est un habitué de la FIMO. Mais cette année, la satisfaction n’est pas au rendez-vous. Lui, qui écoulait comme des petits pains ses produits traitant de la sexualité. Les clients se font désormais rares.
La climatisation et la visibilité, deux handicaps majeurs

L’air conditionné ou encore le « fèfè » ne circule pas assez comme le voudraient certains exposants. Pour eux, il est inadmissible que tous aient versé la somme de 250 000 FCFA pour les 9 m2 de stand alors que la climatisation ne se fait pas sentir dans toute la salle. Pour Mme Yaméogo de CIPAM, c’est le côté Ouest qui bénéficie plus de la bonne manne, et « quand tu vas là-bas tu ne veux même plus revenir parce qu’il fait frais ».A ce sujet, M. Hardi Ouali rappelle que la chaleur sur le site est un peu due aux délestages. Et si les coupures durent à peine quelques minutes, c’est bien grâce à un groupe électrogène qui permet de prendre le relai aussitôt.
Sur le site, l’affluence n’est pas au beau fixe et Diakalia Traoré pense que les organisateurs n’ont pas fait un « tapage publicitaire ». Pourtant, le président de la commission stand et accréditation soutient que toutes les stratégies communicationnelles ont été mises en œuvre pour informer les populations de la tenue de l’événement. Ainsi, les radios, les journaux et les télévisions ont été sollicités. Et la faible affluence pourrait s’expliquer par « les temps de chaleur ou même la conjoncture », avance t’il.

En dehors de quelques plaintes, les organisateurs sont globalement satisfaits car la foire n’est qu’à sa 3e édition. Il faudra encore du temps pour que la mayonnaise prenne véritablement et que l’événement puisse siéger dans le concert des événements de renom tels que le SIAO et le FESPACO.
Herman Frédéric BASSOLE
Photos : Paré Bonaventure Paré
Lefaso.net