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Discours de Tertius Zongo sur la situation de la Nation

Prononcé le 27 mars 2008

Publié le vendredi 4 avril 2008 à 11h23min

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Tertius Zongo à l’Assemblée nationale

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

C’est évidemment avec une certaine réserve et beaucoup de respect que je me présente devant la Représentation nationale pour faire le bilan de la gestion des affaires de la nation au cours de l’année 2007, ceci conformément aux dispositions de la Constitution. Comment pourrait-il en être autrement ?

Par-delà les opinions et les familles politiques que vous représentez, vous êtes surtout les dépositaires de notre mémoire commune et vous incarnez tous les aspirations du grand peuple du Burkina Faso. Je vous remercie donc de votre accueil et saisis cette occasion pour vous remercier tous, autant que vous êtes, pour votre service à la nation et pour l’esprit de dialogue dont vous m’avez gratifié depuis ma nomination à la tête du gouvernement.

Monsieur le Président, vous me permettrez de vous remercier tout particulièrement, ainsi que tous les membres du bureau de l’Assemblée, pour l’excellente collaboration et le soutien dynamique que vous apportez à notre action, ceci dans le respect de l’indépendance des institutions. Votre attitude n’est qu’une manifestation supplémentaire de l’esprit républicain qui marque votre participation à la vie publique de notre pays.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Le compte-rendu de la gestion des affaires publiques de notre pays en 2007 que je voudrais vous offrir, revêt une double particularité :

 Ce bilan est le premier discours sur la situation de la Nation depuis l’installation de votre auguste Assemblée, à l’issue des élections législatives de mai 2007 ;

 Il est aussi le premier auquel je me soumets en tant que Premier ministre, chef du gouvernement depuis que le Président du Faso, Son Excellence Monsieur Blaise Compaoré a bien voulu me confier la charge de la coordination de l’action gouvernementale.

Les difficiles circonstances sociales de cette communication gouvernementale et de votre session n’auront échappé à personne. Nous nous retrouvons aujourd’hui à un moment où les préoccupations des burkinabé sont focalisées sur les conséquences de la difficile campagne agricole 2007-2008, la hausse brutale des prix des produits de grande consommation, les conséquences économiques du renchérissement continu des cours mondiaux du pétrole sur les ménages et les entreprises, et la menace de la méningite sur la santé de nos populations.

Pourtant, malgré les difficultés, malgré les douloureux événements auxquels nous sommes tous confrontés, malgré les écueils, je suis ici aujourd’hui au nom du Président du Faso et du gouvernement pour vous rapporter que l’état de la nation burkinabè est à l’image de l’esprit volontariste et de l’acharnement au travail de notre grand peuple, c’est-à-dire, solide, inébranlable dans la tempête !

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Cette proclamation n’est pas une simple profession de foi.

Elle n’est pas non plus un refus naïf de regarder la réalité en face. Au contraire, elle est fondée sur l’observation empirique minutieuse de nos potentialités et ancrée sur la longue et riche histoire de ce pays dont nous sommes tous fiers. Cette proclamation réaliste est également justifiée par l’engagement résolu du gouvernement à faire face aux problèmes auxquels la nation est confrontée, et de prendre toutes les mesures visant à les résoudre. Elle est justifiée aussi par la confiance que nous faisons aux députés de l’Assemblée nationale pour prendre leur part de responsabilité pour construire la paix sociale et améliorer le bien-être des citoyens.

De ce point de vue, il me plaît de rappeler que devant l’urgence de la situation alimentaire, le gouvernement a engagé, depuis novembre 2007, une vaste opération d’approvisionnement des zones déficitaires en céréales à des prix sociaux en même temps qu’il a entrepris des concertations avec les acteurs de la filière pour une stabilisation des prix. Je voudrais saluer l’esprit d’ouverture et de solidarité dont ont fait preuve les commerçants de céréales.

Quant à l’épidémie de méningite, malheureusement récurrente dans notre pays, nous déplorons son tragique bilan : du 1er janvier au 16 mars 2008, l’ensemble des districts sanitaires, a notifié 5 046 cas suspects de méningite dont 519 décès, soit un taux de létalité de 10,28%.

Au cours de cette période, onze districts sanitaires dans sept régions, ont franchi le seuil épidémique de 10 cas pour 100 000 habitants en une semaine. Il s’agit : des districts de Réo, de Nanoro et de Léo dans le Centre-Ouest, de Kaya et de Boulsa dans le Centre-Nord, de Séguenega et de Yako dans le Nord, de Mangodara dans les Cascades, de Gaoua dans le Sud-Ouest, de Boromo dans la Boucle du Mouhoun, et de Orodara dans les Hauts-Bassins. Dix neuf districts ont franchi le seuil d’alerte de 5 cas pour 100 000 habitants en une semaine.
Les analyses de laboratoire montrent que le méningocoque du serogroupe A, est responsable de l’épidémie dans tous les districts.
A la semaine 11, correspondant à la période du 10 au 16 mars 2008, les districts sanitaires en épidémie sont au nombre de 8 : Boulsa, Kaya, Léo, Réo, Nanoro, Yako, Boromo, Orodara, tandis que 12 districts sont en alerte.

Des campagnes de vaccination de masse réactive et gratuite ont été conduites dans les districts de Sapouy, de Réo, de Nanoro, de Mangodara, de Gaoua, de Kaya, de Orodara, de Séguénéga, de Boromo, de Yako et ont absorbé 1 913 770 doses de vaccins antiméningococciques A+C. Les couvertures vaccinales obtenues dans ces districts sont satisfaisantes et varient de 94,42% à 125,050% avec une moyenne de 103,74%. Des campagnes de vaccination sont en cours dans les districts de Boulsa, de Léo, de Boussé et de Diapaga.

En tout état de cause, des dispositions ont été prises pour le renforcement régulier des stocks en médicaments et en consommables des régions et des districts les plus touchés pour assurer une prise en charge rapide et gratuite des malades de méningite conformément aux directives nationales.

Je voudrais ici exprimer aux familles affectées et endeuillées toute la compassion du gouvernement et lancer un appel à la population pour l’observation rigoureuse des mesures prophylactiques et pour sa participation effective aux campagnes de vaccination encore en cours.

Je saisis aussi cette occasion pour réitérer ma reconnaissance aux partenaires techniques et financiers pour la diligence avec laquelle ils ont répondu aux sollicitations du gouvernement, face à cette épidémie.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Au-delà de l’actualité brûlante, permettez-moi de vous présenter le rapport du gouvernement sur l’état d’avancement de la mise en œuvre du programme politique du chef de l’Etat “ Le Progrès continu pour une société d’espérance ”. Cet ambitieux projet de société choisi et validé par le peuple burkinabè a connu au cours de l’année dernière, des avancées notables dans divers domaines qu’il me serait impossible de recenser tous dans une communication comme celle-ci.

Sans prétendre à l’exhaustivité, j’aimerais cependant vous proposer une grille de lecture assez représentative de l’amplitude de notre action. Non pas pour le plaisir fugace d’une autosatisfaction qui serait forcément de mauvais goût, mais simplement pour rendre compte à vous-mêmes, dépositaires de la souveraineté populaire, et aussi aux millions de contribuables burkinabè qui exigent avec raison que des comptes leur soient rendus en matière de gestion des affaires publiques.

Au plan politique, l’année 2007 a été marquée par l’implantation des collectivités territoriales, ceci dans la dynamique des élections municipales du 23 avril 2006 consacrant la communalisation intégrale et faisant par la même occasion de chacun de nous, citoyen d’une commune.

Après la mise à disposition des communes frontalières de 60 sièges de mairies en 2006, le gouvernement a construit 70 autres sièges au titre du budget 2007 pour un montant global de 3 milliards de francs CFA et a en chantier 12 sièges de mairies ainsi que 77 autres sièges de communes. A cela, s’ajoute la construction des 13 sièges de conseils régionaux sur les ressources budgétaires de 2007.

Cette matérialisation physique des collectivités territoriales s’est accompagnée de la mise en œuvre d’un programme assidu de formation des élus locaux. Car vous savez comme moi que la légitimité et la crédibilité de notre processus de décentralisation dépendront de la capacité des élus à gérer les ressources mises à leur disposition, à faire fonctionner les institutions locales, et à anticiper sur les risques que comporte toute entreprise politique.

Il me plaît de vous rapporter que les résultats atteints en matière de renforcement de nos communes sont très probants puisque des formations à grande échelle ont été menées sur toute l’étendue du territoire national et ont permis d’accroître les connaissances des élus dans divers domaines dont la gestion budgétaire, l’état civil, la planification stratégique et opérationnelle. En vue de consolider ces acquis, le gouvernement s’attelle à adopter et à mettre en place un véritable plan national de renforcement des capacités locales.

Le processus d’appropriation des fonctions et missions de planification du développement local par les conseils de collectivités est donc en cours. Après la réalisation de monographies-tests, suivies de plusieurs chantiers-écoles, une centaine de plans communaux de développement a été validée conformément au guide méthodologique promulgué par le ministère de tutelle. Il n’est donc pas étonnant que l’on enregistre un véritable enthousiasme et une bonne perception des enjeux et défis de la décentralisation chez les élus locaux.

Par ailleurs, la conduite de la politique du développement rural décentralisé a connu une mutation profonde avec l’avènement effectif des Conseils villageois de développement (CVD). Ces organes visant à l’autopromotion communautaire sont encore en phase de rodage, mais ils se sont investis d’ores et déjà dans l’identification des activités devant structurer leur programme annuel d’investissements.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Nous ne devons cependant pas nous leurrer. Ce processus ambitieux vise à transformer radicalement notre approche de la gestion des affaires publiques, ceci par une responsabilisation accrue des communautés. Il requiert donc du temps, de l’endurance et de la patience et aussi beaucoup de rigueur dans notre manière de conceptualiser le transfert et la gestion des ressources de l’Etat. Pour être efficace, la décentralisation doit être accompagnée d’une déconcentration. L’Etat doit assurer sa présence effective sur l’ensemble du territoire pour mieux accompagner la décentralisation et exercer ses prérogatives régaliennes sur les matières spécifiques telles la coopération administrative frontalière, la gestion des délimitations de frontières et des litiges qui peuvent en découler. C’est pourquoi le gouvernement a investi plus d’un milliard 500 millions de francs CFA au titre du budget, gestion 2007, pour la réalisation d’infrastructures d’accueil des circonscriptions administratives, pour les logements de gouverneurs, hauts commissaires et préfets ainsi que les sièges de gouvernorats, hauts commissariats et préfectures.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Le pacte moral de sincérité et d’honnêteté que j’ai établi avec votre auguste assemblée lors de ma prise de fonction m’oblige cependant à vous confesser que s’agissant de l’implantation des collectivités locales, le gouvernement n’a pas pu mettre en œuvre pleinement son programme de transfert des compétences et des ressources conformément à ses prévisions. Les lenteurs réelles que je n’ai nulle intention de dissimuler sont de plusieurs natures dont les plus significatives sont dues :

 au souci de précaution qui implique que l’on avance en maîtrisant parfaitement les risques inhérents à ce type de réformes ;

 à la complexité intrinsèque du sujet eu égard au fait que les domaines prioritaires à transférer sont des domaines sociaux dont les modalités de mise en œuvre sont traditionnellement réputées comme étant les plus délicates.

Malgré les retards de calendrier, des arrêtés de dévolution de patrimoines aux collectivités territoriales ont été publiés et concernent les domaines du préscolaire et de l’enseignement primaire, de la jeunesse, de la culture, des sports et des loisirs. Je prends ici l’engagement de rendre opérationnels en 2008 les transferts dans les domaines prioritaires auxquels seront adjoints les domaines de l’eau et de l’assainissement, de l’environnement et du développement local. Cette opérationnalisation se concrétisera par la signature entre l’Etat et chaque maire d’un protocole d’opération. Il va sans dire que ces transferts ne pourront s’effectuer sans le renforcement du dialogue social par la promotion d’une concertation sincère et permanente entre les acteurs.

Au-delà des difficultés, il est encourageant de noter que notre processus de décentralisation connaît quand même des avancées qui font écho hors de nos frontières. Cela a été noté lors de la tenue des assises sur la coopération décentralisée franco-burkinabé le 06 décembre 2007 sur le thème : “Contribution de la coopération décentralisée au développement des collectivités territoriales”. Ces assises ont regroupé environ 1 500 participants au nombre desquels des élus locaux, des comités de jumelage des associations du Nord et du Sud. Elles ont salué les avancées législative et juridique au Burkina, avec la communalisation intégrale, qui permet désormais aux partenaires de la coopération décentralisée d’avoir des partenaires authentiques que sont les élus locaux.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Ce n’est pas à vous que je dirai l’importance du renforcement du processus démocratique, ceci notamment par la prise en compte des enseignements des compétitions électorales passées. La viabilité de notre système politique et la stabilité de notre société requièrent une mise à jour permanente du mode de fonctionnement de nos institutions, et une adéquation des règles aux exigences de notre époque. C’est pourquoi le gouvernement a pris acte des recommandations formulées au terme des élections législatives du 6 mai 2007 et celles antérieures.

