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Pourquoi vendre notre constitution ?

Point de vue

Publié le jeudi 16 octobre 2014 à 04h48min

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 Pourquoi vendre notre constitution ?

Depuis 1960 jusqu’en Octobre 1987, malgré le soulèvement populaire contre le régime de Maurice YAMEGO, le peuple burkinabé a toujours vécu en parfaite harmonie. Mais la donne a changé avec l’assassinat de notre cher Thomas SANKARA, héros africain. Ainsi, une crise de confiance s’installa entre frères burkinabè..

Après la mort tragique de Norbert ZONGO et ses compagnons, la courbe des crimes est restée toujours croissante jusqu’à la disparition du juge Salifou NEBIE. A partir du 13 décembre 1998, le régime a définitivement signé l’acte de décès du Droit et la messe de requiem a été conjointement dite par la justice (le non lieu de l’affaire de Norbert ZONGO) et la cour constitutionnelle (la non rétroactivité des mandats présidentiels en 2005). La mutinerie de 2011 demeure le point d’inflexion de la dynastie COMPAORE, une pépinière de crises successives a commencé à germer : grèves, marches, braquages tous azimuts. Tout lui échappait à telle enseigne que la jeunesse burkinabé a compris que l’Etat n’est plus la source de son salut.

Le gouvernement adopte alors un ensemble de mesures palliatives pour stopper l’hémorragie : ouvertures de boutiques témoins dans les localités, l’ajustement des prix de produits de grandes consommations, dotations militaires, limogeage du gouvernement Tertius ZONGO, prise de commande du ministère de la défense par Blaise Compaoré, radiation massive des hommes de tenue… Depuis 2012, la communauté internationale en bon observateur bien averti voyait que le régime tombait doucement dans un coma irréversible, rien ne peut empêcher le naufrage de la monarchie burkinabè fondée sur le culte de personnalité « Faiseur de paix », « Médiateur de la CEDEAO », « homme providentiel »,« Président des présidents pourquoi abandonnez-vous votre peuple à mi-chemin ».

En quoi le maintien au pouvoir à vie d’une personne et son clan après 28 ans de règne sans partage est-il une question d’intérêt national ?

Juridiquement, rien n’explique cette aberration (Inexistence totale d’un et un seul argument juridique) car la loi est par essence générale et impersonnelle. Seuls le mensonge, l’injustice, la corruption à grande échelle et la recherche de postes ministériels par certains (Front Républicain) peuvent expliquer ce passage en force vers le referendum à forte odeur d’achats de conscience et de grandes fraudes électorales en pleine préparation dans les laboratoires spécialisés d’un régime en pleine crise.

Ce dialogue piège consistait à rendre moins conflictuelle ce passage en force de peur d’être soupçonné de mauvais esprit de la part de l’initiateur par l’opinion internationale. Mais fort heureusement, la Grande Opposition a bien su lire entre les lignes ce piège tendu elle a été très vigilante. Que le Seigneur soit loué.

Si le dialogue cirque (pardon dialogue inclusif selon leur terme) n’a pas pu résoudre la question de l’article 37 comme au CCRP il faut être fou ou paranoïaque pour croire que ce referendum tant souhaité par certains pourra résoudre l’épineux article 37 et apporter soudainement la paix au Burkina à coups de baguette magique. Le Burkina a-t-il actuellement besoin d’un referendum chanté urbi et orbi par les partisans ?

Voici une liste de questions d’intérêt national qui doivent attirer l’attention de tout Burkinabé :

1-Le Burkina n’a pas besoin de referendum mais a besoin d’hôpitaux, des équipements médicaux et des dispensaires pour se bien soigner : ça c’est un intérêt national.
2-Le Burkina n’a pas besoin de referendum mais a besoin des équipements agricoles pour ces paysans extrêmement pauvres afin d’accroître leurs rendements : ça c’est un intérêt national
3- Le Burkina n’a pas besoin de referendum mais a besoin des amphithéâtres, des bibliothèques et des restaurants universitaires pour ces étudiants afin de bien étudier dans les conditions dignes : ça c’est un intérêt national
4-Le Burkina n’a pas besoin de referendum mais a besoin d’emplois créés pour ces millions de jeunes en chômage afin de sortir de la misère permanente : ça c’est un intérêt national.
5-Le Burkina n’a pas besoin de referendum mais a besoin des écoles pour ces millions d’enfants qui ne connaissent pas le chemin de l’école : ça c’est un intérêt national.
6-Le Burkina n’a pas besoin de referendum mais a besoin des routes bitumées pour se développer : ça c’est un intérêt national
7- Le Burkina n’a pas besoin de referendum mais a besoin d’une justice indépendante et crédible.

