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Aliments impropres à la consommation : Après les canettes, « une usine » de fabrique d’huile démantelée

Publié le dimanche 22 mars 2015 à 23h29min

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Aliments impropres à la consommation : Après les canettes, « une usine » de fabrique d’huile démantelée

Cette fois, ce n’est pas une affaire de canettes périmées, mais d’huile. « Une usine » de fabrique d’huile dans la zone non lotie de Yagma a été démantelée par la brigade ville de gendarmerie de Baskuy. Contrairement aux étiquettes sur les bidons de 20L, « Salga Industrie, la meilleure huile sans cholestérol », c’est plutôt une huile fabriquée dans les pires conditions d’hygiène qui était commercialisée depuis 4 ans dans la capitale et en province. La présentation a eu lieu ce 20 mars à Ouagadougou.

« C’est scandaleux, c’est criminel ! », ce sont les mots du Colonel Sam Djiguiba Ouédraogo, commandant le groupement de la gendarmerie départementale de Ouagadougou. Une fois de plus, une officine de la mort a été découverte. Son maitre, Sidiki Ouédraogo, 32 ans. Depuis 4 ans, il fabriquait et commercialisait de l’huile « au mépris total de la santé des populations ».

Les faits. Le 14 mars, un individu se présente dans les locaux de la brigade ville de gendarmerie de Baskuy et dénonce des individus dans la zone non lotie de Yagma qui s’adonneraient à une production illicite d’huile comestible. Une enquête est ouverte par le commandant de la brigade. Une équipe est dépêchée sur les lieux. La sortie est fructueuse. « Dans une cour délabrée et insalubre, elle découvre deux maisonnettes dans lesquelles sont entreposées des bidons d’huile, des sacs de soude caustique, d’acide citrique, des barriques remplies d’huiles ». Les lieux dégagent de mauvaises odeurs et l’équipe découvre aussi un lot d’étiquettes sur lesquelles on peut lire, « Salgo Industrie, la meilleure huile sans cholestérol ».

Le propriétaire des produits, Sidiki Ouédraogo est interpellé. Avec lui, trois complices. La perquisition au domicile du propriétaire permet de saisir 770 bidons de 20 litres d’huile, 14 barriques de 200 litres, des sacs de soude caustique et d’acide citrique. Les investigations permettent d’identifier son acolyte, Nourou qui mène la même activité dans le quartier Kossodo. Lui réussira à s’enfuir après avoir vidé son dépôt.

Grains de coton pressés + soude caustique+ acide citrique=Huile

Des grains de coton pressés, sort une huile brute. Cette dernière est mélangée avec de la soude caustique puis avec l’acide sulfurique, qui selon le commandant de la gendarmerie départementale de Ouagadougou, sont reconnus comme des substances dangereuses pour la santé. Le produit fini est conditionné dans des bidons de 20 litres avec le logo qui va avec. A l’aide d’un camion, le produit était alors écoulé dans les zones de Ouahigouya, Gourcy et dans les banlieues de Ouagadougou.
Sidiki Ouédraogo qui a reconnu ne pas disposer d’un document administratif, exerçait depuis 4 ans.

Un échantillon du produit a été prélevé par le Laboratoire national de santé publique(LNS) pour analyse. Le Dr. Aminata Nacoulma, du LNSP affirme que tous les paramètres physico-chimiques, toxicologiques et bien d’autres seront recherchés avant que les résultats ne soient transmis à la gendarmerie.
En attendant, le commandant de la brigade ville de gendarmerie de Baskuy appelle à la collaboration de la population. « Il existe encore des activités criminelles qui prospèrent grâce au silence des populations ». A elle de cultiver le réflexe de la dénonciation en appelant les numéros verts. Le 10 10, le 16, le 17, le 80 00 11 45.
Sidiki Ouédraogo et ses acolytes seront présentés au parquet qui décidera de leurs sorts.

Tiga Cheick Sawadogo
Photos : Lawasselea Bonaventure Paré
Lefaso.net

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