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Dispersion de la marche du 29 juin : « Le Premier ministère et les forces de l’ordre sont responsables » selon le CFOP

Publié le dimanche 30 juin 2013 à 22h47min

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Dispersion de la marche du 29 juin : « Le Premier ministère et les forces de l’ordre sont responsables » selon le CFOP

Au lendemain de leur marche du 29 juin 2013, les responsables de l’opposition politique Burkinabè se sont retrouvés ce dimanche au siège du Chef de file de l’Opposition politique (CFOP), à Ouagadougou, pour tirer les premiers enseignements. Cette marche ‘’mouvementée’’, dispersée à l’arrivée à coups de gaz lacrymogènes a fait une vingtaine de blessés, selon le premier bilan qu’ils ont tiré.

Au présidium, Zéphirin Diabré, Chef de File de l’Opposition Politique et président de l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC), avait avec ses côtés son prédécesseur, Me Bénéwendé Stanislas Sankara, président de l’Union pour la Renaissance/Mouvement sankariste (UNIR/PS) et Arba Diallo du PDS/METBA.

« Pour l’opposition politique, le Premier ministère et les forces de l’ordre sont seuls responsables de ce qui s’est passé », a indiqué Zéphirin Diabré dans sa déclaration liminaire.

‘’L’opposition politique condamne avec la plus grande énergie, cette répression barbare contre les manifestants qui, tout au long de la marche, ont montré leur sens de la discipline », a-t-il martelé.

Le fil des événements selon le CFOP

Et Diabré de retracer le fil des événements de la veille :
« Lorsque le cortège était à la hauteur de la BICIAB, le Directeur de cabinet du CFOP est entré en contact téléphonique avec le Directeur de cabinet du Premier ministère afin qu’il prenne les dispositions idoines pour la réception du message. L’intéressé a répondu qu’il connaissait déjà notre position.

Notre surprise fut immense lorsque, arrivés sur la place, nous nous sommes retrouvés uniquement face aux éléments de la police. Le représentant du Premier ministère n’était pas là.

C’est alors que le responsable des forces de l’ordre s’est approché de la barrière, pour proposer au Chef de file de l’Opposition, de le laisser franchir seul cette barrière, afin d’aller remettre la lettre destinée au Président du Faso, en donnant des instructions dans ce sens aux CRS qui se trouvaient devant le Chef de file.

Le Chef de file de l’opposition lui fit observer qu’il ne pouvait pas franchir tout seul la barrière car, s’il le faisait, son sentiment était que la foule allait le suivre avec les incertitudes que cela comportait. Il a jouté que l’opposition s’attendait à trouver sur place un émissaire du Premier ministère. Ce à quoi le responsable des CRS rétorqua que l’intéressé était pourtant là il y a quelques minutes mais qu’il ne savait pas où il se trouvait et que de toutes façons il allait envoyer le chercher. (…)

C’est au moment où ces conciliabules avaient lieu que, sur le flanc gauche de la marche, sous la forte pression exercée sur le cortège par ceux qui étaient à l’arrière, une barrière métallique a cédé, et certains manifestants se sont retrouvés au-delà de la zone rouge.

Comme s’ils n’attendaient que cela, les forces de l’ordre ont immédiatement et violemment chargé la foule. Le dispositif mis en place par le gouvernement était conçu pour une répression féroce contre les manifestants ».

Rôle d’éléments infiltrés

Si le Premier ministère et les forces de l’ordre sont, selon l’opposition politique, responsables de ce qui est arrivé, les responsables de cette opposition n’excluent pas le rôle qu’ont pu jouer des éléments infiltrés dans les troubles, notamment au niveau du passage en force de la barrière.

Selon Diabré, ces éléments ont été bien identifiés dans le cortège avant l’arrivée au Rond-point et que c’est par souci de ne pas les livrer à la vindicte populaire qu’ils ont été, sous ses instructions, ignorés par ceux chargés de la sécurité du cortège. Mais, le CFOP donne ce conseil à ces éléments infiltrés : « Si on leur donne de l’argent pour venir saper les manifestations de l’opposition, ils peuvent en prendre puisque c’est l’argent du peuple. Mais qu’ils s’abstiennent de venir sur les lieux de manifestations parce que ce n’est pas tous les jours qu’on pourra les protéger ».

« Restez mobilisés et à l’écoute ! »

Pour la suite du mouvement de protestation de l’opposition contre le Sénat et la politique du gouvernement, les responsables du CFOP demandent aux militants de rester à l’écoute, rien n’étant encore arrêté comme mot d’ordre.

« L’opposition politique félicite les militantes et militants de l’opposition pour leur courage, leur détermination et leur sens élevé de la responsabilité. Elle les invite à rester mobilisés et à l’écoute des mots d’ordre de la direction politique ».

L’heure, à entendre Zéphirin Diabré, est à l’attente des réponses des préoccupations formulées dans la lettre adressée au Président du Faso via les médias.

S’agissant des blessés de la marche réprimée, leur nombre est estimé pour l’instant à une vingtaine dont des fractures. Certains blessés ont déjà reçu, à en croire Diabré, les visites des représentants du CFOP.

Grégoire B. BAZIE
Ph. Bonaventure PARE
Lefaso.net

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