Il a particulièrement suivi avec beaucoup d’intérêt, Monsieur le Président, votre important discours prononcé, le 05 mars 2008, à l’ouverture de votre session et noté la volonté du parlement d’initier des réformes politiques dans le sens de renforcer la confiance du peuple sur les institutions. Il s’agira entre autres de se pencher sur le code électoral, le financement des partis politiques et des campagnes électorales, le statut de l’opposition et la question des quotas. Je puis vous assurer que le gouvernement, de façon diligente, accompagnera vos initiatives.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

En matière de défense et de sécurité, le gouvernement a poursuivi avec un intérêt particulier les efforts de renforcement continu des capacités opérationnelles de nos forces de défense et de sécurité à travers la réorganisation, l’instruction et la formation des troupes ainsi que le recrutement de personnel et l’équipement des infrastructures militaires.

Des actions ont été menées en vue de l’amélioration de la couverture sécuritaire nationale, du renforcement des capacités opérationnelles et du renforcement de l’efficacité et de l’efficience des forces de défense et de sécurité, améliorant ainsi la couverture sécuritaire de 5 %.

En matière de la lutte contre la criminalité et le grand banditisme, la mise en place d’un dispositif de sauvegarde des points sensibles et les différentes actions à titre préventif ou répressif en matière de police judiciaire, administrative et de route entre autres ont contribué au renforcement ostensible de la sécurité et au développement socioéconomique de notre pays. Des patrouilles de surveillance et d’intervention des forces de police et de gendarmerie ont assuré une présence permanente et dissuasive sur les axes routiers du territoire national. Cela a donné lieu au déploiement d’un important dispositif sécuritaire sur tous les principaux axes routiers du pays.

Les statistiques montrent que les efforts soutenus déployés pour contenir la criminalité commencent à porter leurs fruits, même si le phénomène persiste, reflétant surtout le contexte social, national et international. 482 cas d’attaques à main armée ont été enregistrés par la police et la gendarmerie au cours de l’année écoulée contre 684 attaques en 2006, ce qui correspond à une réduction sensible du phénomène d’environ 30%.

Dans le domaine de la lutte contre le trafic de la drogue et de la vente illicite des médicaments de la rue, malgré les actions de sensibilisation et de lutte, le phénomène a connu une recrudescence liée à l’environnement social, national et régional. Plus de 200 personnes ont été interpellées dont 180 déférées au parquet et plus de 4 tonnes de produits prohibés saisis. En vue du renforcement des outils de prévention, de lutte, de traitement et de prise en charge des toxicomanes, il a été mis en place un réseau épidémiologique d’enquête sur l’abus des drogues dont notre pays assure la coordination régionale avec l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC).

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Nous avons procédé au lancement des opérations de mise en œuvre de la police de proximité le 26 janvier 2007 à Bobo-Dioulasso pour les régions des Cascades, des Hauts Bassins et du Sud-Ouest. 1 987 Comités locaux de sécurité (CLS) de secteurs et de villages ont été ainsi institués.
Des activités de formation des forces de sécurité ont été exécutées, de même que des activités d’information et de sensibilisation organisées à l’intention des autorités administratives locales et des membres des Comités locaux de sécurité et d’autres acteurs issus des couches socioprofessionnelles dans toutes les provinces. Les évaluations périodiques font ressortir un bilan globalement satisfaisant. En effet, moins de deux ans après l’opérationnalisation de la police de proximité, la méfiance qui caractérisait les rapports entre les forces de sécurité et les populations fait progressivement place à un véritable partenariat ; l’adhésion des différentes couches sociales à la police de proximité quoique timide est perceptible et la criminalité est en baisse dans certaines régions jadis réputées très dangereuses.

L’insécurité routière demeure cependant une question de préoccupation malgré les actions sous les formes de surveillance et de contrôle de la circulation routière et de répression des infractions. Les statistiques de la police et de la gendarmerie décrivent une tendance à la baisse : 7.450 accidents de la circulation contre 7.768 en 2006 et 8.369 en 2005.

Dans le domaine des secours d’urgence, la Brigade nationale des sapeurs-pompiers a effectué en 2007, plus de 20 000 sorties pour incendies, accidents de la circulation et autres interventions. Je voudrais ici rendre un hommage amplement mérité à ces véritables soldats du feu qui, au prix de leur propre vie, sauvent quotidiennement d’autres vies en danger partout sur les routes, les incendies domiciliaires, les noyades et dans les mines.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

L’usage de la force publique n’a de légitimité et de validité que lorsqu’il est un dernier recours dans la stratégie de protection des citoyens et lorsqu’il est ancré dans le corpus légal et réglementaire qui fonde notre société. D’où l’importance du renforcement du système judiciaire.
De ce point de vue, l’année 2007 a été marquée par le renforcement des capacités opérationnelles du département de la justice. 30 élèves magistrats, 15 greffiers et greffiers en chef, environ 300 personnels de la Garde de sécurité pénitentiaire et 5 secrétaires des greffes et parquet ont été recrutés en 2007. Cet apport en personnel permet d’accroître le nombre de magistrats disponibles sur le territoire et d’améliorer le ratio magistrat/habitants qui est de 1 magistrat pour 41 000 habitants indiquant l’effort à consentir pour réaliser la norme conventionnelle de 1 magistrat pour 10 000 habitants.
Sur le plan des infrastructures, le nombre de Tribunaux de grande instance (TGI) a été porté à 23 avec l’achèvement des travaux de construction des tribunaux de Djibo, de Léo, de Nouna et d’Orodara pendant que sont lancés les travaux de réhabilitation des palais de justice de Ouagadougou et de Gaoua.

Je me réjouis aussi que, lors de sa dernière session de 2007, la Représentation nationale ait donné une suite favorable à deux projets de lois visant à combler un certain vide juridique et à donner plus de cohérence au découpage du territoire national en différentes juridictions en les rendant plus proches aussi des populations. Il s’agit :

 de la loi portant création de quatre (04) Tribunaux de grande instance à Diébougou, Djibo, Nouna et Orodara ;

 de la loi modificative à la loi n°029-2004/AN portant création des Tribunaux de grande instance de Bogandé, Boromo, Kongoussi, Léo, Manga, Yako et Ziniaré. Cette loi modifie la délimitation du Tribunal de grande instance de Bogandé, en rattachant désormais la juridiction de la Komondjari à celle de Fada N’Gourma.

Les efforts pour assurer une plus grande accessibilité financière à terme des populations à la justice ont été poursuivis en 2007. Ainsi, le taux de consignation pour la saisine des juridictions a été ramené à 2% contre 4% auparavant. Par ailleurs, l’injonction de payer la consignation a été supprimée, rendant ainsi la pratique de notre justice plus conforme aux dispositions du droit OHADA.

En vue d’améliorer l’environnement des affaires et de favoriser le développement des actes de commerce, des chambres commerciales ont été créées au sein des juridictions de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso. Bien que la fonctionnalité de ces chambres reste encore à améliorer, leur création vise à mieux accompagner les activités commerciales au Burkina Faso. Cette option en lieu et place de tribunaux de commerce, répond mieux à notre environnement constitué pour l’essentiel, de petites et moyennes entreprises, davantage tournées vers le service que vers la production industrielle.

En matière de gestion et d’humanisation des établissements pénitentiaires, la construction des Maisons d’arrêt et de correction (MAC) de Nouna, Léo, Orodara et Djibo offre une capacité d’accueil totale d’environ 500 places supplémentaires, contribuant ainsi à réduire la surpopulation carcérale, car une société s’évalue aussi sur la manière dont elle traite ceux de ses membres qui ont été légalement privés de certains de leurs droits.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Les leçons de l’histoire des sociétés humaines et les avancées de la science politique contemporaine nous enseignent qu’une des conditions essentielles au renforcement du processus démocratique est la promotion des droits humains.

La concertation du ministère chargé de la Promotion des droits humains et ceux chargés de l’Education nationale s’est poursuivie dans les domaines de la formation, de l’information et de la sensibilisation, ceci en vue de l’intégration de l’enseignement des droits humains dans les écoles, collèges et lycées. Des centres d’information et de documentation ont également vu leurs capacités se renforcer.

Dans le domaine de la vulgarisation des textes et documents relatifs aux droits humains, à l’instar des autres pays, le Burkina Faso a aussi élaboré et transmis aux instances internationales son rapport annuel 2007 sur la situation des droits humains. De même, des dépliants sur des thèmes divers touchant aux droits humains ont été confectionnés et diffusés.

En ce qui concerne l’appui à la société civile, il me plaît de vous rapporter que de nombreuses organisations non-gouvernementales œuvrant dans le domaine des droits humains ont bénéficié encore une fois au cours de l’année 2007, de soutiens multiformes.

Dans le cadre de la mise en œuvre des accords internationaux en matière des droits humains, notre pays a participé activement aux nombreuses rencontres régionales et internationales consacrées aux questions de droits humains, organisées sous les auspices de l’Union africaine et des Nations unies.

Respectueux des engagements internationaux, notre pays a célébré des journées commémoratives comme la Journée africaine des Droits de l’homme et des peuples, la Journée internationale de la tolérance, le 59ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme. La dernière manifestation a permis au Burkina Faso de réaffirmer son engagement en faveur des valeurs et principes contenus dans les textes relatifs aux droits humains. Elle a été couronnée par la proclamation des résultats du jeu concours sur les droits humains dans les lycées et collèges et la décoration de personnalités physiques et morales de l’année ayant œuvré pour la promotion et la protection des droits humains.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Le Président Blaise Compaoré l’a rappelé lors du 7ème Forum africain sur la gouvernance tenu à Ouagadougou en octobre 2007 : relever les défis du développement “ exige un Etat juste, fort et respecté. Cela nécessite un renforcement des capacités de l’Etat ”, à ses yeux le “principal chaînon manquant dans les efforts de développement et de démocratisation en Afrique”. En matière de réforme de l’Etat dans la perspective d’une administration efficace et efficiente, véritable instrument de promotion du développement durable, les actions majeures du gouvernement ont consisté :

 en la formation de 2000 évaluateurs dans le cadre de la mise en œuvre du nouveau système d’évaluation des performances des agents de la Fonction publique ;

 en l’installation des directeurs régionaux de la Fonction publique et de la réforme de l’état dans les régions de l’Est, de la Boucle du Mouhoun, du Nord, du Centre-Ouest, du Sahel et du Centre-Est. Pour les sept autres régions, les travaux de construction des différents sièges sont en cours ;

 en la déconcentration des services de la CARFO en vue de les rapprocher des usagers. Elle s’est traduite par l’ouverture effective de l’antenne de Koudougou, le démarrage des travaux de construction du siège de la CARFO à Ouaga 2000 et d’une direction régionale à Bobo-Dioulasso ainsi que l’acquisition d’un terrain à Fada N’Gourma ;

 en la réalisation d’une étude sur l’extension du Système de gestion automatisée des salaires du personnel de l’Etat (SIGASPE) aux treize (13) régions administratives ;

 en la réalisation d’une étude sur les pratiques de corruption dans l’administration publique du Burkina Faso afin de permettre au gouvernement de prendre les mesures idoines pour lutter contre ce fléau.

Avec l’adoption de la politique nationale de bonne gouvernance en août 2005, le gouvernement a réaffirmé sa volonté de faire des bonnes pratiques dans les domaines politique, administratif, économique et de la participation locale, des conditions de réalisation d’un développement durable et solidaire au Burkina Faso. C’est la raison pour laquelle notre pays a été choisi pour abriter le 7ème Forum africain sur la gouvernance.

Nous ne nous sommes cependant pas arrêtés à l’organisation d’un forum, fût-il prestigieux et d’importance. Nous avons effectué des actions concrètes pour valider nos bonnes intentions. Ainsi, dans le cadre du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs, le Burkina Faso a réalisé au cours du dernier trimestre de l’année 2007, son auto-évaluation. Il s’agit d’une affirmation de la volonté politique du Chef de l’Etat d’engager notre pays dans une quête permanente d’amélioration continue de la gouvernance. Cette auto-évaluation a ouvert la voie à l’évaluation externe par l’équipe d’experts du panel du MAEP qui a séjourné dans notre pays du 15 février au 17 mars 2008. C’est le lieu pour moi de saluer la grande disponibilité et la franche collaboration dont l’ensemble des acteurs ont fait montre vis-à-vis de ladite équipe d’experts.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Vous avez eu la patience de m’écouter parler jusqu’à cet instant, essentiellement de questions d’actualité immédiate et de questions politiques ou de gestion administrative de l’Etat. Certains d’entre vous se demandent peut-être si je finirai par aborder les grandes questions économiques et sociales qui constituent le socle principal de la responsabilité du gouvernement. Qu’ils se rassurent. Je ne m’y déroberai pas.