Dans le bimensuel « Courrier Confidentiel » du 10 Septembre 2014, un monsieur YODA appelait les députés de la majorité à aider le président dans son projet lors de la proposition modificative de loi transformée subitement en appel au président due à la pression. Il leur a martelé que s’ils sont députés ils le doivent à la volonté du président. Un homme aussi indispensable ou homme providentiel tant acclamé par ses propagandistes a-t-il besoin de l’aide des autres pour parvenir sa fin (révision de l’article 37) ? Le mot « aider » de YODA revêt un caractère illégal de ce projet funeste (referendum). Tout projet légal dans sa vraie dimension juridique suit son cours normal sans la moindre difficulté. En d’autres termes, les députés de la majorité voulaient voler facilement notre constitution pour la vendre à Mr Blaise COMPAORE car ce dernier serait en état de faiblesse, incapacité totale (Bloqué par l’article 37) c’est-à-dire il s’agit d’un vol de la constitution en bande organisée passible de démission de l’Assemblée nationale comme l’a bien dit Me Hervé Guy KAM.

On n’a pas besoin d’être un chercheur de Sciences Po ou de l’Université de Harvard pour savoir que plus Mr Blaise s’accroche à sa chaise présidentielle, plus la température monte ayant pour corollaire le renforcement des rangs de la Grande Opposition et la radicalisation des mouvements contre toute tentative de révision de la loi fondamentale de notre constitution.

Personne ne souhaite un malheur pour le Cher Faso à l’image du Rwanda devenu un vaste cimetière ou la Centrafrique où le mal a atteint son pic. Ce masque référendaire avec pour but de protéger les intérêts particuliers et égoïstes d’une certaine classe ouvrira la porte de tous les dangers dans l’histoire de notre pays. Avec la répression pourra-t-il nous soumettre à son verdict final (révision de l’article 37) ? Les statistiques du mouvement du 23 Août 2014 en disent long, ce fort signal demande une séance de méditation par le camp des révisionnistes car comme nous enseigne un Livre Saint avant d’agir il faut réfléchir 77 x 7.L’erreur est une faiblesse chez l’homme mais persister dans l’erreur est diabolique et impardonnable. En quête pour le changement (alternance 2015) entre le peuple de 1990(soumis à la force des armes) et le peuple de 2010 (éveillé) la variation demeure exponentielle, cette mesure objective doit être prise en compte dans le contexte actuel.

Le rêve d’un Grand Homme (MANDELA) est de voir perpétrer ses œuvres par un successeur par contraire chez les « hommes forts » c’est voir disparaître tout après leurs règnes chaotiques. Ce qui explique les conflits en Afrique comme l’Ex Zaïre, la Côte d’ivoire, l’Egypte…notamment du aux longs règnes de leurs présidents.

Si Mr Blaise COMPAORE renonce à modifier l’article 37, la fièvre baissera très sensiblement entraînant du même coup la paix du cœur des Burkinabés en commençant par lui-même épicentre du problème actuel. Une sortie honorable (Cas de Jerry John RAWLINGS) vaut mieux qu’un départ précipité (le président Ben ALY de la Tunisie en exil forcé n’ose pas dire le contraire). Une autre vie agréable est possible après la retraite présidentielle. Face à un monde en pleine ébullition frappé par une crise financière, la paix étant une denrée très rare tout homme épris de paix doit éviter tout propos belliqueux comme le disait quelqu’un à Réo « Nous sommes majoritaire et la majorité va imposer : Avec la force militaire ?… ». Démocratie rythme avec alternance car l’alternance est le socle de la démocratie. J’ose croire qu’une fumée blanche de Sagesse Divine sortira de la cheminée de Kosyam avant que l’apocalypse référendaire arrive.

Ce qu’il faut retenir impérativement : LA PAIX AU BURKINA FASO PASSE OBLIGATOIREMENT PAR LE RESPECT DE L’ARTICLE 37 FACTEUR DE COHESION SOCIALE ET D’ENTENTE ENTRE FILS ET FILLES DU CHER FASO.

QUE LE SEIGNEUR BÉNISSE LE BURKINA FASO. AMEN

PAIX ET JOIE A TOUS LES BURKINABES. AMEN

NON AU REFERENDUM
NON AU SÉNAT
NON A LA RÉVISION DE L’ARTICLE 37
VIVE LE PEUPLE BURKINABÉ
VIVE LA DÉMOCRATIE À 2 MANDATS
VIVE L’ALTERNANCE 2015

ACHILLE TAPSOBA
Informaticien
Partisan inconditionnel de l’Alternance
achilletaps@yahoo.fr

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