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Rencontre gouvernement/partenaires techniques et financiers : Les questions de l’heure au menu du premier tête-à-tête de l’année

Publié le mardi 17 janvier 2012 à 01h47min

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Les Partenaires techniques et financiers (PTF) du Burkina Faso et le gouvernement, avec à sa tête le Premier ministre Luc Adolphe Tiao, ont eu une rencontre d’échanges, le lundi 16 janvier 2012 à Ouagadougou. Etat des lieux des huit mois après la crise traversée par le Burkina Faso, crise alimentaire et sécurité dans la bande sahélo-saharienne sont des questions abordées au cours de cette première rencontre de haut niveau de l’année en cours.

Premier ministère ce lundi 16 janvier 2012, il est 9h30 mn. Un nombre impressionnant de véhicules à immatriculation "fond vert" (réservée exclusivement aux diplomates et aux institutions internationales) déposent leurs occupants à la porte d’entrée. Des membres du gouvernement, pas alertes, s’engouffrent dans le bâtiment. Quelques minutes plus tard, Partenaires techniques et financiers (PTF) du Burkina Faso et gouvernement sont face à face, dans une des salles de réunion. Ce premier dialogue de haut niveau de l’année a été sollicité par les premiers, à savoir les PTF.

« Comme indiqué dans notre demande d’audience, nous souhaiterions échanger avec vous sur trois principaux points », a annoncé d’entrée, le chef de file des PTF, l’ambassadeur du Danemark, Birgitte Nygaard Markussen au Premier ministre Luc Adolphe Tiao, entouré de sept membres du gouvernement. Les points mentionnés par la présidente de la Troïka concernent d’abord l’état des lieux des mesures et des réformes prises par le gouvernement suite aux évènements du premier semestre de 2011 en vue de juguler la crise. Il s’agit ensuite de la crise alimentaire et les actions du gouvernement pour y faire face et enfin la sécurité dans la région sahélienne et son impact sur la mise en œuvre des différents programmes de coopération. Les partenaires du Burkina Faso ont aussi souhaité être éclairés sur la préparation des élections couplées (législatives et municipales) de 2012.

« Au seuil de cette nouvelle année, nous nourrissons un espoir sincère que les évènements dont nous avons été témoins en 2011 resteront dans l’histoire du Burkina Faso comme une période très difficile, mais aussi comme une opportunité pour la mise en œuvre d’importantes décisions, de réformes politiques, etc. », a indiqué Birgitte Nygaard Markussen. Avant le huis clos, c’est à un mini bilan, huit mois après sa prise de fonction que s’est livré le Premier ministre Luc Adolphe Tiao. « Sur le plan politique et social, l’accalmie est revenue, la paix s’est installée. Nous travaillons chaque jour à consolider cela. On peut certes, encore ça et là percevoir quelques situations de tensions mais qui ne sont pas d’une ampleur à remettre en cause le climat de paix au plan national », a déclaré le chef du gouvernement tout en précisant que les objectifs fixés au départ sont en train d’être atteints.

Cette stabilisation de la paix sociale, a-t-il ajouté, est à mettre à l’actif des partenaires du Burkina Faso, mais aussi du dialogue instauré avec les organisations syndicales. « Nous pouvons aussi remarquer que depuis les évènements, l’Etat de droit s’est renforcé. Des progrès ont été faits sur la question des droits de l’homme, notamment avec le procès de l’affaire Justin Zongo montrant que la justice travaille de façon indépendante », s’est réjoui Luc Adolphe Tiao.
En outre, la démarche du Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP) depuis juillet passé a permis, selon lui, de couper court à certaines rumeurs. « Selon la volonté du Président du Faso, rien ne se fera sans la volonté du peuple.

Cela, pour renforcer la démocratie et que le Burkina Faso ne reste pas en marge de l’évolution du monde, de la société », a affirmé le chef du gouvernement. Réagissant sur la récente incarcération du directeur général des douanes, il a révélé aux PTF que les différentes mesures prises visent à lutter contre « toute forme de corruption et de mal gouvernance ». Au plan économique, il a assuré que malgré les importants engagements pris pour faire face aux conséquences de la crise, les fondamentaux de l’économie burkinabè ont pu être sauvegardés grâce à une gestion budgétaire rigoureuse. Luc Adolphe Tiao a de même assuré que le gouvernement a réussi à contenir dans « la mesure du possible » l’inflation.

« La hausse de certains produits est le plus souvent indépendante de notre volonté, mais liée à la crise économique mondiale », a-t-il souligné. S’agissant de la sécurité sur la bande sahélo-sahélienne, le chef du gouvernement a exprimé aux PTF ses préoccupations, mais a indiqué que le pays met tout en œuvre pour sécuriser ses frontières, principalement dans la partie Nord. « Nous espérons que vous continuerez à nous accompagner pour relever les défis qui se présentent à nous. Nous comptons aussi sur vous pour la table ronde de Paris sur le financement de la SCADD », a plaidé Luc Adolphe Tiao.
Après près d’une heure et demie de huis clos à écouter les réponses du gouvernement sur les points inscrits à l’ordre du jour, les PTF sont ressortis satisfaits. Pour leur chef de file, Birgitte Nygaard Markussen, il ne faut pas dramatiser la crise qu’a traversée le Burkina Faso. « Mais il ne faut pas en même temps la sous-estimer.

Il y a toujours des mesures à mettre en œuvre », a-t-elle déclaré. Quant à la crise alimentaire, les PTF ont promis assister le gouvernement. Pour ce qui est de « l’affaire Guiro », l’ambassadrice du Danemark s’est dit satisfaite de l’engagement du gouvernement. En somme, à l’issue de près de deux heures de concertation avec le gouvernement sur divers sujets, Birgitte Nygaard Markussen reste réaliste : « On ne peut pas finaliser tous les dossiers, car ils sont tous importants. Il faut toujours continuer le travail. Le dialogue est vraiment nécessaire pour nous et le Burkina Faso. Nous resterons aux côtés du gouvernement et bien sûr de la société civile ». Le Premier ministre Luc Adolphe Tiao a également souhaité une tenue régulière de ce cadre d’échanges.

Sié Simplice HIEN

Sidwaya

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