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Observatoire national de la presse : condamnation du molestage de Urbain Kaboré

Publié le mardi 15 février 2005 à 08h01min

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Le 2 février 2005, Urbain Kaboré, reporter à Sidwaya a été molesté par des policiers à l’aéroport international de Bobo-Dioulasso alors qu’il couvrait l’arrivée des pèlerins du hadj.

L’ONAP revient sur "l’incident", non pas pour remuer le couteau dans la plaie mais pour en extraire des enseignements pédagogiques susceptibles de contribuer à enrayer une pratique policière qui s’inscrit dans la récurrence depuis un certain temps-affaires Kambiré de la TNB au palais de justice, Siboné (de la TNB) au village de la Francophonie et qui de ce fait, constitue un motif de vive inquiétude pour la profession de journaliste, pour le respect des droits humains (citoyens), pour la sauvegarde et la consolidation de l’Etat de droit et la démocratie.

Avant toute chose, et concernant le cas Urbain Kaboré, l’ONAP tient à saluer la promptitude des autorités politiques, administrativse et policières, à reconnaître le tort commis par des éléments des forces de l’ordre dont elles ont la charge. Elles ont en effet présenté des excuses à la victime ainsi qu’à son organe. Néanmoins, cet énième "incident" amène l’ONAP à faire quelques constats et à tirer certaines leçons. L’ONAP constate avec regret et amertume :

* Une certaine nervosité de la police à sévir et qui indique qu’elle est parfois peu regardante sur ses devoirs de protection et d’éducation du citoyen.

* Une méconnaissance des droits des journalistes. De ces deux constats dont le récent molestage représente une illustration, l’ONAP tire principalement quatre leçons :

* Une atteinte aux droits citoyens.

* Une atteinte à l’exercice de la liberté de la presse et du droit à l’information qui sont des droits fondamentaux consacrés par notre constitution.

* Une atteinte au libre exercice d’une profession reconnue par les textes en vigueur (article 47 du code de l’information).

* Une atteinte au droit au libre accès aux sources d’information reconnu par l’article 49 du code l’information.

Face à ces inquiétudes, constats et leçons tirées l’ONAP :

* Condamne avec la dernière énergie l’acte liberticide et antidémocratique commis à l’aéroport international de Bobo-Dioulasso à I’endroit d’un journaliste en mission,

* Invite la plus haute autorité hiérarchique des forces de l’ordre à veiller sur le comportement des agents dans l’exercice de leurs fonctions et qui nous semble tributaire des lacunes de la formation, peut-être des conditions de recrutement et de l’insuffisance voire l’absence de sanctions dissuasives à certaines dérives.

* Exhorte les journalistes à renforcer leur professionnalisme par une observation des règles éthiques. déontologiques et des textes de loi en vigueur et par le bannissement de tout esprit de vedettariat et de suffisance provocateur ...

*Suggère aux autorités politiques (en charge des forces de l’ordre) et judiciaires ainsi que la société civile à conjuguer leurs efforts pour améliorer et renforcer la formation sur la connaissance de l’Etat de droit, ses avantages, exigences et contraintes ; ce, à l’adresse des forces de l’ordre et de la presse.

* Lance un appel pour une meilleure connaissance mutuelle des forces de l’ordre et des médias, au moyen de formations conjointes sur les droits citoyens et sur le droit de la presse au Burkina.

NB : Les numéros de contact de l’ONAP sont :
78-81-74-71/70-23-17-87/70-24-84-46

Le président,
Bassirou SANOGO

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