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Conflit entre agriculteurs et éleveurs à Manga-Est : Une étude pour enterrer la hâche de guerre

Publié le lundi 21 juillet 2008 à 12h02min

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Le conflit intervenu en juin dernier entre les agriculteurs et les éleveurs à Manga-Est, province du Zoundweogo, a fait l’objet d’une étude. Un atelier de restitution de cette étude a eu lieu, vendredi 18 juillet 2008, à Ouagadougou.

Sous l’égide du Bureau d’observation de la zone II de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), une étude a été menée sur le conflit survenu entre les agriculteurs et les éleveurs à Manga-Est, département de Gogo, province du Zoundweogo. Réalisé par le Dr Poussi Sawadogo, sociologue et Michel Sinaré, ingénieur agronome, le document a été présenté, ce vendredi 18 juillet, à l’occasion d’un atelier de restitution. Le document comporte deux parties.

La première traite des causes profondes de la crise. Sur ce point, il ressort qu’il y a des causes lointaines et immédiates. Celles lointaines se résument à la mauvaise gouvernance des questions liées au peuplement, aux activités économiques et à la mauvaise gestion des ressources naturelles. Les dégâts des champs et l’agression mortelle d’un agriculteur constituent, selon l’étude, les éléments déclencheurs du conflit. Ces actes ont eu pour conséquences, au plan humain, trois morts, deux mille six cent quarante-deux (2642) sinistrés et de nombreux portés disparus. Au plan matériel, les auteurs de l’étude dénombrent cent soixante quatorze (174) habitations brûlées, soixante dix-sept (77) bovins et quinze (15) ovins abattus, d’importantes quantités de vivres, des motos et de l’argent partis en fumée.

La deuxième partie du document énumère des propositions de solutions pour une sortie de crise définitive dans la zone. L’étude recommande urgemment la mise en place d’un comité régional de gestion de la crise et l’organisation d’une cérémonie de réconciliation. Aussi, pour les auteurs, des actions doivent impérativement être menées tant au niveau communal, provincial et régional qu’au niveau central.

Au niveau communal, il importe selon l’étude, d’initier des sessions de renforcement des capacités de tous les acteurs sur les textes juridiques et sur les mécanismes traditionnels et modernes de prévention et de gestion des conflits du genre. Une concertation régulière entre les chefs traditionnels et les autorités administratives d’une part et entre les agriculteurs et les éleveurs d’autre part s’impose. La modernisation de l’agriculture et de l’élevage reste également un impératif, indique l’étude. "La communalisation intégrale en cours au Burkina Faso exige la prise en compte des conseils municipaux, en tant qu’instances de proximité dans la gestion des conflits fonciers et particulièrement des conflits entre agriculteurs et éleveurs," ont clamé les auteurs de l’étude.

Au niveau provincial et régional, l’étude propose, entre autres, l’organisation d’un forum d’échanges avec les autorités coutumières de la région sur la politique nationale de sécurisation foncière et la prévention des conflits en milieu rural.Au niveau central, la mise en place d’un service de défense ou de sécurité, la création d’un fonds de dédommagement des victimes et l’aménagement des zones à vocation pastorale existantes dans la région sont un impératif. Le Bureau d’observation de la zone II de la CEDEAO et la Confédération des paysans du Faso (CPF) sont également invités à jouer leur partition. Il leur est demandé d’apporter un appui technique aux acteurs de la crise.

Gabriel SAMA
Lassané YAMEOGO
(Stagiaire)

Sidwaya

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