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CONTRE LA CHASSE AUX SORCIERES : La fatwa du Mogho Naaba éditée

Publié le jeudi 29 juillet 2010 à 01h22min

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Vendredi 23 juillet. Sa Majesté le Mogho Naaba Baongho a sacrifié au rituel traditionnel du faux départ. Dans la cour du royaume, juste après, il était au cœur d’une cérémonie simple mais ô combien importante dans la lutte contre les discriminations faites aux femmes. La commission "justice et paix", dans le cadre de sa campagne de lutte contre l’exclusion sociale et les violences faites aux femmes : cas des femmes accusées de sorcellerie, a organisé une cérémonie officielle de remise de ce message édité, à Sa Majesté.

Le 6 mars 2010 à l’occasion d’une grande marche organisée contre l’exclusion sociale et les violences faites aux femmes, le Mogho Naaba Baongho avait livré un important message à l’attention des populations. Cet important message à l’initiative de "la Commission justice et paix", a été édité en des milliers d’exemplaires en français et en mooré pour être distribué dans toutes les concessions et aux leaders d’opinion comme moyen de sensibilisation et de dissuasion sur les atteintes aux droits des femmes, notamment celles accusées de sorcellerie ou victimes de l’excision.

Dans ce message, l’empereur des Mossé avait rappelé son attachement à la justice sociale et appelé à mettre fin à toutes formes d’exclusion sociale ; à réintégrer socialement toutes les femmes exclues ou bannies de leurs familles ou de leurs communautés. Le 6 mars, dans son message, le Mogho Naaba a eu à interpeller ses sujets sur le phénomène de l’exclusion en ces termes : « J’invite les chefs de canton et de village de mon ressort territorial à mettre un terme à toutes les pratiques traditionnelles et culturelles qui portent atteinte aux droits et à la dignité de la personne humaine". Le coordonnateur de la "Commission justice et paix", François de Salles Bado, s’est contenté de remercier les communautés religieuses et coutumières, toutes les autorités administratives et les entreprises qui ont contribué à l’édition du message, laissant le soin à un éminent homme de culture en la personne de Me Frédéric Titinga Pacéré d’introduire le sujet avant la remise officielle.

Celui-ci a fait un tour d’horizon du phénomène aussi bien dans le monde qu’au Burkina avec des chiffres à la clé. Elles sont au total, sur les trois centres qui les accueillent, 502 pensionnaires, généralement malades. En 2006, près de 877 femmes ont été accusées de sorcellerie. En tant que parrain de la cérémonie de remise, Me Pacéré a rendu un vibrant hommage au Mogho Naaba pour son engagement dans la lutte contre le fléau de l’exclusion sociale des femmes. Pour Me Pacéré, la présence de Sa Majesté dans le cadre de cette lutte "permettra enfin de sauver de l’humiliation, du déshonneur et de la mort, des milliers de femmes de notre temps". Des membres de l’Eglise catholique, des présidents d’institutions et le ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale ont assisté à la cérémonie.


Sa Majesté dans le texte

"Les enquêtes indiquent que c’est surtout dans le plateau mossi que des femmes sont chassées de leurs villages, pour cause de pratiques occultes néfastes ou de crimes ; le centre d’accueil Delwendé, la cour de solidarité de Paspanga et bien d’autres centres illustrent éloquemment ces violences faites aux femmes ; cela constitue une image très négative pour le Burkina et pour ses régions. Je souhaite que ces pratiques cessent".

Source : Extrait du message

Par AT

Le Pays

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