CENTRE DE FORMATION DE FOOTBALL "BEOG-KAMBA" : Polémique autour de la gestion des pensionnaires
Le 30 mars 2011, un groupe de parents de pensionnaires du centre de football "Béog-kamba" s’était présenté à notre rédaction. Ils étaient trois parents à venir expliquer des problèmes que vivent les pensionnaires dudit centre. La fondatrice était, à son tour, dans nos locaux le 6 avril 2011, pour donner des éclaircissements qui, du reste, se recoupent avec l’exposé des parents de pensionnaires.
"C’est à la télévision nationale que nous avons appris l’ouverture du centre de formation de football "Béog-kamba" avec régime internat à Bassinko. Ce centre doit concilier formation footballistique et études". Voilà ce que nous ont dit les trois parents de pensionnaires du centre de formation de football "Béog-kamba" venus aux Editions "Le Pays". "On doutait de la disponibilité des locaux mais la fondatrice nous en avait rassurés", a confié l’un des parents ayant requis l’anonymat. Convaincus, a-t-il poursuivi, nous avons déboursé chacun dix mille (10 000) F CFA pour le test de recrutement, trois cent mille (300 000) F CFA pour la scolarité, et vingt-cinq mille(25000) F CFA mensuellement pour la nourriture.
Ces parents ont dit être surpris quand à la rentrée, ils se sont retrouvés en face d’un centre en construction. Toute chose, à en croire nos visiteurs, qui a retardé la rentrée dans le centre en question. Elle a finalement eu lieu le 20 octobre, ont-ils précisé. Selon nos interlocuteurs, le centre ne dispose ni de commodités (eau, électricité, salles de cours, terrain d’entraînement, etc.) ni d’équipements. "C’est nous, les parents, qui avions acheté des matelas pour nos enfants", ont-ils poursuivi. Ils ont aussi souligné que c’est un car qui tombe souvent en panne qui amène les enfants dans des établissements à Tampouy pour étudier. Les enfants ont raté beaucoup de cours et ont tous eu de mauvaises notes au 1er trimestre, notes au sujet desquelles la fondatrice avait promis de voir avec les chefs d’établissements afin de négocier leur annulation.
Promesse non tenue selon ces parents. Toujours selon eux, le centre abrite un certain nombre d’enfants non scolarisés qui sèment le désordre, empêchant les autres d’étudier. "Néanmoins, sur le plan de la formation, nous sommes d’accord que l’entraîneur est un professionnel qui fait bien son travail et nos enfants ont même remporté des victoires en Côte d’Ivoire, même si leurs conditions de séjour ont été précaires ", ont -ils lancé.
Contactée pour de plus amples informations, la fondatrice du centre, Mme Bado Awa, a fait ce déplacement aux éditions "Le Pays" a bien voulu donner sa version des faits. En voici la substance :
"Je croyais effectivement finir la construction du centre avant la rentrée mais ça n’a pas été le cas et j’ai convoqué à quatre reprises les parents pour exposer le problème. Ils ont tous été d’accord pour qu’on effectue la rentrée le 20 octobre en attendant la fin des travaux. Pour les dortoirs, j’avais commandé des lits et des matelas et jusqu’à présent, la commande n’est pas arrivée. Et les enfants sont venus avec leurs propres matelas en attendant. Aussi, il y a des parents qui ne sont pas à jour de leurs cotisations et je peine à assurer aux enfants la nourriture au quotidien. J’ai même mis ma moto en garantie pour prendre deux cent mille francs pour la nourriture des enfants et jusque-là, je n’ai pas encore repris ma moto(Notre interlocutrice se fond en larmes).
Depuis la rentrée, les enfants n’ont jamais manqué de nourriture car je me sacrifie. J’ai un centre en Côte d’Ivoire et j’ai décidé de venir apporter ma pierre à l’édification du football national, mais je ne sais réellement pas ce que ce groupe de parents dont vous parlez veut de moi. J’attends les vacances pour fermer définitivement le centre car je n’en peux plus. J’avais loué un car pour amener les enfants dans les établissements où ils suivent les cours. Le car est gâté et présentement ce sont des taxis que je loue pour leur déplacement. C’est faux quand on dit que j’ai recruté des enfants non scolarisés dans le centre. Tous les pensionnaires sont des élèves, seulement, il y a certains qui font l’école buissonnière. Le centre est situé dans une zone non-lotie et j’ai acheté un groupe électrogène pour l’alimenter. J’ai 56 ans, je suis une mère, et autant je ne veux pas faire souffrir mes propres enfants, autant je ne veux faire souffrir les enfants des autres."
Propos recueillis par Rasmané KONSEIMBO (Stagiaire)
Le Pays