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BLAISE COMPAORE CANDIDAT : Une investiture, mille interrogations

Publié le dimanche 22 août 2010 à 23h44min

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Blaise Compaoré a été investi le week-end dernier à Ouagadougou par ses partisans, comme candidat à l’élection présidentielle de novembre prochain au Burkina Faso. Si elle ne surprend pas, cette investiture relance cependant le débat sur l’éventualité de voir le parti au pouvoir, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), réviser l’article 37 de la Constitution. Cela, afin de permettre au chef de l’Etat, au pouvoir depuis 1987, de se succéder à lui-même en 2015. Cette cérémonie à l’américaine a permis au candidat président de dire "oui", et de soutenir que sa "disponibilité" et son "devoir d’être au service du peuple burkinabè", demeurent "forts et constants". Il s’est toutefois abstenu de se prononcer sur une possible révision constitutionnelle.

Contrairement au président malien Amadou Toumani Touré dit ATT, le chef de l’Etat burkinabè n’a pas dit clairement s’il s’agissait de son dernier mandat. Rawlings du Ghana, Kérékou du Bénin, Amadou Toumani Touré du Mali, ont su partir et revenir. Mais il y a également le cas de Poutine, lequel attend patiemment son retour à la tête de la Russie. Quel scénario faut-il attendre du candidat président burkinabè ? En se taisant, Blaise Compaoré veut-il éviter une course au leadership susceptible de fragiliser un peu trop hâtivement le camp de la majorité présidentielle ? Il est vrai que le couple CDP-FEDAP/BC ne paraît pas si harmonieux. Mais alors quel avenir nous prépare-t-on ? L’actuel chef de l’Etat, on le sait, n’a pas pour habitude de laisser la porte fermée derrière lui. Autrement dit, il sait se ménager toujours des portes de sortie. Des intentions cachées ?

Selon l’actuel pensionnaire du palais de Kossyam, « …notre Constitution doit être conforme aux principes universels, aux réalités africaines et inspirée par notre expérience de l’exercice du pouvoir et les enseignements tirés du fonctionnement de nos institutions". Une telle assertion permet difficilement de dire si Blaise Compaoré est favorable ou pas à l’initiative de ses partisans. Son silence laisse donc la porte ouverte aux conjectures. Il alimentera sûrement ces rumeurs et supputations qui divisent l’opinion burkinabè. Les préoccupations des Burkinabè se situent ailleurs que dans les diatribes autour de l’article 37. Du déjà entendu. Mais les Burkinabè partagent-ils cette opinion ? Que dire lorsque Blaise Compaoré soutient que "le service de la nation est un devoir auquel nul ne doit se dérober quand il est sollicité" ?

Certes, l’an 2015 est encore loin ; mais le débat sur l’article 37 polarise déjà toutes les attentions et il faudra bien trancher un jour. La position du candidat Blaise Compaoré paraît ambiguë. Elle semble davantage destinée à la consommation extérieure. Si le candidat Blaise Compaoré n’a toujours pas cru devoir dire clairement s’il approuve ou non ses partisans dans leur initiative, c’est qu’il est bien conscient de l’impact négatif d’une telle décision au sein de la communauté internationale. L’homme s’est forgé une réputation de médiateur, et n’a aucun intérêt à la voir pâlir. On le sait, le contexte d’aujourd’hui sied difficilement aux initiatives tendant à réviser la Constitution afin de favoriser la pérennisation des pouvoirs établis. Certes, l’unanimité n’est pas encore faite à ce propos au sein de l’Union européenne. Des discordances existent également au sein de la classe politique d’un pays comme la France. En revanche, aux Etats-Unis, le président Barack Obama est sans équivoque : l’Afrique doit travailler à consolider ses institutions afin de bâtir une démocratie forte.

Par ailleurs, les chancelleries occidentales commencent à s’interroger sérieusement sur les tenants et les aboutissants des actions devant permettre d’endiguer la mal gouvernance au Faso. Un pays émergent ne se construit que sur des fondations solides. En évitant de prendre ouvertement partie pour ou contre la révision de l’article 37 de la Constitution, le chef de l’Etat burkinabè pourra jouer à fond la carte de l’apaisement auprès des plus délicats de ses interlocuteurs. Et si le débat sur l’article 37 n’était que pure diversion ? Cela est possible, le Burkina Faso pouvant présenter un autre visage dans les années à venir.

