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Blaise Compaoré hâte le pas

Publié le jeudi 12 avril 2012 à 01h54min

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Il reste théoriquement trois ans pour que le Président Blaise Compaoré plie bagages. Dans l’entourage du Président, on semble faire le ménage pour que tout se passe bien. Lors du lancement du Bagrépole le 05 avril dernier, le Premier ministre Luc Adolph TIAO, a évoqué avec une certaine insistance, la nécessité de mettre des soins dans l’exécution des projets en cours car le Président du Faso voudrait qu’à l’heure de son bilan, il puisse effectivement dire qu’il a apporté quelque chose de positif et de substantiel dans le développement de son pays. On remarque que le régime fait un point d’honneur, l’aboutissement des actions déjà engagées.

La mise en œuvre du Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CNLP) a débouché sur un échec cuisant car l’évaluation a plutôt noté un progrès de la pauvreté des populations. Les indicateurs montrent également que la quasi-totalité des objectifs du millénaire pour le développement ne sera pas une réalité. Conséquence, il faut agir non seulement pour décupler les chances d’améliorer les conditions de vie des populations mais encore (et sur le plan politique) pour redorer le blason du bilan du Président de la République en fin de contrat, logiquement.

La nouvelle stratégie de la nouvelle économie est de " construire des pôles de croissance par la réalisation d’investissements structurants à même de procurer une autonomie économique réelle ". Le cheval de Troie du Président : la SCADD (Stratégie de croissance accélérée et de développement durable). Sa mise en œuvre qui couvre la période de 2011-2015 nécessite environ 7 496,20 milliards FCFA, soit 1500 milliards de FCFA par an. Dans le cadre de la SCADD, naissent des projets ambitieux tel Bagrépole dont le budget est estimé à 67 milliards.

Il y a enfin la mise en œuvre du programme Millénium Challenge Accourt. L’insistance qui revient dans l’opérationnalisation de ses programmes, c’est l’application et l’efficacité. Autant de milliards de F CFA déversés dans l’économie du Burkina Faso en l’espace de quelques années et avec autant d’enthousiasme, ça promet ! Vraiment !

Pendant une bonne partie de sa présidence, les actions de Blaise dans le domaine économique, ont été marquées par des approximations, de l’improvisation et du populisme. Résultat, à la veille de la fin de son règne, le Président se rend compte de la misère extrême de ses concitoyens. On peut certes, contempler les immeubles de Ouaga et les villas dans les villes du Burkina mais la réalité reste implacable.

C’est-à-dire que la prise de conscience du Président et de ses hommes du fait qu’une minorité de Burkinabé dont ils font partie s’est enrichie mais que la population est plus pauvre et qu’il faut travailler à améliorer ses conditions d’existence, cette prise de conscience, disons-nous, est un grand pas !

Si le Président hâte le pas en économie, la question politique n’est pas en reste, quoique, quelque part, on sente de la prudence. Le Président voudrait que d’ici la fin de son mandat les conclusions des assises nationales sur les réformes politiques soient en grande partie mises en œuvres. Cela lui permettrait d’arrondir les angles.

La machine est lancée. Il suffit au Président et à ses hommes de se donner les moyens nécessaires. Mais la question restera : peut-on réaliser en trois ans ce qu’on n’a pas pu faire en 20 ans de règne ?

Peut-être en 2015, ils demanderont une prolongation de trois ans pour parachever leurs chantiers ? Sur cette question, les citoyens les attendent, pieds fermes.

Par Bendré

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