Il me paraît approprié de commencer ce volet de ma communication en faisant un bref rappel du contexte international dans lequel évolue l’économie burkinabè. De ce point de vue, il faut noter que l’économie mondiale connaît de grands bouleversements de la demande et des prix des produits agricoles jamais enregistrés sur les marchés alimentaires mondiaux depuis trente ans. Du consommateur aux multinationales, en passant par les agriculteurs et les populations démunies du monde entier, tous en subissent les conséquences.

Par ailleurs, le cours mondial du pétrole continue sa tendance haussière pour se situer en ce moment très largement au-dessus de la barre de 100 dollars le baril. Une telle situation a forcément de dures répercutions sur notre économie en même temps qu’elle nous interpelle sur l’urgence d’opérer des adaptations judicieuses de nos habitudes de consommation et un choix résolu vers le développement des sources d’énergie alternatives.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

En 2007, l’économie burkinabé a accusé le choc externe des augmentations successives et disproportionnées du prix du pétrole et de la baisse drastique des cours des matières premières notamment celle du prix du coton, baisse accentuée par une dépréciation continue du dollar par rapport à l’euro. Au plan interne, elle a été mise à l’épreuve de conditions agro-climatiques défavorables. Toutes choses qui ont contribué à freiner la croissance économique.

L’économie nationale demeure peu ouverte et ses exportations peu diversifiées. Une telle situation se traduit par des rapports d’échange avec l’extérieur défavorables pour notre pays. En effet, les estimations de la balance commerciale à fin 2007 indiquent un déficit de 294 milliards de francs CFA environ contre 254 milliards environ en 2006. Cette détérioration résulte de la hausse des importations (+9,2%) liée au renchérissement du prix des produits pétroliers et de la contraction des exportations (-5,2%) du fait principalement de la chute des exportations de coton fibre évaluée à 36 milliards de francs CFA environ.

Les entrées nettes au titre des transferts courants sans contrepartie ont atteint 158,6 milliards de francs CFA en 2007, contre 133,4 milliards de francs CFA l’année précédente, soit une hausse de 18,9% tirée aussi bien par les transferts courants publics que privés. Les transferts courants publics ont enregistré une forte hausse de 13,5%, principalement liée à une mobilisation plus accrue des ressources au titre des concours extérieurs publics, notamment l’aide budgétaire et les dons projets.

A fin 2007, l’encours de la dette publique s’est établi à 766,4 milliards de francs CFA, affichant une hausse globale de 16,3% par rapport à 2006. Cette hausse résulte d’une augmentation de la dette intérieure de 35,1%, et d’une hausse de la dette extérieure de 13,6%.
La soutenabilité de la dette, mesurée par le ratio service de la dette publique sur les recettes budgétaires et le ratio service de la dette publique extérieure sur les recettes d’exportation, s’est considérablement améliorée. A fin décembre 2007, ces ratios s’établiraient respectivement à 11,2% et 21,5% comparativement aux normes maximales autorisées de 25% pour le premier et 35% pour le second. Ceci résulte notamment de l’impact positif de l’initiative pour l’allégement de la dette multilatérale, qui a permis d’annuler entre décembre 2005 et décembre 2006, une partie du stock de la dette due au FMI, au groupe de la Banque mondiale au groupe de la Banque africaine de développement, faisant ainsi passer l’encours de la dette extérieure de 1068,9 milliards de francs CFA à 659,1 milliards de francs CFA, soit une baisse de 38,3%.

Au final, les estimations préliminaires indiquent que la balance globale des paiements, hors financement exceptionnel, serait excédentaire en 2007 de 169 milliards de francs CFA, contre un excédent de 49,5 milliards de francs CFA en 2006, s’améliorant de 120 milliards de francs CFA. Ce bon résultat s’expliquerait principalement par le rapatriement des produits de cession de 51% des actions de l’Office national des télécommunications (ONATEL) à Maroc Télécom (144,3 milliards de francs CFA).

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Je sais bien que ces grands agrégats macroéconomiques n’impressionnent pas certains d’entre vous. Ils sont cependant indispensables pour analyser les fondamentaux de notre économie. Ils permettent de mieux cerner la signification des fluctuations et d’identifier les tendances lourdes.

En 2007, le rythme de croissance du PIB réel a baissé de 1,5 points par rapport à 2006 pour s’établir à 4%, porté essentiellement par les secteurs secondaire (1,8 points) et tertiaire (1,5 points). La forte baisse enregistrée au niveau de la production du coton (-44%) pour la campagne écoulée a fortement contribué à ralentir la croissance du secteur primaire (-0,13%).

Toutefois, même si cela peut sembler contre-intuitif à beaucoup de nos compatriotes, l’inflation est restée plutôt modérée à 2,1% en moyenne annuelle en 2007 contre 2,4% en 2006, ceci étant dû essentiellement à la baisse globale des prix des produits alimentaires (-3,4%) fortement influencée par les stocks de la production de la campagne agricole de l’année dernière.

Les effets cumulés de la croissance économique ces dernières années ainsi que la mise en œuvre d’importants programmes dans les secteurs sociaux, ont contribué à faire reculer l’incidence de la pauvreté qui s’établit à 42,6% en 2007 contre 46,4% en 2003, soit un gain de quatre points nous inscrivant dans une bonne perspective de réalisation de l’objectif de moins de 35% à l’horizon 2015 pourvu que les efforts soient continus et soutenus.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Le gouvernement ne se fait cependant pas d’illusions sur la gravité de la détérioration des conditions de vie de certaines couches de la population. Notre pays a enregistré ces derniers temps, une poussée disproportionnée des prix des produits de grande consommation reflétant les déséquilibres de l’offre et de la demande et les perturbations des marchés. J’ai indiqué au début de cette communication, la préoccupation du gouvernement devant la souffrance des familles démunies, et notre ferme volonté de prendre toutes mesures utiles pour protéger le pouvoir d’achat de nos compatriotes.

Mais je ne serais pas sincère si je ne vous disais pas également ma préoccupation devant les tentatives de récupération et les manifestations sans discernement organisées ici et là. Je voudrais ici exprimer la grande consternation du gouvernement devant ces actes de vandalisme et d’incivisme et toute notre compassion aux personnes physiques et morales qui en ont été les victimes.

Tenter de faire une carrière, ou de jouer à la vedette sur la douleur des populations et sur les malheurs de nos commerçants ne correspond pas à l’idée que le gouvernement se fait de l’engagement public.

Le gouvernement réaffirme toute sa disponibilité à la concertation et au dialogue en même temps qu’il appelle tous les opérateurs économiques et les organisations de la société civile à faire davantage preuve de mesure et de responsabilité.
Car aucune crise économique, sociale ou politique ne mérite que nous détruisions ce que nous avons de plus précieux, à savoir notre dignité collective et notre souci de nous retrouver pour résoudre tous les problèmes, ceci quelles que soient leur ampleur et leur gravité.

Tenant compte des résultats des différentes concertations et dans le souci d’atténuer l’impact des prix internationaux sur le coût de la vie, le gouvernement a envisagé dans l’immédiat des mesures transitoires concernant la suspension du droit de douane à l’importation pour une période de trois mois sur les produits de grande consommation suivants :

 le riz, à l’exclusion du riz parfumé ;

 le sel destiné à l’alimentation humaine ;

 les préparations à base de lait ;

 les préparations pour l’alimentation des enfants.

Il a par ailleurs, sur la même période, décidé de la suspension de la perception de la TVA à l’importation sur :
 la semoule de blé dur destiné à la fabrication des pâtes alimentaires ;

 les préparations pour l’alimentation des enfants.

Il a enfin décidé pour la même période de la suspension de l’application de la TVA sur la vente des produits de fabrication locale suivants :

 les pâtes alimentaires,
 le savon,
 et les huiles alimentaires.

Ces mesures nécessaires ne sauraient cependant constituer une panacée définitive aux problèmes structurels d’inflation et de baisse du pouvoir d’achat dans notre pays. C’est pourquoi il importe que nous adoptions également des solutions durables aux causes profondes du problème. Ceci implique à court terme une réflexion approfondie sur les facteurs structurels tels que :

 le fonctionnement des organismes chargés de l’analyse de la concurrence et de la répression des fraudes ;

 l’étude des chaînes de valeur, des producteurs aux grossistes et aux détaillants ;

 l’analyse du poids relatif des composantes du prix des produits de première nécessité (salaires, énergie, transport, marges bénéficiaires, etc.) ;

 les aménagements éventuels à apporter au corpus législatif et réglementaire et ;

 l’identification des gains potentiels de productivité, déterminant essentiel des prix des produits alimentaires.

A moyen terme, il s’agira de tirer avantage des opportunités que nous avons pour accroître notre offre nationale de produits alimentaires en envisageant des mesures incitatives à la production de même qu’en encourageant une réorientation de nos modes et habitudes de consommation.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Ces réflexions me conduisent naturellement à aborder le domaine de la gestion des finances publiques, où le gouvernement reste fidèle à sa ligne de gestion prudente et rigoureuse du budget de l’Etat. A fin 2007, l’état d’exécution du budget fait ressortir une amélioration de la mobilisation des recettes et des efforts pour contenir les dépenses comparativement à l’exercice écoulé.

Les réalisations des recettes totales et dons se situent à 619 milliards de francs CFA, en hausse de 10,2% par rapport à 2006. Les recettes fiscales sont évaluées à 405 milliards de francs CFA, soit un accroissement de 11,8% par rapport à 2006, mais en retrait de 14,2% par rapport aux prévisions initiales. La pression fiscale est ressortie à 12,5% du PIB. Quant aux dépenses, elles sont ressorties à hauteur de 840 milliards de francs CFA en 2007 contre 739 milliards de francs CFA en 2006, soit une hausse de 13,8%. Le déficit budgétaire est passé de 176,6 milliards de francs CFA à fin 2006 à 221,3 milliards de francs CFA en 2007, soit une dégradation de 44,7 milliards de francs CFA.

Analysant ces performances dans ce domaine selon le jargon et les normes communautaires, l’on peut dire que notre pays présente un haut de tableau satisfaisant mais a encore des efforts à faire au niveau du bas du tableau. En effet, le Burkina Faso respecte trois (03) des quatre (04) critères de premier rang. Le solde budgétaire de base sur le PIB nominal est de - 6,1% pour un objectif communautaire de 0% minimum ; le taux d’inflation se situe à 2,1% pour un objectif communautaire fixé à 3 % maximum ; le taux d’endettement, pour une norme communautaire de 70% maximum s’établit à 23,6%. Par ailleurs, le Burkina Faso n’a aucun arriéré de paiement en 2007 tant au niveau de la dette interne qu’externe.

S’agissant des critères de second rang, un (01) seul des quatre (04) critères a été respecté. Il s’agit du ratio investissements sur ressources internes rapportés aux recettes fiscales.
Selon les estimations de fin décembre 2007, le ratio investissements financés sur ressources internes rapportés aux recettes fiscales s’est situé à 35,5% pour une norme communautaire de 20% minimum ; le ratio masse salariale sur recettes fiscales, serait de 47% pour une norme communautaire de 35% maximum ; le ratio déficit extérieur courant hors dons sur PIB nominal est de -14,8% pour une norme de convergence de -5% maximum ; le taux de pression fiscale se situe à 12,5% à fin 2007 contre une norme communautaire de 17% minimum. Ce niveau de pression fiscale appelle à la poursuite et à l’intensification des mesures permettant d’améliorer le niveau de recouvrement des recettes fiscales.

C’est dans cette optique que s’inscrira la mise en œuvre de la stratégie de renforcement des finances publiques adoptée le 02 février 2007, avec un accent particulier sur la mobilisation des ressources. Cette stratégie tient compte des enjeux de la gouvernance économique et offre un cadre intéressant pour accompagner l’intégration du budget et du Cadre stratégique de lutte conte la pauvreté (CSLP) tout en facilitant la mise en œuvre des initiatives internationales comme la Déclaration de Paris sur l’harmonisation et l’amélioration de l’efficacité de l’aide.

Je voudrais d’ailleurs souligner ici la bonne coopération qu’entretient le gouvernement avec l’ensemble des partenaires au développement, permettant de mettre en cohérence les différentes revues sectorielles du processus CSLP et de renforcer le principe de l’unicité du cadre de référence. Une telle démarche permettra d’assurer une meilleure prévisibilité des ressources et leur utilisation judicieuse et efficace pour accélérer la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement.

De nombreuses autres initiatives sont envisagées. Parmi celles-ci :

 la poursuite de l’opération spéciale de délivrance de titres fonciers conduite avec une extension à d’autres localités et la mise en œuvre du Plan d’actions de la stratégie nationale de la micro finance, qui devraient contribuer à améliorer l’accès de nos PME/PMI au financement bancaire et :

 l’application des nouveaux textes sur les marchés publics, qui sera effective courant 2008 et permettra une plus grande transparence et une meilleure efficacité dans le processus de passation des marchés publics.
Il s’agit entre autres de la création de l’Autorité de régulation des marchés publics, de la mise en place d’un système intégré des marchés publics et d’une réglementation spécifique à la maîtrise d’ouvrage déléguée. L’élaboration d’un document unique portant régime des sanctions en matière de marchés publics permettra d’adapter la réglementation pénale contre les infractions à la réglementation des marchés publics.

