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Haro sur la fraude à l’USSUBF

Publié le mercredi 11 avril 2012 à 02h42min

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Depuis la relance de l’USSUBF en 2006, les cas de fraudes s’enregistrent en grand nombre. L’esprit de la compétition est tourné au profit de l’enjeu. Les responsables des établissements n’hésitent pas à utiliser de la roublardise pour qualifier des joueurs. La direction des sports scolaires et universitaires fait parfois preuve de laxisme. Retour sur certaines situations vécues lors des 1/8, ¼ et 1/é finales.

Lors des ¼ finales à Bobo Dioulasso, 13 réserves ont été formulées pour usage de faux. A Ziniaré, la commission de litiges a enregistré 7 plaintes. La plupart des protestations sont faites soit sur l’âge des joueurs ou soit sur l’origine de l’élève. Au niveau de l’âge des athlètes voici ce que l’article 2 des règlements généraux dit :
« Les différentes catégories et tranches d’’âge sont consignées dans le tableau ci-dessus. Benjamine de 10 à 12 ans, minime de 13 à 15 ans, cadette de 16 à 117 ans, juniore de 18 à 19 ans, senior secondaire de 20 à 25 ans et sénior supérieur de 17 ans et plus. NB : tous ces âges sont considérés à partir de l’année civile qui suit la rentrée scolaire ».
Pour la catégorie séniore secondaire par exemple, un élève né en 1987 peut prendre part à la compétition puisqu’il à 25 ans en 2012.

Cependant, une note de la direction des sports scolaires et universitaires (DSSU) du ministère des sports et de loisirs viendra semée le doute et la confusion. En effet, cette directive stipule que pour la catégorie nommée ne peut prendre part à la compétition les élèves nés à partir de 1988. Ce qui ramène l’âge à 24 ans et contraire au règlement général. Du coup, certains encadreurs ont sélectionné les athlètes sur la base de la directive de la DSSU et d’autres l’ont fait sur la base du règlement général. La conséquence c’est qu’il a eu diverses compréhensions des textes qui ont le plus souvent engendré des plaintes. C’est le cas de la réserve sans suite favorable du lycée provincial de Dori sur un joueur du lycée privé Sabil El Naja (Fada) qui serait né en 1987. Cette situation est mettre à la charge donc de l’administration et non des encadreurs.

Là où les responsables d’établissements et les encadreurs sont responsables, c’est au niveau de la falsification des âges, du changement d’identité et de l’origine des joueurs. En effet, il a été constaté la présence de mercenaires dans la plupart des équipes et ce, dans toutes les catégories. Des chefs d’établissements ont accepté signé des licences pour des jeunes qui ne sont pas élèves, d’autres ont signé des licences des jeunes qui sont certes élèves mais pas dans leur établissements, d’autres enfin ont simplement affecté une nouvelle identité et nouvel âge à des élèves qui ne répondent pas aux critères. En procédant ainsi, ces adultes foulent aux pieds les principes fondamentaux de l’USSUBF. « Repérer les talents à la base et en faire une élite ». Si dès le départ, les adultes organisent la fraude pour remporter des titres afin de faire briller davantage où faire connaître leur école du grand public, comment le Burkina Faso peut espérer être dans le gotha du sport au niveau international ? N’est ce pas là une attitude irresponsable et idiote ?

Par ailleurs certaines décisions de l’administration ont été parfois sources de conflits. Ajoutons à cela la piètre prestation des arbitres et leur impartialité qui a été régulièrement mise en cause. Le lycée provincial de Dori et le lycée municipal Bambata de Ouagadougou ont été victimes des décisions de l’administration et de l’arbitrage en football séniors (Garçons).
Le Lycée provincial de Dori a battu le lycée privé Sabil El Naja de Fada (LPSEN) lors des quart-finale à Ziniaré. Les deux équipes ont formulé chacune des réserves à l’endroit de l’autre. Après vérification, la commission de litiges a estimé que les deux équipes étaient dans le faux. Le LPSEN pour usage de faux et le LPD pour non présentation de licence. Le hic, c’est que toutes les copies des licences des joueurs du lycée départemental de Dori se sont retrouvées aux mains des encadreurs du lycée Sabil El Naja avant le match. Comment se sont ils procurés les licences ?

Les organisateurs n’ont pu répondre à cette question posée par le staff de Dori. Ce qu’il convient de savoir c’est que les licences des joueurs du LPD étaient en traitement au niveau de la commission technique. Le cas du lycée provincial de Dori peut être donc mis à la charge des organisateurs. L’usage de faux s’est bien avéré au sein de l’équipe de Sabil El Naja. Néanmoins, Les organisateurs ont décidé de ne point disqualifier les deux équipes ou à la limite une seule. La décision a été ainsi prise pour rejouer le match. Mais, où ? « Le match a été reprogrammé à Fada entre une équipe de Dori contre une équipe de Fada et avec des arbitres de Fada » clame avec colère le capitaine du lycée provincial de Dori. Conséquence, le LPD est battu sur le score de 1 à 2 et est éliminé.

Si les organisateurs ont préféré faire rejouer des matchs sur des terrains neutres, c’est selon eux pour préserver la cohésion sociale et garantir l’égalité de chances. Dans ce cas, Pourquoi ce match à litige ne s’est il pas joué sur un terrain neutre ? Dans le calendrier officiel, c’est la ville de Ziniaré qui abritait les ¼ finales. Le match entre le lycée privé Sabil El Naja et lycée provincial de Dori pouvait se rejouer à Ziniaré pour « préserver la cohésion sociale et garantir l’égalité de chances ». Le vainqueur devrait se rendre à fada pour la demi-finale. A défaut de jouer à Ziniaré, les organisateurs pouvaient trouver le juste milieu entre Fada et Dori pour reprogrammé le match mais pas à Fada. Ce qui éviterait la polémique autour de cette rencontre. L’impression qui se dégage à l’issue des différentes rencontres c’est que l’honnêteté semble être un délit. Ceux qui respectent les règles sont le plus souvent éliminés parce qu’ils sont dans la normale et ceux qui trichent sont qualifiés.

A l’avenir, les organisateurs devront être plus rigoureux sur l’application des textes. Ils devront sans aucun état d’âme disqualifier toutes équipes d’un établissement qui utiliseraient des mercenaires. De plus, une sanction exemplaire devrait être appliquée à l’établissement reconnu coupable de faux. Faire payer par exemple une amende et appliquer une suspension sur une durée. C’est à titre que l’USUBF pourrait être débarrassée de toutes souillures et jouer son rôle de structure faitière du sport burkinabè. Sportivement votre.

Ab Bayili

Lefaso.net

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