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Fermeture de radio Pulsar : Claver Yaméogo donne sa version des faits

Publié le mardi 8 février 2005 à 07h35min

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Depuis le vendredi 4 février dans la soirée, radio Pulsar n’émet plus. Elle a été mise sous scellés. Que s’est-il passé ? Comment en est-on arrivé à là ? Quelle sera la suite de cette affaire ?... Autant de questions que des auditeurs se posent certainement.

En attendant d’approcher les sources judiciaires, César Auguste Roméo Yaméogo plus connu sous le nom de "MC Claver", une des parties prenantes de cette affaire donne sa version des choses. Pour "l’homme de Dieu",le pasteur qu’il est devenu est dans ses droits car propriétaire de la licence d’exploitation de radio Pulsar. Claver Yaméogo en attendant que la justice tranche dit se soumettre selon le respect de l’autorité recommandée par la parole biblique.

Sidwaya (S.) : Rappelez -nous le différend entre les actionnaires de Pulsar communication qui a entraîné la fermeture de la radio 94.8 le 4 février dernier ?

Claver Yaméogo (C.Y.) : Radio Pulsar est aujourd’hui sous-scellés. En fin d’après-midi du vendredi 4 février, aux environs de 17h45, sur ordre du procureur du Faso, la police a mis tout le matériel de la station sous-scellés. Nous avons été sommés de cesser toutes activités jusqu’à ce que la justice tranche le différend qui oppose les actionnaires de "Pulsar communication", la société qui exploite la fréquence 94.8 qui m’appartient.

A mon sens la fermeture de la radio est due essentiellement à un malentendu. Voyez-vous , je suis pasteur, homme de Dieu. Je ne voulais pas faire de scandale par rapport à l’acte qui a été posé. En tant qu’homme de Dieu, je dois me référer à la parole divine. Dans Romains 13 versets 1 à 5, il est dit ceci :"que toute personne soit soumise aux autorités supérieures ; car il n’y a point d’autorité qui ne vienne de Dieu, et les autorités qui existent ont été instituées par Dieu.

C’est pourquoi celui qui s’oppose à l’autorité résiste à l’ordre que Dieu a établi et ceux qui résistent attireront une condamnation sur eux-mêmes. Ce n’est pas pour une bonne action, c’est pour une mauvaise,que les magistrats sont à redouter. Veux-tu ne pas craindre l’autorité ? Fais le bien et tu auras son approbation. Le magistrat est serviteur de Dieu pour ton bien. Mais si tu fais le mal, crains ; car ce n’est pas en vain qu’il porte l’épée, étant serviteur de Dieu pour exercer la vengeance et punir celui qui fait le mal. Il est donc nécessaire d’être soumis, non seulement par crainte de la punition, mais encore par motif de conscience".

Selon la parole de Dieu, le magistrat est une autorité et un serviteur de Dieu. Par conséquent, nous devons nous soumettre à tout ce que le magistrat dira. Il est mandaté par Dieu pour retablir l’ordre et la vérité. Je suis propriétaire de la licence de "radio Pulsar" depuis 1994. En 1996, je me suis associé à des partenaires pour travailler. D’où la création de Pulsar communication. Mais il était dit au départ que "Radio Pulsar" et "Pulsar communication’’ sont deux entités distinctes. Radio Pulsar, c’est ma radio. Et "Pulsar communication’’ était une entreprise mise en place pour gérer ma radio.

Dans la SARL (Société à responsabilité limitée) "Pulsar communication’’ j’avais 15 % des parts. Mais pendant près de 9 ans je n’ai rien perçu de ce que la location de ma radio par "Pulsar communication’’ devait me rapporter si ce n’est que 750 mille F CFA, reversés en deux fois à savoir 300 mille F CFA en 2000 et 450 mille F CFA en 2002. Après ma formation biblique, j’ai décidé de rentrer au pays. J’ai alors dit à mes partenaires que comme la radio ne marche pas, (c’est ce qu’ils m’ont toujours dit) séparons-nous en amis et chacun ira voir ailleurs. Ainsi, quand je suis allé voir le gérant de la radio avec ma licence en main, il a compris que je pouvais le traîner devant les tribunaux pour abus de biens sociaux.

S. : Que reprochez-vous au gérant de "Pulsar communication" qui avait sous sa responsabilité la conduite de la radio ?

C.Y. : Le gérant s’appelle Ousmane Ouédraogo. Il était le deuxième actionnaire majoritaire après son grand frère Amadou Ouédraogo. Il s’est exilé aux Etats-Unis avec toute sa famille depuis juillet 2004 sous prétexte de continuer ses études.

De retour au pays, j’ai trouvé la société entre les mains de quelqu’un qui n’est pas habilité à la gérer. Il s’agit de Yésso François. Car il n’est ni actionnaire ni associé ni actionnaire de la société encore moins propriétaire de la licence de la fréquence. J’ai voulu alors prendre les commandes de la société en attendant de réunir les autres pour faire le point. Dans cette affaire, il y a eu faux et usage de faux. Nous avons les preuves des malversations qui ont été commises par le gérant en place. Mon irruption dans les locaux de ma radio les a surpris.
J’ai pu alors mettre la main sur des documents sensibles.