D’abord, en raison du climat politique. Il sera intense, étant donné les consultations électorales futures et les projets de réformes politiques et institutionnelles. Le point de mire pourrait bien être les prochaines municipales et législatives, et la mise en place probable d’un sénat. Dans cette perspective, une recomposition politique n’est pas à exclure, tant au sein de la majorité présidentielle que de l’opposition. Pourquoi pas au sein de la société civile où les coalitions durcissent progressivement le ton, face à une classe politique qui semble devenue indifférente à l’extrême pauvreté des populations ? Ensuite, les perspectives économiques : elles sont loin d’être rassurantes. Cet autre quinquennat risque fort de se heurter à de véritables fronts de lutte. Cela, en raison même du contexte de misère galopante. Les choses pourraient dégénérer si les différents acteurs interpellés se révèlent incapables de trouver des solutions consensuelles.

La présidentielle de novembre 2010 annonce une période de grande effervescence politique. Et il n’est pas exagéré de prétendre que le Burkina Faso se trouve à la croisée des chemins. A la classe politique, toutes tendances confondues, de savoir mesurer l’importance et l’urgence d’instaurer un climat sain d’échanges axés sur la recherche de solutions consensuelles aux sempiternels problèmes du mal développement du pays. A défaut de pouvoir œuvrer à l’enracinement et au renforcement de la démocratie républicaine, elle doit au moins éviter d’en être le fossoyeur. En ce sens, l’investiture du candidat Blaise Compaoré et sa victoire plus que probable, ne devront en aucun cas servir de détonateur pour une ère d’incertitudes. Parce que certains n’auront pas accepté de jouer à fond le jeu de la démocratie.

"Le Pays"

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Vos commentaires

  • Le 23 août 2010 à 04:55, par Nate P(USA) En réponse à : BLAISE COMPAORE CANDIDAT : Une investiture, mille interrogations

    La phrase de barack Obama ne s’est pas limiter la car il a devellopper et expliker et dans son explication,il ne laisse aucune chance a leur president (CDP)..Les gens commence a connaitre le BF au USA car le bruit sur larticle 37 ne fait k s’eloigner et on se rend contre que les mexicain qui ont avaler durement l’assissinat de 1987 du sauveur de l’Afrique selon eux,ne font que hurler... L’article 37 de la constitution du BF est vraima sacree...a bon attadeur salut..cest pour que mes freres comprenent que jecris en francais donc ne faites pas cas des fautes svp...merci

  • Le 23 août 2010 à 07:52, par Dim5 En réponse à : BLAISE COMPAORE CANDIDAT : Une investiture, mille interrogations

    Vraiment le debat meme est trop force, article 37 ou pas ki sait si Blaise serait encore vivant dans 5 ans ?? et puis parler pour parler la fin du monde est egalement prevu pr 2012, lol...
    Plus serieusement je ne sais pas quelle va notre situation politique mais connnaissant nos vautours de politiciens, ne soyons pas etonner qu’ils nous creent une crise sociale ou l’on verra Blaise comme etant notre messie ou seule sortie. Tout est possible avec ces gens. Je suis pour l’alternance politique mais soyons sage et preparons notre releve politique, ne soyons pas egoiste mm dans le partage de pouvoir. eduquons nos enfants, donnons leurs des valeurs, de vrai valeurs afin que politiquement ils ne sombrent pas dans la recherche de lenrichissement et je pense que qui nous mank avant tte choses cest un IDEAL, et une VISION.
    Merci

  • Le 23 août 2010 à 08:32, par FEDAP En réponse à : BLAISE COMPAORE CANDIDAT : Une investiture, mille interrogations

    très bien, je pense sincèrement qu’il faut modifier la constitution pour permettre à ce bonhomme d’être toujours président, il fait la fierté du Burkina ici et ailleurs, sans lui qu’est-ce que le Burkina va devenir, c’est notre messie. et puis regardez les grands chantiers de développement qu’il a ouverts et qu’il doit coute que coute parachever, personne d’autre ne peut finir ses chantiers à sa place. avec ce messie, le Burkina avance à grands pas. voyez ce qu’il a fait comme boulot de 1987 à nos jours. si les autres pays nous envient c’est grâce à sa clairvoyance, il est un homme exceptionnel. si Dieu nous a envoyé Blaise Compaoré, il nous appartient de modifier la constitution pour qu’il reste président toujours. et puis de toute façon c’est le peuple burkinabè qui décide qui sera président, et ce peuple souverain va modifier la constitution pour son bonheur.

