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Tahirou Barry : « Nous ne ferons pas de remplissage de listes sur la base du sexe de nos militants »

Publié le jeudi 13 septembre 2012 à 00h00min

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 Tahirou Barry : « Nous ne ferons pas de remplissage de listes sur la base du sexe de nos militants »

Crée le 5 août 1999 par le Pr Laurent Bado, le Parti de la renaissance nationale (Paren), parti d’opposition, a fait, dès ses débuts, une bonne sensation auprès de la classe politique burkinabè. 13 ans après sa création, le parti dirigé actuellement par Tahirou Barry, a pour ambition de se repositionner sur l’échiquier politique national, après une absence remarquée aux présidentielles de 2010. Préparation des élections couplées –municipales et législatives du 2 décembre 2012-, stratégie électorale envisagée, respect du quota genre, c’est entre autres les sujets que Fasozine.com aborde avec le 4e président à diriger cette formation politique.

Fasozine.com : Avez-vous réellement eu des vacances, avec les législatives et les municipales qui se profilent à l’horizon ?

Tahirou Barry : Les vacances ont été très studieuses à vrai dire. Nous nous sommes attelés à préparer les élections couplées à venir. Nous avons fait le point de l’état des préparatifs desdites élections avec toutes les structures du parti. Jusqu’à présent, nous sommes toujours dans cette dynamique.

Est-ce pour cela que vous avez tenu le 4 août 2012, un congrès extraordinaire ?

Le but principal de ce congrès était de passer nos troupes en revue, avant de prendre la route des élections. Nous avons, à cet effet, pu recenser les difficultés afin de proposer des solutions. Ce qui nous permettra de mieux nous préparer pour le scrutin.

Absents à la dernière présidentielle, n’avez-vous pas cédé le terrain à d’autres formations politiques ?

Nous n’avons pas participé à l’élection présidentielle de 2010, mais nous avons continué le travail d’implantation et de structuration de notre parti. C’est cette organisation minutieuse, patiente et bien structurée qui nous aidera lors de la conquête des électeurs en décembre prochain.

Zéro maire, un seul député… les dernières municipales et législatives qui remontent à 2006 et 2007 n’ont pas été fameuses pour votre parti. Que faites-vous pour engranger de meilleurs résultats cette fois ?

Notre stratégie demeure la même. C’est-à-dire la sensibilisation, la conscientisation et la responsabilisation des électeurs. Tant que le citoyen ne comprendra pas que son bulletin de vote constitue une arme pour sanctionner les politiques publiques qui sont menées, des partis comme le Paren auront des difficultés pour engranger des résultats. Par conséquent, le travail essentiel qui nous incombe est l’information et la sensibilisation. Cette œuvre difficile portera tôt ou tard des fruits, si nous restons constants dans la démarche.

Dans le cadre de cette stratégie, envisagez-vous une alliance avec d’autres partis politiques ?

Nous envisageons une alliance et nos discussions sont très avancées avec le Rassemblement pour la démocratie et le socialisme (RDS). Nous sommes aussi en contact avec d’autres partis d’opposition et en temps opportun, les différents accords seront connus par le public.

Le Paren envisage t-il de respecter le quota de 30% de femmes sur ses listes ?

Il y a certaines localités où la majorité de nos militants sont des femmes. Dans d’autres endroits cette majorité est constituée d’hommes. Nous ne regarderons pas ce quota imposé pour former nos listes. Nous ferons nos listes sur la base du degré de militantisme de nos différents adhérents. Aussi, miserons- nous sur un certain nombre de valeurs que doit incarner un candidat sérieux dans une compétition électorale à gros enjeux.

Vous venez de dire que le Paren ne respectera pas le quota genre ?

Nous ne disons pas de façon systématique que nous ne respecterons pas ce quota. Nous constituerons nos listes sur un certain nombre de critères. Maintenant, si ces critères font qu’il y a une conformité avec la règle du quota, nous ne pouvons que nous en réjouir. Ce que je dis est que nous ne ferons pas de remplissage de listes sur la base du sexe de nos militants. Nous ne le ferons pas parce qu’en démocratie, on ne désigne pas quelqu’un en fonction de son sexe mais en fonction de sa crédibilité et des valeurs qu’il incarne.

En ne respectant pas le quota, serez-vous prêts à assumer d’éventuelles sanctions ?

S’il y a sanction, cela sera inique, injuste et injustifié. Ces sanctions n’ont pas leur raison d’être.

4 426 051 électeurs inscrits sur la liste électorale. Ce chiffre est il satisfaisant à vos yeux ?

Ce chiffre est largement en deçà de nos attentes. Sur un potentiel de 8 millions d’électeurs, avoir à peine la moitié constitue pour nous une grosse insatisfaction. Malheureusement, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) nous a fait comprendre qu’elle ne peut pas proroger la période d’enrôlement. Cela, compte tenu des difficultés logistiques et de disponibilité de temps qui s’imposent. La CENI a laissé entendre qu’une éventuelle prorogation ne se fera qu’au niveau des chefs-lieux de provinces et dans certains cas, les communes. Mais c’est une procédure qui amènera des inégalités et des frustrations au niveau des populations et des partis politiques.

Des partis demandent le report des élections couplées en 2013, en vue de proroger la période d’enrôlement…

Pour nous, un report pourrait fragiliser la stabilité de nos institutions. On peut, certes procéder à des réformes, mais il faut se garder de reporter une nouvelle fois la date des élections. Si on le fait de nouveau, cela pourrait nous installer dans une instabilité. Ce qui n’est pas à encourager dans un contexte aussi fragile que le nôtre.

Le Pr Laurent Bado, fondateur du Paren sera-t-il encore candidat ?

Oui, il sera candidat et même tête de liste aux législatives et aux municipales dans la région du Centre, province du Kadiogo. Ma candidature, elle, sera appréciée par le bureau exécutif de mon parti. Et il lui appartiendra de me placer dans la position qu’il jugera opportun.

Dimitri Kaboré

Fasozine

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