Enfin, dans le cadre de l’opérationnalisation de l’étude prospective “Burkina 2025”, le gouvernement a finalisé le Document d’orientation stratégique (DOS) et l’a assorti d’une stratégie de communication.
Ceci vise à une meilleure appropriation du processus de développement durable et au renforcement de la capacité de dialogue sur les politiques publiques dans notre pays.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

La lutte contre la pauvreté et pour la création de richesses ne saurait être l’apanage ou le monopole des pouvoirs publics. S’il est clair que l’Etat doit jouer son rôle dans le processus de développement de notre pays, il est évident aussi que le secteur privé doit jouer sa propre partition. Pour lui faciliter la tâche, le gouvernement a confirmé son option de désengager l’Etat des secteurs productifs. A ce titre, il a poursuivi avec diligence le programme de privatisation.

Le programme en cours d’exécution concerne un portefeuille résiduel d’une dizaine d’entreprises essentiellement à vocation de services publics marchands. En 2007, nous avons procédé à l’achèvement des processus de privatisation du Comptoir burkinabè des métaux précieux (CBMP), du Centre national de traitement de l’information (CENATRIN) et de la Société nationale du cinéma du Burkina (SONACIB) ainsi qu’à celui de l’ONATEL, par la cession de 51% des actions de la société à Maroc TELECOM.

Les étapes suivantes prévoient la cession de 20% des actions de l’ONATEL par une Offre publique de vente (OPV) en direction de l’actionnariat public national et sous-régional et la cession de 6 % des actions au personnel.

Quant aux entreprises du secteur de l’énergie, à savoir la Société nationale burkinabé d’hydrocarbures (SONABHY) et la Société nationale burkinabé d’électricité (SONABEL) dont les stratégies de privatisation ont été déjà définies, les processus de privatisation se poursuivent.

Les schémas de privatisation du Bureau des mines et de la géologie du Burkina (BUMIGEB) et du Centre de contrôle des véhicules automobiles (CCVA) seront adoptés et mis en œuvre au cours du premier semestre de l’année 2008. Le processus de privatisation de la Société d’exploitation de l’hôtel Silmandé (SEHS) sera activé en 2008 pour sa conclusion ; celui des aéroports de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso a été suspendu au regard de l’évolution du projet de construction du nouvel aéroport international de Donsin.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Les activités de recherche géologique, minière et de substances de carrières se sont intensifiées en 2007. En conséquence, le nombre de titres et autorisations délivrés est passé de 237 en 2006 à 481 en 2007, soit un accroissement de 102,95%.

Je sais que vous partagez ma satisfaction de l’entrée en production de la mine d’or de Taparko dans le Namentenga. Cette mine d’une durée de vie de dix (10) ans et d’un coût de réalisation est de 71 milliards de francs CFA emploie 300 personnes et procurera durant son activité au Trésor Public des recettes estimées en moyenne à plus de 1 milliard de francs CFA par an.

Quant aux mines d’or de Kalsaka dans le Yatenga, de Youga dans le Boulgou et Mana-Fobiri dans les Balé et le Mouhoun, l’entrée en production est attendue courant 2008.

En 2007, le gouvernement a aussi procédé au lancement des travaux de construction de deux projets miniers respectivement de la mine de zinc à Perkoa, dans le Sanguié et de la mine d’or à Mana-Fobiri, dans les Balé et le Mouhoun. L’impact financier à l’Etat est estimé à près de 6 milliards de francs CFA par an et plus de cinq cents emplois directs seront créés.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Le gouvernement a aussi poursuivi sans relâche ses efforts de renforcement de la promotion commerciale et la défense des intérêts commerciaux de notre pays dans les négociations commerciales notamment par l’intensification au cours de l’année 2007, de la concertation dans le cadre de l’initiative sectorielle en faveur du coton portée par Son Excellence le Président du Faso.

Par ailleurs, au cours de l’année 2007, la participation aux différentes rencontres sur l’Accord de partenariat économique (APE) entre l’Union européenne et la région de l’Afrique de l’Ouest a permis au Burkina Faso d’affirmer la nécessité d’avoir un APE qui soit un véritable instrument de développement et de stimulation de l’intégration pour la région.

En matière de promotion du développement industriel, la tenue des états généraux de l’industrie burkinabè a permis d’avancer la réflexion sur les difficultés rencontrées par le sous secteur.

Il me plaît déjà de vous signaler que l’agrément au Code des investissements a concerné quarante quatre (44) projets pour des investissements prévisionnels de 117 milliards 946 millions de francs CFA. Ces projets généreront 1.694 emplois et une valeur ajoutée cumulée de l’ordre de 228 milliards 495 millions de francs CFA.

Dans le domaine de l’artisanat, la promotion commerciale des produits burkinabè est demeurée une préoccupation du gouvernement qui a déployé des moyens pour renforcer l’encadrement des producteurs ainsi que les infrastructures destinées à l’organisation du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO).

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Le gouvernement a poursuivi en 2007 ses efforts d’amélioration de l’environnement des affaires qui se sont traduits par les actes ci-après :

 la création des Centres de gestion agréés (CGA), d’un Guichet unique foncier (GUF) pour la délivrance des titres fonciers et d’un Centre de facilitation des actes de construire (CEFAC). L’opérationnalisation de ces structures interviendra au cours de cette année 2008 ;

 l’adoption de l’avant-projet de Code général des impôts (CGI) ;

 la mise en place d’un Conseil présidentiel pour l’investissement (CPI). Cet organe consultatif présidé par le Président du Faso, participe au renforcement de l’environnement attractif indispensable pour capter les investissements privés notamment les investissements directs étrangers. En outre, il contribuera à renforcer le dialogue de politique et le partenariat entre le gouvernement et la communauté des hommes d’affaires déjà établis à travers la rencontre annuelle Gouvernement/Secteur privé dont la septième édition s’est tenue en septembre 2007 à Bobo-Dioulasso. Depuis cette session, des rencontres sectorielles sont initiées afin de permettre d’examiner en profondeur les préoccupations du secteur privé et de tenir compte des spécificités de chaque secteur d’activités.

En plus de ces différentes mesures, le renforcement des capacités du secteur privé et l’allègement des procédures retiendront constamment l’attention du gouvernement avec l’appui des partenaires techniques et financiers. C’est dans ce cadre que s’inscrit la décentralisation du Centre de formalités des entreprises (CEFORE), qui a été amorcée pour offrir des prestations de proximité aux opérateurs économiques. Cette décentralisation s’est traduite par la création du CEFORE de Bobo-Dioulasso dont le lancement des activités est intervenu le 19 février 2007. Elle se poursuivra en 2008 avec la création des CEFORE de Ouahigouya, de Tenkodogo et de Fada N’gourma.

L’ouverture en 2007 par la Maison de l’Entreprise du Burkina Faso de deux (02) nouvelles antennes dans les régions de l’Est et du Nord, avec respectivement pour siège Koupéla et Ouahigouya, participe de la même démarche.

Ces efforts continus et soutenus d’amélioration de l’environnement des affaires ont valu à notre pays d’être classé par la Communauté internationale des affaires par l’entremise de la Société financière internationale (SFI) parmi les cinq (5) plus grands pays réformateurs de l’Afrique subsaharienne en 2007.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Tout en pensant aux améliorations du cadre d’activité des producteurs, le gouvernement s’est préoccupé également des droits des consommateurs. Pour assurer à la fois une concurrence saine et la protection du consommateur, l’Inspection générale des affaires économiques (IGAE) a procédé à la vérification périodique des instruments de mesure utilisés dans les transactions commerciales et au contrôle de la qualité des produits de consommation courante, ce qui lui a permis d’opérer d’importantes saisies sur des produits impropres à la consommation.

Parallèlement, des actions ont été engagées pour lutter contre la fraude et la contrefaçon. Les turbulences sociales survenues récemment suite à la flambée des prix de grande consommation nous rappellent d’une part, l’importance de cette inspection générale et de la commission nationale de la concurrence en matière de gouvernance des opérations commerciales et d’autre part, l’urgence de renforcer leur capacité d’anticipation et de réaction. C’est le lieu pour moi, d’inviter les associations des consommateurs à assumer aussi la responsabilité qui est la leur dans l’observation du comportement des différents marchés dans le contexte de l’économie libre et concurrentielle.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Le succès de notre stratégie dépendra étroitement de l’efficacité avec laquelle nous mènerons des réformes courageuses aussi bien dans les divers secteurs d’activité économique que dans le domaine des infrastructures. A cet égard, nous devons avoir le courage d’examiner la situation dans les secteurs essentiels au progrès de notre pays comme l’agriculture, l’industrie et le commerce et prendre les décisions qui s’imposent.

Face aux difficultés que rencontre la filière cotonnière, difficultés inhérentes à la baisse du prix du coton sur le marché mondial, le gouvernement, avec l’appui des partenaires techniques et financiers, a pris des mesures pour sauvegarder les revenus des producteurs et éviter le naufrage de notre filière. Il s’agit principalement de :

 la souscription de l’Etat à l’augmentation du capital de la SOFITEX pour 12,04 milliards de francs CFA ;

 la souscription de l’Etat en portage des parts de DAGRIS pour 11,696 milliards de francs CFA ;

 l’appui financier fait par l’Etat aux producteurs afin de leur permettre de participer à la recapitalisation de la SOFITEX pour 10,320 milliards de francs CFA ;

 l’appui financier de l’Etat aux producteurs pour la recapitalisation de la SOCOMA pour 1,900 milliards et de Faso Coton pour 328 millions de francs CFA ;

 la garantie de 50 milliards de francs CFA, donnée par l’Etat aux banques au titre de l’apurement des arriérés de crédits de campagne ;

 la subvention exceptionnelle de 3 milliards de francs CFA accordée pour soutenir les coûts de transport des engrais.

Au total, c’est un montant global de 89,284 milliards de francs CFA que le gouvernement a injecté en soutien au secteur coton au titre de l’année 2007.

En outre, un mécanisme de détermination des prix aux producteurs a été mis en place et adossé à un fonds de lissage pour sécuriser les revenus des producteurs. Je voudrais saisir l’occasion pour témoigner toute ma reconnaissance aux partenaires techniques et financiers qui nous accompagnent dans la mise en œuvre de nos différentes réformes. Des dispositions sont en cours pour assurer la vulgarisation du coton génétiquement modifié (coton bt) à grande échelle en milieu paysan. Des essais forts concluants avec la firme MONSANTO ont révélé une augmentation du rendement à l’hectare de l’ordre de 30 à 40%.

Pour appuyer les efforts de diversification à l’intérieur du secteur coton, le gouvernement a travaillé à la conclusion d’un accord commercial entre l’UNPCB et les sociétés américaines MAS-ALOK/Victoria’s Secret aux côtés des partenaires traditionnels de l’UNPCB pour l’achat du coton biologique. Les prix rémunérateurs négociés ont permis à notre pays d’occuper la première place en Afrique de l’Ouest en production et commercialisation du coton biologique au cours de la campagne dernière.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

En dépit des conditions climatiques difficiles, la production agricole 2007-2008 est demeurée satisfaisante. La production céréalière est estimée à 3 736 655 tonnes en augmentation de 2% par rapport à la campagne précédente. Il est ressorti un excédent céréalier estimé à 777 200 tonnes. Au cours de cette campagne, 20 provinces enregistrent des excédents, 10 sont en équilibre et 15 sont malheureusement déficitaires.

C’est l’occasion pour moi, tout en exprimant ma profonde compassion et celle de l’ensemble du gouvernement aux populations des zones éprouvées par les caprices de cette campagne, d’adresser tous mes encouragements et mes sincères félicitations à l’ensemble du monde rural pour sa formidable capacité d’adaptation aux changements climatiques avec lesquels, il nous faut hélas, toujours compter. Les paysans burkinabè représentent les piliers de l’économie nationale et je voudrais dire ici solennellement que le gouvernement du Burkina Faso sera toujours à leurs côtés dans les moments difficiles.

Cet engagement nous a amené à porter le stock national de sécurité à 31.375 tonnes.
Ce dispositif de veille, en alerte depuis la fin des récoltes, nous a permis de mettre à la disposition des zones déficitaires, près de 11.000 tonnes de céréales à un prix social de 9.000 F CFA le sac de 100 kg. Ce dispositif est actuellement soutenu par notre expérience désormais confirmée de la petite irrigation villageoise qui, au cours de la campagne 2007, a permis de produire 530.00 tonnes environ, toutes cultures confondues.

Si les conséquences de la mauvaise pluviométrie ont pu être maîtrisées au niveau de la production céréalière, il n’en a pas été le cas au niveau de celle du coton où d’autres facteurs tels que la distorsion du marché mondial et l’invasion des fibres synthétiques qui représentent 60% de la consommation totale de textile. Ces facteurs associés à la mauvaise pluviométrie ont fait chuter la production de 649.055 tonnes la campagne dernière à 368.761 tonnes, soit une baisse de 44%.