    • Le 23 août 2010 à 20:17 En réponse à : BLAISE COMPAORE CANDIDAT : Une investiture, mille interrogations

      "si Dieu nous a envoyé Blaise Compaoré, il nous appartient de modifier la constitution pour qu’il reste président toujours". Non, ne vous faites pas de la peine pour modifier l’article 37 car si c’est un messie comme vous le dites et que c’est un envoyé de dieu, alors blaise n’aura pas besoin de cette modification. qu’il s’autoproclame président à vie. cela éviterait les dépenses faramineuses des referandums et je ne sais quelle élection.

    • Le 23 août 2010 à 21:26, par jobil En réponse à : BLAISE COMPAORE CANDIDAT : Une investiture, mille interrogations

      c’est vraiment pitoyable et lamentable d’entendre des choses pareilles !!!je ne sais meme pas quoi dire de peur de vous injurier....

  • Le 23 août 2010 à 10:02, par Georges En réponse à : BLAISE COMPAORE CANDIDAT : Une investiture, mille interrogations

    C’est vraiment dommage qu’il ait passé pratiquement 23 ans au pouvoir. Il aura totalisé 28 ans en 2015. Je crois qu’il faut éviter de modifier l’article 37 de la Constitution afin d’éviter le spectre du pouvoir à vie et des crises aux conséquences mortelles pour notre beau pays. Surtout que Blaise Compaoré a déjà brisé un rêve. Lire "Que reste-t-il de l’héritage de Thom Sank ?" sur www.reporterbf.net. Je pense qu’il est temps que le PF prennent sa retraite en 2015 !

  • Le 23 août 2010 à 12:33, par marc En réponse à : BLAISE COMPAORE CANDIDAT : Une investiture, mille interrogations

    BLAISE DOIT ALLER JUSQU’AU BOUT ET DEVENIR BLAISE 1ER COMME HIER BOKASSA CAR ON NE VOIT PAS LA DIFFERENCE. ET IL SUPPRIME LES PARTIS ET TOUT LE MONDE SERA CONTENT. MERCI

  • Le 23 août 2010 à 12:34, par dégustationdeforce En réponse à : BLAISE COMPAORE CANDIDAT : Une investiture, mille interrogations

    y a plus qu’à attendre les mange-mils de tout bord qui vont venir pour féliciter et soutenir. Je vous parie qu’il y aura au moins 1.000 assocations pour cela même si elles sont apolitiques en principe. Pauvres de nous !

  • Le 23 août 2010 à 14:34, par nik En réponse à : BLAISE COMPAORE CANDIDAT : Une investiture, mille interrogations

    SI quelqu’un aujourdhui au BF continue de douter sur l’intention ou non de Blaise Compaore de changer l’article 37 c’est de la naivete.Chez moi il n’y a aucun doute ,et je vois deja venir les plans qu’il tentera de realiser :
    1-Plan ,en creant le senat il va tenter au maximum de concert avec le CDP faire passer la majorite des representants des partis politiques de la vraie opposition
    pour donner l’impression d’une repartition de pouvoir et calmer les esprits. C’est ce qui explique l’idee geniale de la creation du senat si non un pays aussi pauvre que le BF
    actuellement n’a pas besoin d’autant d’instituts pour fonctionner.
    2-Plan Contrairement aux elections precedantes dans les legislatives et municipales prochaines on assistera a une large integration encore de la vraie opposition,moi je prevois 50% pour le pouvoir et 50% pour l’oppositon ,car le temps est venu pour Blaise de dire clairement au CDP et autres que ce qui l’importe le plus c’est sa chaise presidentielle
    ,et il est pret a sacrefier quique ca soit.Apres de tels grands cadeaux jamais egales l’AN peut tranquillement sauter son fameux article 37. Ceci etant dit
    la periode 2010-2015 ne sera pas dure seulement pour Blaise Compaore mais aussi pour l’opposition qui de mon point de vu tient aussi dans la main sa derniere cartouche. JE PRENDS AUJOURDHUI TOUS LES INTERNAUTS EN TEMOINGS.

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