Alors je leur ai dit ceci : "En attendant que les choses soient tirées au clair, si vous ne me donnez pas la direction de ma radio, je fais suspendre la licence". Comme ils ont vu que j’étais déterminé à ne plus me laisser rouler, à mettre fin à toutes les malversations, ils m’ont remis les clés de la radio avant d’aller porter l’affaire devant les tribunaux.

Au tribunal, ils se sont rendus compte qu’ils ne pouvaient pas grand chose car je suis le propriétaire de la licence. C’est alors qu’ils ont contacté les autres actionnaires qui sont venus de la Côte d’Ivoire pour s’emble-t-il me proposer un règlement à l’amiable. Mais de tous les actionnaires qui sont venus, seul l’un d’entre eux a pris contact avec moi. Celui-ci à qui j’ai montré les preuves des malversations a reconnu les faits et a promis de voir les autres avant de me recontacter. Mais au lieu de passer me revoir, c’est la police qu’il m’envoie après s’être rassuré que je suis bel et bien à la radio.

S. : Quelle explication la police vous-t-elle donné avant de procéder à la mise sous-scellés ?

C.Y : La police est venue faire une perquisition, confisquer certaines choses et mettre la radio sous scellés.
Elle a retiré le véhicule de fonctionnement de la radio Pulsar, un véhicule acquis avec les biens de radio Pulsar mais qui est immatriculé au nom de Ousmane Ouédraogo. Il y a jusqu’à trois voitures qui sont immatriculées au nom de Ousmane Ouédraogo. Dans sa fuite, il a donné quitus à un de ses acolytes de vendre les véhicules. Le but de ces gens-là, c’était de couler la radio. Depuis le départ du sieur Ousmane, ils ont même arrêté de payer le loyer.

Les factures d’eau et d’électricité ne sont plus payées. Tout l’argent qui vient est envoyé à Ousmane Ouédraogo aux Etats-Unis. La comptabilité est dans un désordre indescriptible. Tous ceux qui travaillent actuellement à la radio se comportent comme s’ils avaient reçu l’ordre de couler la maison. Aujourd’hui la radio est couverte de dettes.

S. :Que comptez-vous faire maintenant que la radio est fermée ?

C.Y : C’est la gloire de Dieu qui m’a permis de mettre un terme au naufrage de la radio. Dans ma logique, j’ai décidé de porter plainte contre le gérant et son cogérant ( Yesso François). Mais je n’ai aucun problème. La radio m’appartient. Tout le matériel a été acquis au nom de radio Pulsar. Une bonne partie du matériel a été offerte par la BBC. Ce que nous avons acheté au départ pour commencer à émettre n’était pas beaucoup en 1995. C’est moi qui me suis chargé du dédouanement de ce matériel venu des Etats-Unis.

Ousmane s’est servi de la radio pour s’enrichir notamment à travers les échanges marchandises. Moi qui suis le propriétaire de la licence, je touche 6000 F CFA par mois. C’est tout ça qui m’a amené à vouloir prendre la gestion de ma radio. Pulsar communication est une boîte de communication. Elle peut continuer à démarcher pour ma radio ou encore, elle peut partir si elle veut. La licence ne fait pas partie du patrimoine de la société "Pulsar communication". Les textes sont clairs.

Moi je suis simple. Mais je ne peux m’entendre qu’avec des gens qui sont justes. En novembre 1999, j’avais dans une lettre souhaité que le contrat qui le lie aux actionnaires concernant la licence de la radio soit revu. En réponse, ils m’ont dit que la question sera traitée ultérieurement. Ils m’ont aussi demandé de trouver un comptable pour faire une contre expertise des comptes de la société pour voir si la société Pulsar communication pouvait me verser une somme en guise de loyer pour ma fréquence.

Mais comme ça tardait à se réaliser, moi je me suis éloigné à un moment donné des choses du monde pour me consacrer à Dieu. Je suis rentré dans les ordres pour devenir pasteur. A la fin de ma formation, et ayant obtenu ma consécration, Dieu m’a dit de rentrer au pays. Alors, je suis rentré pour voir plus clair dans mes affaires. Et qu’est-ce que je découvre ? Du faux en écriture. Maintenant que la radio est sous-scellés, il ne disent pas de venir on va régler le problème à l’amiable. Je ne bois pas de cette eau- là. S’ils voulaient vraiment un arrangement à l’amiable, ils se seraient pris autrement.

Je suis un homme de Dieu, je ne recherche que la justice, la justice de Dieu. J’ai confiance aux juridictions de mon pays pour tirer cette affaire au clair et rétablir la vérité et mes droits.

Interview réalisée par Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA
Jolivet Emmanüs Sidibé PAG BELEGUEM


Actionnaire de "Pulsar communication" SARL en 1996

M. Ousmane Ouédraogo : 500 000

Amadou Ouédraogo : 740 000

Abdoulaye Coulibaly : 240 000

Abdoulaye Ouattara : 220 000

César Auguste Roméo Yaméogo : 300 000

Le total des apports est égal au montant du capital social de deux millions (2 000 000) de Frans CFA.

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