Cette situation nous conforte dans la poursuite de nos efforts de modernisation et de sécurisation de la production agricole qui, cette année se sont traduits par :

 l’acquisition de 700 tracteurs, 2.000 motopompes, 725 charrues et 700 pulvérisateurs au profit de nos producteurs engagés dans la mécanisation agricole ;

 la production de 15.100.000 tonnes de fumure organique ;

 l’adoption de la Politique nationale de sécurisation foncière en milieu rural.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Malgré son caractère capricieux, la saison hivernale a eu des retombées positives sur le secteur de l’élevage avec une très bonne disponibilité en eau et en fourrage pour le cheptel. Toutefois, avec la persistance de l’insécurité foncière et la compétition sans cesse croissante pour l’accès aux ressources naturelles, l’on a hélas déploré cette année encore, des conflits parfois meurtriers entre agriculteurs et éleveurs.

En attendant l’adoption de la loi sur le foncier et en vue de prévenir ces situations inacceptables, les actions suivantes ont été menées :

 l’identification de 21 aires de pâture et la matérialisation des limites de trois zones pastorales ;

 la création de 39 comités de gestion de différends entre agriculteurs et éleveurs ;

 l’identification de 558 km de pistes à bétail assortie de la réalisation de forages et puits à grands diamètres ainsi que la création de 20 comités de gestion des infrastructures ;

 l’installation de 147 éleveurs périurbains ainsi que la dynamisation de 300 organisations de producteurs dans 200 villages.

Sur le plan de l’amélioration de la santé des animaux, le fonctionnement régulier du Réseau de surveillance épidémiologique (RESUREP) a permis de maîtriser quatre (04) foyers de peste porcine africaine et de gérer trois foyers suspects de grippe aviaire qui ont finalement été infirmées par le laboratoire de référence de l’Organisation mondiale de la santé animale.
A ce jour donc, aucun cas de grippe humaine au virus de l’Influenza (HSN 1) n’a été détecté au Burkina Faso. La surveillance et la sensibilisation restent cependant de mise compte tenu de la menace toujours présente du fait de l’enregistrement en 2007 de foyers dans quatre (04) pays voisins (Bénin, Côte d’Ivoire, Ghana et Togo). Ces actions de surveillance épidémiologique ont été renforcées par celles de prévention par la vaccination de près de 2 millions de têtes de bovins contre la Péri pneumonie contagieuse bovine.

L’accompagnement des producteurs s’est traduit par la mobilisation de plus de 2.100 tonnes d’aliments de bétail, la mise à disposition des producteurs de 26 tonnes de semences ayant permis d’emblaver 2.700 hectares de cultures fourragères et la diffusion dans les élevages de 425 bovins de race améliorée.

Dans le cadre de l’amélioration de la compétitivité et du renforcement de la liaison entre production et marché, le marché de bétail de Youba et l’abattoir de Dori ont été construits. Cette démarche a été renforcée par la formation et l’organisation de voyages d’études au profit de près de 10.000 acteurs des filières lait, cuirs et peaux, avicole, porcine et miel.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

De nombreux pays sahéliens comme le nôtre ont à leurs dépens, l’importance du respect de l’environnement. De ce point de vue, je suis heureux de vous rapporter que l’éco-citoyenneté, les évaluations systématiques de l’impact environnemental et la mise en place de cellules environnementales opérationnelles au sein des principales entités de production et de consommation deviennent progressivement réalité.

En effet, il est heureux de constater que quarante (40) projets d’investissements privés instruits par le biais de la Commission nationale des investissements en 2007, ont pris en compte les préoccupations et exigences en matière d’environnement. Cette prise de conscience qui s’est également traduite par l’engouement de toutes les composantes de notre société à s’investir dans les actions de reboisement a permis de planter près de 9 millions de plants sur une superficie totale de plus de 14 000 hectares.

Notre ambition de produire dans un futur proche le biocarburant, s’est traduite par la mise en terre de 417 700 plants de Jatropha Curcas. Dans cette même logique de promotion des filières porteuses, 1.800 producteurs ont reçu un appui à l’élaboration de plans de développement d’entreprises de valorisation des produits forestiers non ligneux pour un chiffre d’affaires total de 819 millions de francs CFA.
Pour accroître la contribution du sous-secteur de la faune à l’économie nationale et la lutte contre la pauvreté, il a été procédé en 2007 au lancement de quatre initiatives majeures, à savoir :

 la prolongation de la durée des concessions des zones de chasse qui passe de 10 ans à 20 ans ;

 la concession de 15 zones de chasses ;

 le lancement de l’élevage faunique et de l’écotourisme ;

 la création de l’Office national des aires protégées.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Qu’il s’agisse de l’agriculture ou de l’élevage, nous devons cependant admettre qu’un des principaux goulots d’étranglement à lever est la contrainte des infrastructures indispensables à l’accroissement de la production et à l’accès rapide au marché. De ce point de vue, il me plaît de rapporter à la représentation nationale que, dans le domaine de la modernisation des infrastructures économiques, l’année 2007 a enregistré la réalisation des projets suivants :

 la construction d’infrastructures d’accueil et de traitement de marchandises, ainsi que des bureaux au port de Téma ;

 l’acquisition et l’installation de cinq (5) ponts bascules sur sept (7) prévus, permettant ainsi la saisine et le contrôle des poids des flux de marchandises ;

 la poursuite de la réalisation du port sec de Bobo-Dioulasso pour faciliter l’entreposage de marchandises et l’accomplissement des formalités douanières. Son niveau global d’exécution est aujourd’hui évalué à 80% et la réception provisoire des travaux interviendra incessamment.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Notre pays est actuellement dans une phase de développement où toutes les infrastructures économiques sont importantes. Certaines le sont particulièrement. C’est le cas notamment de l’eau, de l’électricité, et des transports, facteurs cruciaux à l’accroissement de la productivité des ménages et des entreprises. Pour améliorer le taux d’électrification, le gouvernement travaille à accroître de façon significative, l’accès des populations des villes et des campagnes aux énergies à moindre coût, en poursuivant sa politique d’interconnexion et de couverture du territoire en électricité.

C’est dans ce sens qu’est intervenu en mars 2007, le lancement des travaux de l’interconnexion Bobo-Dioulasso - Ouagadougou, prolongement de la ligne Côte d’Ivoire - Burkina Faso, d’un coût global de 49 milliards de francs CFA et dont la mise en service est prévue pour le premier semestre de 2009.

Par ailleurs, les études de faisabilité de nouvelles interconnexions avec d’autres pays de la sous-région sont en cours de finalisation. A titre provisoire, ces études estiment à près de 134 milliards de francs CFA, les ressources nécessaires à la réalisation de ces projets.

Dans le même temps, le gouvernement a poursuivi la mise en œuvre des programmes d’électrification rurale et de raccordement des centres isolés au réseau national unifié tout en mettant l’accent sur le développement de l’énergie solaire, ce qui a permis l’électrification de dix (10) nouvelles localités ; l’électrification de neuf (9) autres localités est en cours et sera achevée au cours du 1er semestre de 2008.

La vitesse de croisière du volet électrification rurale sera atteinte cette année, grâce à l’appui de nos partenaires. Ce qui va nous permettre de mobiliser près de 62 milliards de francs CFA et d’assurer l’électrification d’une soixantaine de localités en moyenne par an. Ces efforts conjugués nous permettront de porter le taux national d’électrification qui est actuellement de 20% à 40% en 2012 et à 60% en 2015.

Pour stabiliser le prix de l’électricité à la consommation, le gouvernement a, subventionné à hauteur de 21 milliards de francs CFA le prix des hydrocarbures utilisés pour la production de l’électricité. De même, pour contenir l’impact de la situation de hausse continue des prix internationaux des produits pétroliers sur le pouvoir d’achat des consommateurs, le gouvernement a mobilisé 7,7 milliards de francs CFA afin de maintenir le prix du carburant à un niveau acceptable.

Face à la hausse continue du prix des hydrocarbures sur le marché mondial, des réflexions sont engagées sur la promotion des biocarburants en synergie avec les impératifs d’autosuffisance alimentaire. Des unités de production de biocarburants à base de ressources et potentialités locales telles que l’huile de coton, de jatropha, le beurre de karité seront mises en place dès cette année sur la base d’initiatives privées avec l’appui du gouvernement.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Le Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement à l’horizon 2015 adopté par le gouvernement en décembre 2006 est rentré dans sa phase opérationnelle. D’un coût de 543 milliards de francs CFA, il devra permettre de faire progresser le taux d’accès à l’eau potable en milieu rural de 60% en 2005 à 95% en 2015 et celui de l’assainissement des eaux usées et excrétas de 10% en 2005 à 54% en 2015.

En matière d’hydraulique urbaine, 2007 a enregistré la réalisation ou la restructuration du réseau de 110 adductions d’eau potable dans les villes moyennes. Au total, ce sont 37.000 branchements, 120 puits modernes, 413 bornes fontaines, 6.400 latrines ainsi que l’extension du réseau sur 660 km qui ont été réalisés.

Au niveau de l’hydraulique villageoise et semi-urbaine, on note :

 la réalisation de 1.500 forages ;

 la réhabilitation de 344 forages ;

 l’aménagement hydroagricole de 7.973 hectares dont 2.140 hectares de grands aménagements, 2.517 hectares de petits et moyens aménagements et 3.316 hectares de bas-fonds.

En matière de production halieutique, les différentes initiatives antérieures nous autorisent aujourd’hui à passer du stade de la cueillette à celui de la production de la ressource. Ainsi, de 100.000 alevins en 2003, nous sommes aujourd’hui passés à 11 millions d’alevins avec un taux de croissance aquacole évalué à 67%. La production qui engendre plus de 13.000 emplois est quant à elle estimée à 10.500 tonnes.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Dans le domaine des transports, le gouvernement met en œuvre depuis 2005, un vaste Programme sectoriel transport (PST) en soutien aux activités socioéconomiques.
Cet important programme pluriannuel d’un coût global de 800 milliards de francs CFA environ, connaît déjà une forte adhésion des partenaires techniques et financiers. A ce jour, plus de 65% des ressources nécessaires sont acquises.

Il a permis au cours de l’année 2007, l’entretien courant de plus de 14 000 km de routes ainsi que le lancement et la poursuite des travaux de construction des routes bitumées. C’est bien dans ce cadre que j’ai personnellement présidé, le 20 février dernier à Dédougou, la première réunion des bailleurs de fonds du projet de construction et de bitumage de la route Koudougou-Dédougou. D’un coût global de 28 milliards de francs CFA, les travaux de construction de cette route qui s’inscrit dans une dynamique de mise en réseau des treize capitales de région de notre pays, seront lancés en décembre 2008.

Toujours dans le secteur des transports routiers, les actions du gouvernement seront renforcées avec notamment :

 la modernisation et la sécurisation des titres de transport avec la relecture des textes sur la ré-immatriculation du parc véhicules dans son ensemble (automobiles et engins) ;

 la construction, l’équipement et la mise en service des stations de pesage/comptage sur les principales routes nationales ;

 la mise en œuvre d’une règlementation sur les conditions d’importation et de mise aux normes des véhicules ;

Par ailleurs, dans le cadre de la recherche d’une meilleure fluidité du trafic, le Gouvernement adhère et prend part activement à l’initiative de l’UEMOA relative à la mise en place de l’Observatoire des pratiques anormales (OPA) visant à la suppression des barrières non tarifaires sur les routes internationales.

En matière de transports ferroviaires, la 14ème réunion du comité de suivi de la convention de concession, tenue en juin 2007, a permis de traiter les grandes questions de fond en cours dans la perspective de créer les meilleures conditions d’assainissement du climat. Il s’agit de :

 l’examen des conditions de mise en œuvre de la résolution du problème dit “des grades réels” du personnel burkinabé travaillant à SITARAIL ;

 la poursuite de la procédure d’examen et d’adoption du projet de statut unique du personnel de cette société.

La résolution de ces questions fournira les meilleures conditions d’assainissement du climat du sous-secteur.

