"Chers vendeurs de café et de pain,

Le Syndicat national des cafetiers et vendeurs de pain du Burkina Faso a l’honneur de porter à la connaissance de tous que désormais les vendeurs de café et de pain du Burkina sont reconnus à travers leur structure qu’est le SYNCAF. Il appartient maintenant à tous et toutes en occurrence les clients de toutes les boulangeries du Burkina Faso de s’organiser pour défendre leurs intérêts matériels et moraux en menant un combat saint et commun afin d’assurer un lendemain meilleur. Nous savons tous que les conditions dans lesquelles nous vendons le pain sont défavorables et ne profitent à personne si ce n’est les patrons des boulangeries.

Ces conditions de perte régulière sont notamment liées à la revente de pain qui est très capitale pour tout vendeur de pain et autres. Pour vous mettre un peu dans le bain de nos revendications, nous allons expliquer la situation à travers un exemple bien précis. Au moment où la miche du pain coûtait 120 F et un client X qui vendait 2 785 pains/mois au même moment, versait à la boulangerie 334 200 F/mois soit 4 010 400 F/an. Ainsi la ristourne c’est-à-dire la commission qui lui revenait était à 69 625 F/mois soit 835 500 F/an. Dans le contexte actuel, la miche de pain coûte 130 F au lieu de 120 F. Le même client qui continue de prendre 2 785 pains doit maintenant verser à la boulangerie 362 050 F/mois soit 4 344 600 F/an. La ristourne qui devait en principe augmenter aussi au même titre que le rendement est restée toujours la même. Elle demeure encore 69 625 F/mois soit 835 500 F/an.

Dans une telle situation, comprenez donc que le client qui fournit maintenant un rendement élevé ne réalise que des pertes. En effet, pour un rendement de 410 400 F/an et une commission de 835 500 F/an, on est passé à un rendement de 4 344 600 F/an, mais avec toujours la même commission 835 500. Tenez-vous bien. Ce n’est pas tout puisque le même client qui prend 2 785 pains/mois n’arrive pas chaque fois pour ne pas dire du tout à vendre la miche de main à 130 F. L’explication est très simple : le manque de monnaie qui crée parfois des incompréhensions ainsi que l’absence de prix standard.

Ainsi le client réalise une perte de 13 585 F/mois soit 163 020 F/an. En fin de compte, la commission du client qui était évaluée à 69 625 F/mois soit 835 500 F/an est estimée maintenant à 56 040 F/mois soit 672 480 F/an. Ce sont les principales raisons qui incitent le SYNCAF à lancer un appel solennel à tous ses militants afin qu’ils soient mobilisés pour la revendication de leurs droits. En espérant que vous accorderez une attention particulière à cette affiche, le SYNCAF adresse à tous ses salutations militants pour barrer la route à certains individus qui tenteront de boycotter la grève des 26 et 27 mars inclus."

Le vice-président

Hamado SANKARA

Le Pays