Dans le domaine du transport aérien, comme je vous l’annonçais dans ma Déclaration de politique générale, j’ai procédé le 31 janvier 2008 au lancement officiel des travaux de réaménagement de l’aérogare passagers de l’actuel aéroport de Ouagadougou. Ce réaménagement qui participe de la modernisation des infrastructures et des services aéroportuaires, permettra à notre pays de mieux se préparer pour faire face à la réalisation du nouvel aéroport. Ce projet qui contribuera à faire du Burkina Faso une plaque tournante en Afrique de l’Ouest offre une opportunité de desserte ferroviaire et de promotion du transport multimodal. En effet, l’étude de faisabilité du chemin de fer Ouagadougou-Kumasi prévoit un raccordement ferroviaire à voie métrique sur une longueur de 22 km entre la nouvelle gare de Ouagadougou et le nouvel aéroport de Donsin.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Au Burkina Faso, nous n’avons peut-être pas de pétrole, mais nous ne manquons pas d’idées. Nous en avons quelques unes en matière de gestion du processus d’urbanisation et de politique de modernisation des logements sociaux. La mise en place d’une armature urbaine à vocation prospective, est un défi que le gouvernement entend réussir. C’est dans cette perspective qu’ont été réalisées au compte de 39 communes urbaines, des études de faisabilité de leur Schéma directeur respectif d’aménagement et d’urbanisme (SDAU). Les dix autres communes disposeront du même outil d’ici 2011. Par ailleurs, il a été entrepris la révision du Schéma directeur d’aménagement du Grand Ouaga (SDAGO) qui sera achevée en 2008. Cette révision permettra de doter notre capitale d’un document stratégique de développement en phase avec sa grande vocation de métropole nationale et de centre sous-régional et international.

En matière de lotissement, 201 des 302 communes rurales que compte le pays, ont connu leur premier lotissement en 2007. Ces opérations ont permis de dégager au total plus de 4 600 parcelles. A Ouagadougou, ce sont 2 000 parcelles viabilisées qui ont été produites à Bassinko alors qu’à Bobo-Dioulasso la SONATUR viabilisait une première tranche de 1100 parcelles sur son site Bobo 2010.

Dans le domaine du logement, 144 logements sociaux ont été réalisés au secteur N°19 de Ouagadougou par le Centre de gestion des cités (CEGECI) dans le cadre du Programme 10 000 logements sociaux et économiques lancé en juillet 2007. Au cours de l’année 2008, une tranche de 1 000 logements sera réalisée.

Dans le cadre de l’assainissement des principales villes, des études ont été finalisées pour le traitement de certaines zones particulièrement sensibles et fragiles comme l’exutoire final des eaux de ruissellement dans le parc Bangr-Weoogo. Il en est de même pour l’amont du canal du Mogho-Naaba à Ouagadougou et du marigot Houet à Bobo-Dioulasso. Ces travaux ont été évalués à 17 milliards de francs CFA.

En matière de modernisation des grandes villes, l’exécution du projet ZACA est dans sa phase active. Les travaux de la première phase comprenant le canal principal, la clôture du site et l’assainissement sont à un niveau d’exécution de 55%. A côté de cet important chantier, l’on procède à l’achèvement d’équipements collectifs d’envergure, à savoir :

 le Mémorial aux héros nationaux à qui l’on donnera toute la splendeur par l’aménagement de son environnement immédiat dénommé “la Place de l’Afrique” ;

 le “Monument aux martyrs”, dont les travaux d’exécution seront achevés au deuxième trimestre de cette année 2008 ;

 le “Palais des sports” de Ouaga 2000, dont les travaux d’exécution seront achevés en juin 2008.

Le gouvernement a bien conscience du fait que le domaine de l’habitat et de l’urbanisme a besoin d’un cadre d’orientation de référence. C’est pourquoi, au-delà du code de l’urbanisme et de la construction dont les différentes structures consultatives seront mises en place, nous finalisons actuellement la Politique nationale de l’habitat et du développement urbain (PNHDU) assortie d’un plan d’action opérationnel.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

La théorie économique et l’expérience du développement nous apprennent que, sur la longue durée, la productivité du travail est le facteur le plus important de la croissance. Il dépend lui-même de la qualité du capital humain dont dispose chaque pays. D’où la nécessité d’accorder une attention particulière aux secteurs comme la santé, la protection sociale et l’éducation.

En matière de couverture sanitaire, un événement majeur a été le lancement des travaux de construction du Centre hospitalier universitaire de 600 lits à Ouagadougou par le Président du Faso, qui marquait par ce geste son attachement personnel audit projet. Le gouvernement compte aussi sur l’implication du secteur privé dans ce domaine. A cet effet, une stratégie de développement du secteur privé est en cours d’élaboration, de même que la définition des normes en infrastructures, en équipements et en personnel.

Dans le cadre de l’amélioration de la qualité des soins, l’accent a été mis sur la formation et le perfectionnement du personnel médical et paramédical. Ainsi, 20 médecins ont été formés en chirurgie essentielle et 35 en gestion de district. Le renforcement des compétences s’est accompagné de l’acquisition de matériels pour les activités de santé maternelle et infantile et la dotation de nouveaux CSPS en Médicaments essentiels génériques. Dans la perspective de l’amélioration de la qualité, le Centre national de médecine traditionnelle a été lancé.

Dans le domaine de la lutte contre les maladies et avec l’appui de ses partenaires traditionnels, le gouvernement a mobilisé en 2007 plus de 6 milliards de francs CFA dans le cadre des activités du Programme élargi de vaccination (PEV). Ce programme a permis d’assurer entre autres la prise en charge gratuite du paludisme grave chez les enfants de 0 à 5 ans et les femmes enceintes, et 40 000 moustiquaires imprégnées ont été distribuées aux populations.

Une campagne nationale de traitement de la filariose lymphatique a été organisée avec un taux de couverture de près de 80%. Pour renforcer toutes ces actions, un projet d’intégration des programmes de lutte contre les maladies tropicales d’un coût de 10 milliards a été lancé. En outre, le gouvernement s’atèle à la finalisation d’un programme de santé des personnes âgées.

Dans le domaine spécifique de la lutte contre le VIH/SIDA qui connaît une grande mobilisation sociale, le gouvernement a poursuivi ses actions dans le cadre de l’acquisition des ARV, des médicaments contre les infections opportunistes et des réactifs et consommables, ceci avec le soutien constant des partenaires au développement. Au total, plus de 4 milliards de francs CFA ont été mobilisés. Ces efforts ont permis d’apporter assistance aux personnes vivant avec le VIH dans les hôpitaux publics, la poursuite de la prise en charge des patients sous traitement ARV dont le nombre a atteint 16 000 à fin 2007. Le gouvernement a également pris la décision de baisser le prix des ARV de 5 000 à 1 500 francs CFA. Quant au Programme transmission mère enfant, il a été étendu à 50 districts sanitaires sur 55, soit 400 formations sanitaires contre 211 en 2006.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

En matière d’action sociale et de solidarité nationale, les efforts du gouvernement au cours de l’année 2007 ont été tournés vers la gestion des catastrophes du fait des inondations occasionnées par la pluviométrie exceptionnelle. Cette situation a révélé des dysfonctionnements du Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation qui vient de tenir sa première assemblée générale après quinze ans d’existence afin de renforcer son opérationnalité et d’être capable d’anticiper.

Je voudrais saisir cette occasion pour adresser encore une fois toute ma compassion aux différentes familles affectées et éplorées. Je renouvelle également toute ma gratitude aux différentes bonnes volontés pour leur spontanéité notamment les partenaires au développement pour leur constante disponibilité.

En dépit de cette situation d’urgence qui a focalisé toute l’attention du gouvernement, celui-ci a poursuivi la mise en œuvre de la Politique nationale d’action sociale qui s’est traduite par :

 l’accroissement du taux de scolarisation préscolaire ;

 l’encadrement de près de 4 000 enfants en situation particulièrement difficile avec réinsertion de certains dans des familles et auprès d’artisans.

Le Centre d’éducation spécialisée et de formation (CESF) de Gampela et la Maison de l’enfance André Dupont de Orodara ont accueilli 150 élèves dans les différentes classes et ateliers de formation. Dans la perspective de lutter contre l’enfance en danger, l’hôtel maternel de Ouagadougou a été opérationnalisé avec une capacité d’accueil de 50 pensionnaires.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

La réforme du système éducatif que nous avons engagée vise à assurer l’éducation de base pour tous jusqu’à l’âge de 16 ans, avec des passerelles entre les sous-systèmes et catégories d’enseignement et un découpage en cycles terminaux jusqu’à l’université.

En matière de développement de l’éducation de base, outre l’amélioration du dispositif institutionnel de pilotage, des efforts considérables ont été déployés pour accroître l’offre éducative et la qualité de l’enseignement.

Avec le Plan décennal de développement de l’enseignement de base (PDDEB) qui connaît de meilleures conditions de réalisation, 2 500 nouvelles salles en moyenne renforcent tous les ans les opportunités d’accès à l’école primaire. Concomitamment, 3 000 nouveaux enseignants sont recrutés tous les ans. A la rentrée scolaire 2006-2007, le Burkina Faso comptait 8 200 écoles environ, 28 925 salles de classes et un effectif de 28850 enseignants.

Les effectifs scolaires sont chiffrés à 1 561 258 élèves dont 44,83% de filles et 68,44% d’élèves inscrits en zones rurales.

En terme d’impact, le Taux brut de scolarisation (TBS) a augmenté de près de 6 points et se situe à 66,5%. Il en est de même pour le Taux brut d’admission (TBA) qui est actuellement de 64,7%.

Au plan de la qualité, la décision du gouvernement de distribuer gratuitement les manuels et fournitures scolaires aux élèves des écoles publiques et privées de tout le pays, participe de sa réelle volonté d’améliorer le rendement interne du système éducatif en assurant aux élèves l’accès aux matériels de travail. Au total, 4.172.970 manuels, ainsi que des guides de maîtres ont été distribués gratuitement sur tout le territoire national.
Dans l’enseignement non formel, le nombre de centres d’alphabétisation, tous types et niveaux de formation confondus, est passé de 12.159 à 12.531 centres. Au niveau des Centres d’éducation de base non formelle (CEBNF), la participation des femmes à l’alphabétisation initiale a dépassé la proportion de 60% fixée par le PDDEB et se situe à 61,12%.

Au niveau des enseignements secondaire, supérieur et de la recherche scientifique, notre objectif est d’assurer le développement harmonieux des différents ordres d’enseignements en veillant à l’accroissement des capacités d’accueil et à l’amélioration de la qualité.

Les actions menées en 2007 incluent :

 le démarrage des travaux de construction de 64 nouveaux CEG dont 63 départementaux et un (01) collège municipal ;

 l’érection de 09 CEG en lycées ;

 l’autorisation accordée à 15 promoteurs privés pour la réalisation d’établissements d’enseignement secondaire.

Dans le cadre de la réforme du système éducatif, la gratuité de l’enseignement dans les classes de 6ème est effective dans les 45 CEG départementaux-test. La recherche de la qualité de l’enseignement s’est également poursuivie à travers le recrutement de plus 850 personnels d’encadrement toutes catégories confondues, la poursuite de la formation continue, le recrutement de 69 agents d’appui et l’organisation des olympiades nationales sanctionnées par la récompense des lauréats dans plusieurs disciplines.

Le nombre total d’établissements secondaires est désormais de 762 pour l’enseignement général et 100 pour l’enseignement technique et la formation professionnelle. L’effectif total du secondaire a atteint 327.799 élèves et le taux brut de scolarisation se situe à 17,66%. Quant aux enseignants, leur effectif est de 5.167 dont 4.256 pour le secteur public.

Les efforts déployés au niveau du secondaire se reflètent dans l’accroissement remarquable des effectifs au niveau du supérieur. Le nombre d’étudiants dans les établissements publics (Université de Ouaga, Bobo et Koudougou) est ainsi passé de 27.942 en 2004-2005 à 34.253 en 2006-2007, soit un taux d’accroissement de 22%. Si cette tendance se poursuit, les effectifs atteindront 65.000 en 2008-2009 pour les établissements publics et privés confondus.

Il convient de signaler cependant que l’enseignement technique et professionnel constitue encore le maillon faible de notre système éducatif car il ne représente que 7% des effectifs au secondaire. C’est pourquoi le gouvernement a décidé d’accorder davantage d’égards au développement de ce sous-secteur en le dotant d’un document de politique nationale en cours d’adoption.

La recherche scientifique quant à elle s’ouvre davantage au public et aux entreprises, avec l’organisation du FRISIT.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Tous ces efforts seraient vains s’ils n’aboutissaient à une intense politique de création d’emplois et de résorption du chômage, cette véritable plaie sur notre conscience collective.

La Politique nationale de l’emploi en cours de finalisation traduira la vision globale du gouvernement en terme de solutions à l’épineux problème de l’emploi et définira une stratégie d’action s’inscrivant dans la perspective de lutte contre la pauvreté et la valorisation du capital humain.

Le gouvernement a poursuivi ses efforts dans le domaine du financement de la création d’emplois et a veillé au recouvrement des crédits octroyés aux promoteurs. Ainsi, en 2007, le Fonds d’appui à la promotion de l’emploi a financé des microprojets dans les domaines agropastoral, artisanal, commercial et de prestation de services. Le taux de recouvrement pour le FAPE est 120,8% et 87,76% pour le FASI.

Pour renforcer le dispositif de soutien à la création de microprojets et améliorer l’insertion socioéconomique des jeunes, le gouvernement a mis en place en mars 2007, le Fonds d’appui aux initiatives des jeunes. Ce fonds qui est en cours d’opérationnalisation mobilisera un (01) milliard de francs CFA pour soutenir les projets des jeunes.

Le Fonds d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage (FAFPA) est un mécanisme stable de financement des formations. Il appuie les actions individuelles ou collectives à finalité d’emploi et contribue à la modernisation des équipements des structures de formation. Ce fonds a financé la formation de 430 jeunes et la formation continue de 654 travailleurs issus de 21 PME/PMI ainsi que le perfectionnement de 792 artisans.

Le gouvernement a entrepris la mise en place des guichets uniques regroupant le FASI, le FAPE, le FAIJ et le FAFPA dans les chefs-lieux de régions. Ces guichets uniques visent d’une part, à rapprocher les différents fonds des promoteurs et d’autre part, à améliorer leur visibilité et la coordination de leurs interventions. Au-delà du rapprochement géographique, le guichet unique est une source d’information et d’orientation des promoteurs et un instrument de simplification et d’accélération des procédures des fonds nationaux. En 2007, six (06) guichets uniques ont été ouverts à Bobo-Dioulasso, Koudougou, Ouahigouya, Fada N’Gourma, Tenkodogo, et Ziniaré.

Par ailleurs, en appui au monde rural, plus de 1.000 femmes des groupements et associations féminines des régions du Centre-Nord, du Centre-Sud, du Centre-Est et du Plateau Central ont bénéficié de formations aux techniques de production de savon, de teinture, de tissage, de coiffure et de couture, contre 89 femmes formées en 2006.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Toute stratégie viable de création d’emplois durables doit se focaliser sur la frange la plus dynamique de notre population, qui est aussi malheureusement celle la plus touchée par le chômage. Je veux parler des jeunes. Nous avions cela à l’esprit en engageant la décentralisation et le renforcement de l’Agence nationale de promotion de l’emploi (ANPE). Ceci a permis de mieux cerner les besoins de formation de 1 240 jeunes inscrits à la session de formation professionnelle initiale 2007-2008.

Par ailleurs, le gouvernement a procédé au lancement du programme de formation de 10.000 jeunes par an aux métiers. Ce programme a touché environ 9 000 jeunes en 2007. Il sera complété par l’extension et la modernisation du Centre d’évaluation et de formation professionnelle de Ouagadougou dont les travaux en cours, pour un montant total de 3 milliards 845 millions 119 mille francs CFA, nous permettront de disposer d’un cadre moderne pour la formation d’un millier de jeunes par an.

Dans le même registre, je voudrais aussi noter le démarrage avec l’appui financier de la République de Chine (Taiwan) la mise en œuvre du Programme de renforcement de la formation professionnelle dont le dispositif institutionnel de pilotage est maintenant opérationnel. Les travaux de construction prévus pour démarrer en juin de cette année permettront d’accroître l’offre et la qualité de notre système de formation professionnelle par la construction d’un Centre de formation de référence régionale à Ouagadougou et d’un centre de formation industrielle à Bobo-Dioulasso.

Je ne saurais passer sous silence l’organisation en octobre 2007 du premier Salon des métiers. Cette manifestation qui avait pour but de renforcer l’accès aux métiers et de consolider l’insertion professionnelle en célébrant l’acquisition des compétences a permis de focaliser l’attention des jeunes sur une vingtaine de métiers porteurs d’emploi et de les accompagner dans leur orientation et leur choix professionnels.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Le meilleur ingrédient démocratique étant le dialogue avec toutes les forces vives de la nation, le gouvernement a travaillé durant l’année écoulée au renforcement des canaux d’écoute et de conversation avec les jeunes. Ceci a été symbolisé par l’organisation de la 3ème édition du Forum National des Jeunes sous le thème “Promouvoir le civisme de la jeunesse pour un développement durable et participatif”. Cette rencontre a permis à 2.500 jeunes des 13 régions d’échanger directement avec le Chef de l’Etat sur la question du chômage et bien d’autres sujets.

Le souci du gouvernement de soutenir l’insertion socioprofessionnelle des jeunes en quête d’emplois s’est traduit par la mise en œuvre du Programme de formation en entreprenariat au profit de 5.000 jeunes par an. A l’issue du lancement officiel de ce programme, 500 projets de jeunes seront soumis aux fonds nationaux de financement. Par ailleurs, nous avons lancé le 27 février 2007, en partenariat avec le PNUD, un Programme national de volontariat pour maximiser l’engagement des jeunes dans la lutte contre la pauvreté. Un corps des volontaires nationaux a été créé et six (06) centres régionaux de volontaires ont été installés.

En soutien aux activités de jeunesse, le gouvernement a alloué des subventions à plus d’une centaine d’associations et mouvements de jeunesse et a acquis auprès de nos partenaires sept (07) bus pour soutenir l’organisation des activités des jeunes.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Ces nombreuses actions engagées au niveau sectoriel ou au niveau microéconomique doivent être complétées par des décisions prises au niveau macroéconomique, institutionnel, légal, ou réglementaire. C’est pourquoi la réduction des rigidités liées à la législation du travail et le renforcement du dialogue social demeurent des préoccupations essentielles du gouvernement. Dans ce cadre, j’aimerais citer :

 les réformes de la législation du travail en cours à travers l’adoption de textes réglementant le monde du travail, la relecture du code du travail et des textes d’application, pour préciser davantage les droits et devoirs des employeurs et travailleurs afin d’éviter ou de réduire les conflits ;

 la consolidation du dialogue social par la tenue de plusieurs rencontres entre le gouvernement et les acteurs sociaux, en particulier la 7ème rencontre Gouvernement/Secteur privé à Bobo le 28 septembre 2007 et les négociations Gouvernement/Syndicats, à Ouagadougou, les 15 et 16 novembre 2007.

La sécurité et la santé au travail retiennent également notre attention. En effet, dans le cadre du Programme national d’appui à la réinsertion des travailleurs déflatés, 38 microprojets ont été financés pour un coût global de 152 millions de CFA, permettant ainsi la création de 79 emplois permanents, 113 emplois temporaires et la consolidation de 26.

Enfin, notre souci de promouvoir la sécurité et la santé des travailleurs sur les lieux de travail s’est matérialisé par l’élaboration d’une politique nationale en la matière, la mise en cohérence des textes et les méthodologies d’intervention, en vue de l’amélioration des conditions sur les lieux de travail. En outre, dans le cadre de l’éradication du travail des enfants et ses pires formes, le cadre institutionnel de lutte a été renforcé et 1185 enfants retirés du milieu du travail.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

La promotion du sport a toujours figuré au rang des préoccupations du gouvernement. Comme le confirme l’adoption en 2007 de la politique nationale du sport et la dynamisation des compétitions de l’USSU-BF.

Dans le domaine du sport d’élite, la participation de nos représentants à certaines grandes rencontres continentales et mondiales permet aux meilleurs sportifs dans leurs disciplines respectives de se frotter à ceux d’autres pays et de jauger le niveau du sport national. Au plan régional, les performances de nos sportifs sont encourageantes, notamment dans les sports de combat et l’athlétisme où des médailles et des titres de champion ont été remportés par le Burkina Faso. Il s’agit notamment de la boxe, du judo, de la pétanque et de l’athlétisme. Notre pays détient d’ailleurs le titre de Champion d’Afrique de pétanque.

Je voudrais également rappeler et saluer ici les performances de nos athlètes lors des 8ème Jeux de l’avenir des personnes handicapées et aux Jeux olympiques mondiaux où ils nous ont rapporté respectivement 10 et 8 médailles.

Ces succès témoignent de l’affirmation du sport burkinabé sur la scène régionale et internationale, malgré la contre-performance de notre équipe nationale de football aux phases éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations. Cette contre performance a quelque peu éclipsé les autres résultats, tant il est vrai que le football apparaît comme le baromètre du sport. Notre absence aux deux dernières phases finales de la CAN nous suggère simplement de redoubler d’efforts.

Le gouvernement s’est engagé à consentir davantage de sacrifices pour créer les conditions d’un développement optimal du football à travers notamment la formation des personnels d’encadrement, la formation de la relève, l’accroissement des infrastructures sportives par la consolidation de l’existant et une couverture nationale pour favoriser l’éclosion de talents nouveaux.

Pour matérialiser notre ambition de maintenir le Burkina Faso dans l’élite sportive du continent, des défis majeurs doivent être relevés dans les jours à venir. Il s’agit dès à présent de veiller à une bonne préparation de nos Etalons qui entament en juin prochain les phases éliminatoires jumelées de la Coupe du Monde et de la 27ème Coupe d’Afrique des Nations de football. Il s’agit également de préparer la participation de nos athlètes au Jeux olympiques de Pékin.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

S’il est vrai que la culture est ce qui reste quand on a tout oublié comme l’a dit un grand esprit, nous devons accepter que notre socle culturel soit le fondement de notre société. Fort de cette conviction, notre engagement à ce niveau consiste à consolider les dimensions économiques et sociales de notre culture dans la perspective de la lutte contre la pauvreté et pour la promotion du développement endogène dans la cohésion et la paix sociale.

L’année 2007 a vu le renforcement de notre action culturelle tant au plan national qu’international. Le leadership du Burkina Faso comme carrefour de la culture africaine s’est confirmé avec le succès de l’organisation du FESPACO 2007 qui a connu une participation record des professionnels du cinéma. C’est le lieu pour moi de saluer le courage et l’abnégation des cinéastes burkinabé qui, en dépit de la rareté des ressources financières et matérielles, continuent de mettre sur le marché du cinéma, des œuvres de belle facture qui renforcent la visibilité et l’attractivité de notre pays.

La culture, c’est aussi la religion et la célébration des sources des valeurs qui confortent notre humanité. Si le FESPACO a été un retentissant succès, je ne saurais passer sous silence les nombreux dysfonctionnements de l’organisation de la dernière édition du pèlerinage à la Mecque. S’étant acquitté de sa mission d’appui conseil dans ce domaine, le gouvernement exprime sa disponibilité à accompagner les différents acteurs pour une meilleure organisation des prochaines éditions.

En revanche, la célébration de la fête de l’indépendance de notre pays le 11 décembre 2007 a connu un succès organisationnel incontestable qui légitime la démarche commémorative de l’évènement et confirme l’adhésion des populations à cette initiative.
C’est pourquoi, le gouvernement a décidé d’institutionnaliser l’évènement en l’améliorant à travers le principe de rotation des festivités nationales.
Ainsi, la commémoration du 11 décembre 2008 se déroulera à Fada N’Gourma dans la Région de l’Est. De même, la ville de Bobo-Dioulasso dans la région des Hauts-Bassins abritera les festivités au plan national à l’occasion de la commémoration du cinquantenaire de la Proclamation de l’indépendance.

Le tourisme est une des industries les plus rentables au monde et le Burkina Faso qui accueille quelques 300 000 visiteurs chaque année doit déployer davantage d’initiatives pour tirer le meilleur parti de cette industrie. L’organisation de la 4ème Edition du Salon international du tourisme et de l’hôtellerie de Ouagadougou (SITHO) du 25 au 28 octobre 2007 qui a connu la participation de la quasi-totalité des pays de la sous-région, demeure une expression permanente qui traduit notre tradition d’accueil et d’hospitalité tout en donnant plus de visibilité à nos atouts touristiques.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Vous savez comme moi qu’un aspect important de l’art de la politique consiste à communiquer efficacement. Dans ce registre, je suis heureux de vous rapporter que le secteur de l’information et de la communication a contribué fortement en 2007 à l’ancrage des bonnes pratiques ainsi qu’au rayonnement de notre pays au plan international.

Nous pouvons tous être légitimement fiers du rôle joué par la presse burkinabè dans l’accompagnement du processus électoral de mai 2007, dans le respect de l’égal accès aux médias des partis en compétition. C’est également avec un sens élevé de la mesure et de la responsabilité qu’elle a su, par ailleurs, accompagner les efforts de notre pays tout au long des processus de médiation dans la résolution de la crise togolaise et du dialogue inter-ivoirien.

Ces dernières années, le secteur de l’information et de la communication fait l’objet d’une attention particulière, qu’il s’agisse de la modernisation des équipements existants, de l’extension de la couverture télévisuelle ou radiophonique du territoire ou de la promotion de la presse privée.

Dans le domaine audiovisuel public, l’année 2007 a vu le renforcement de la couverture télévisuelle, la modernisation des studios et la réhabilitation du cadre de la radiodiffusion nationale, la dotation ou le renouvellement des équipements d’émissions des stations régionales.

La couverture satellitaire de la télévision nationale a été élargie aux téléspectateurs d’Afrique et d’Europe ainsi qu’à une partie de ceux d’Asie et d’Amérique. La grille des programmes de la radiodiffusion a été améliorée en vue d’une meilleure promotion de notre culture. Le cadre de travail a été totalement refait à l’occasion de la rentrée télévisuelle et radiophonique en septembre 2007. Quant à la couverture du territoire en modulation de fréquences par Radio Burkina pour un meilleur confort d’écoute, elle s’est poursuivie par le déploiement de nouveaux émetteurs à Dédougou, Bobo Dioulasso et Gaoua.

L’option prise par le gouvernement, de développer les moyens d’information de proximité à travers le programme de création de radios régionales et de radios de proximité s’est matérialisée par l’ouverture en 2007 de deux autres stations de radios communautaires notamment à Ouargaye et à Gayéri, ainsi que deux stations de radiodiffusion à vocation régionale à Fada N’Gourma et Banfora.

La presse privée joue un rôle capital dans le processus de consolidation de notre démocratie. C’est pourquoi, malgré une conjoncture économique assez difficile, le gouvernement a pris l’engagement de porter à 250 millions de francs, le soutien qu’il apporte à ce secteur.

Sur le plan normatif, l’année 2007 a connu l’achèvement du processus de concertation entre professionnels des médias, le ministère en charge de la Communication et le Conseil supérieur de la communication sur la convention collective des médias et de la carte professionnelle du journaliste qui fera l’objet dans les prochaines semaines d’une cérémonie officielle de signature.

Dans le même temps, les études de faisabilité en vue de la création d’une deuxième chaîne de télévision nationale à vocation essentiellement culturelle et éducative ont été lancées.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Nous devons vivre selon les exigences de notre époque et exploiter judicieusement les opportunités offertes par les Technologies de l’information et de la communication.

En matière d’offre de services des communications électroniques de base, des avancées notables ont été enregistrées en 2007 :

 17.597 lignes téléphoniques fixes ont été installées, portant ainsi le parc à 116.746 lignes principales contre moins de 100.000 lignes en 2006, correspondant à une télédensité de 0,85 téléphone fixe pour 100 habitants ;

 le nombre d’abonnés des réseaux de téléphonie mobile a quant à lui connu une croissance de 82,7% passant ainsi de 1.016.605 en 2006 à 1.858.039 en 2007, ce qui correspond à une télédensité de 13,53 téléphones pour 100 habitants ;

 la télédensité totale est ainsi passée au cours de l’année 2007 de 8,5 à 14,38 téléphones pour 100 habitants, avec 308 localités couvertes par le téléphone fixe et 228 par le téléphone mobile ;
 le nombre total d’abonnés à l’ADSL pour l’accès à l’Internet haut débit a atteint 6.412 en 2007, avec 4.615 abonnements enregistrés pour la seule année 2007 ;

 la bande passante de la connexion internationale à l’Internet de l’ONATEL est passée de 197 Mégabits/s à 352 Mégabits/s dans le sens montant et de 215 Mégabits/s à 370 Mégabits/s dans le sens descendant.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Le développement des Technologies de l’information et de la communication ces dernières années, impose une adaptation aux nouveaux outils de travail dont l’évolution rapide requiert des efforts constants de mise à niveau dans les administrations tant publiques que privées.

Aussi, le gouvernement a poursuivi ses efforts de modernisation des infrastructures des technologies de l’information en promouvant leur utilisation partout dans le pays. La 3ème édition de la Semaine nationale de l’Internet et le premier forum sous régional africain sur les meilleures pratiques dans le domaine des Technologies de l’information et de la communication ont été organisés au Burkina Faso l’année dernière. Un des résultats concrets de ce forum sera l’hébergement dans notre pays d’un site Web consacré aux meilleures pratiques dans le domaine des TIC, dans le but de favoriser une dissémination plus rapide de ces pratiques.

Nos efforts ont également porté sur le déploiement de l’Intranet gouvernemental dans le but de créer les conditions pour le développement d’une offre de services électroniques dans les domaines de l’administration, de l’éducation, de la santé et de l’accès à des contenus en langues nationales adaptés aux besoins du monde rural.

Dans ce cadre, des mesures spécifiques ont permis :

 l’installation d’un réseau d’accès sans fil de type Wimax ;

 l’achèvement de la migration du Réseau informatique national de l’administration (RESINA) à Ouagadougou vers un réseau voix, données et vidéo à très haut débit et le renforcement de la sécurisation de salles techniques ;

 le renforcement de la liaison spécialisée internet de l’Administration par une liaison en fibre optique offrant actuellement un débit de 10 Mégabits/s en plus de la liaison spécialisée en cuivre de 4 Mégabits/s.

Le développement du réseau postal a enregistré l’ouverture et la mise en service de plusieurs bureaux de poste. Au terme de ces réalisations, le nombre total de bureaux de postes est passé de 74, répartis dans 58 communes, à 82 répartis dans 80 communes. Au 31 décembre 2007, 77 bureaux répartis dans 61 communes étaient opérationnels.
La poursuite de la mise en réseau des bureaux de postes, à travers le pays, a permis de porter le nombre total de bureaux connectés à 24 sur un total de 77.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Dans son programme quinquennal “le progrès continu pour une société d’espérance”, Son Excellence Monsieur le Président du Faso nourrit l’ambition de faire du Burkina Faso un pôle de développement au plan sous-régional, régional et international. Il en explique la rationalité par le fait que, pour un pays enclavé comme le nôtre, l’économie du bon voisinage est un gage de paix et de progrès.

Aussi, notre pays s’est-il fortement investi durant la période écoulée dans la promotion de la paix, de la sécurité, de la coopération et de la justice dans le monde ainsi que le renforcement de l’intégration africaine.

En matière de promotion de la paix et de la sécurité en Afrique et dans le monde, l’Accord global de paix inter-togolais signé le 30 août 2006 a permis la mise en place d’un gouvernement de réconciliation nationale et l’engagement du processus des élections présidentielles et législatives qui se sont tenues respectivement le 25 avril et le 14 octobre 2007.

S’agissant de la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso a toujours été de tous les efforts et de toutes les concertations tant au niveau africain, qu’international pour une sortie de crise pacifique dans ce pays. Le Président du Faso sollicité comme facilitateur et en sa qualité de Président en exercice de la CEDEAO, a été mandaté par ses pairs pour le dialogue inter-ivoirien. Les pourparlers sont en cours et se déroulent sous de bons auspices dans la perspective de tenue au cours de l’année 2008, d’élections libres et transparentes. En outre, le Président du Faso a envoyé en Côte d’Ivoire un représentant et une équipe pluridisciplinaire pour accompagner les autorités ivoiriennes dans la recherche de la paix.
Par ailleurs, toujours dans sa contribution aux efforts de paix sur le continent africain et dans le cadre de la Mission des Nations unies et de l’Union africaine au Darfour (MUNUAD), le Burkina Faso prévoit déployer au Darfour un contingent baptisé, “bataillon LAAFI”, au cours de l’année 2008 avec le soutien des Etats-Unis d’Amérique et de la France.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Dans le contexte de la nouvelle économie-monde, il est difficile sinon impossible pour un pays de la taille du nôtre, de se développer en autarcie. C’est pourquoi le Burkina Faso a œuvré pour l’adoption et la mise en œuvre des textes communautaires dans le cadre de son appartenance au processus d’intégration aux niveaux sous-régional et régional. Par ailleurs, notre pays a eu l’honneur d’abriter en 2007, des manifestations à caractère sous-régional ou international, parmi lesquelles on peut citer :

 le forum sous-régional sur les meilleures pratiques en matière des Technologies de l’information et de la communication (TIC) ;

 la 12ème réunion de la CEDEAO et de l’Union européenne (UE) au niveau de la troïka ministérielle tenue ;

 le 7ème forum africain sur la gouvernance ;
 la 1ère réunion du Conseil des ministres de l’Autorité des bassins des Volta (ABV).

La modestie de notre taille économique ne nous ôte cependant ni le droit d’entretenir des ambitions raisonnables ni le droit d’être respecté et écouté. Au plan international, notre pays a constamment partagé ses vues et fait valoir ses positions au cours de grandes rencontres internationales. Je citerai notamment :

 la 62ème session ordinaire de l’assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies tenue à New York en septembre 2007 ;

 le Sommet Afrique-Europe tenu du 8 au 9 décembre 2007 à Lisbonne (Portugal).

En reconnaissance de ses efforts de recherche de la paix, notre pays a été honoré par son élection comme membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies pour la période allant du 1er janvier 2008 au 31 décembre 2009. C’est sans aucun doute la concrétisation d’un grand mérite pour le Burkina mais surtout pour le Président du Faso par la communauté internationale.

Dans le même élan et concernant la question de la gestion de nos ressortissants à l’étranger, le Burkina Faso a pris des décisions allant dans le sens de la protection, de l’identification et de la réinsertion de nos compatriotes expatriés. Le gouvernement s’est particulièrement impliqué dans la réflexion actuelle au plan régional et international sur la problématique cruciale de la migration internationale liée à la question du développement.

De même, des missions consulaires ont été organisées au cours de l’année 2007 au Sénégal, en Mauritanie, au Niger et au Ghana. Elles ont permis de délivrer nombre de documents administratifs à nos compatriotes résidant dans ces pays : passeports, jugements supplétifs, extraits de naissances, actes d’individualité, cartes d’identité consulaires, cartes d’identité burkinabé, carnets de voyages CEDEAO et certificats de nationalité.
Pour renforcer sa présence effective et consolider sa couverture diplomatique dans diverses zones d’intérêt notamment en Amérique latine et en Asie, le gouvernement a initié en 2007 des missions de prospection en vue d’ouvrir de nouvelles missions diplomatiques et consulaires à Brasilia et à Lomé.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Parvenu au terme de cet exposé sur la situation de la nation en 2007, je mesure le poids de ma responsabilité personnelle et de celle de mon gouvernement face aux acquis et aux insuffisances de nos politiques publiques. Cette responsabilité, je l’accepte, je la revendique même, car elle est au cœur de la relation démocratique et citoyenne que je souhaite entretenir entre le gouvernement et le peuple burkinabè à travers vous, sa représentation nationale. Pour mieux assumer cette responsabilité, je m’engage à faire de l’évaluation des performances ministérielles une réalité.

Comme je le disais dans ma déclaration de politique générale le 04 octobre 2007, ici même et devant vous, “Nous serons sans doute confrontés à des situations difficiles, imprévues, dont l’appréciation et la résolution comporteront des risques et des incertitudes. Mais grâce à la conscience aigue que nous avons tous de nos engagements, à la fidélité à nos objectifs, nous réussirons ensemble le pacte du progrès continu pour une société d’espérance. Car notre destin nous appartient si nous gardons confiance en nous-mêmes et si nous plaçons constamment l’intérêt de la nation au-dessus des égoïsmes et des sectarismes”.

Le peuple burkinabè est adulte, mûri par les épreuves de l’adversité, pétri des douleurs et des turbulences de sa propre histoire, exigeant dans sa fierté, désireux de comprendre et toujours capable d’entendre et de gérer le langage de la vérité. C’est pourquoi je tiens à réaffirmer du haut de cette tribune qu’aucune intention malveillante du gouvernement ne justifiait la récente flambée des prix des produits de grande consommation qui nous a été donné de constater. Aucune mesure fiscale, parafiscale ou douanière n’expliquait cet accès brutal d’inflation. Par conséquent, rien ne légitimait les tristes événements qui ont perturbé la sérénité des villes de Bobo-Dioulasso, Ouahigouya, Banfora et Ouagadougou, rien, sinon le cynisme d’une poignée de commerçants dissimulant leurs intentions derrière une fiscalité prétendument trop lourde.

La frustration des populations contre la vie chère peut se comprendre même si aucun degré de colère n’offre à quiconque le droit de tomber dans l’illégalité. C’est pourquoi le gouvernement a engagé sans attendre des concertations avec tous les partenaires économiques, sociaux et de la société civile et adopté des mesures pour endiguer non seulement le phénomène de la flambée des prix mais aussi le “phénomène du mal vivre” que nous impose l’incivisme, la corruption, la fraude, la contrefaçon et l’invasion des produits impropres à la consommation humaine.

C’est cette volonté d’agir et de réagir contre ces fléaux qui donne tout le sens à la mise en place de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat (ASCE) créée pour adresser de façon efficace et suivant les attentes des citoyens les actes de mal gouvernance.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Un proverbe, bien de chez nous, dit que “Celui qui parle ne sait pas, et celui qui sait ne parle pas”. J’ai parlé longuement et vous avez eu la générosité d’âme de m’écouter, souvent dans un silence éloquent. Je n’ai pas parlé si longtemps parce que j’en savais plus que vous. Je souhaitais simplement partager avec vous les préoccupations et les ambitions du gouvernement. Vous connaissez comme moi l’ampleur des défis qui nous interpellent tous. Je sais que le gouvernement peut compter sur votre dévouement à la cause commune et votre sens de l’intérêt supérieur du pays - ceci par-delà les divergences politiques et idéologiques, au demeurant souvent superficielles.

Pour conclure, je voudrais vous promettre que vous pouvez également compter sur l’engagement et les bonnes dispositions du gouvernement. Tant que nous serons tous sensibles aux préoccupations fondamentales des populations, prêts au dialogue constructif et disposés à absorber la critique constructive et les idées nouvelles, le Burkina Faso continuera d’avancer sereinement vers son destin de lumière.

Que Dieu bénisse le Burkina Faso.

Je vous remercie.

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