A 21 heures passées, Béa dans sa voiture, revenait de chez des parents et roulait tranquillement en direction de son domicile. Elle venait de franchir le pont qui mène à Gounghin lorsque quelques centaines de mètres plus loin, elle vit au bord de la route un homme qui lui faisait de grands signes. A ses côtés était une femme assise à même le sol qui se tordait de douleurs comme si elle subissait les affres de l’accouchement.

Béa freina et stoppa à leur hauteur. Elle ne s’était pas trompée. Dans sa détresse, l’homme lui expliqua que son épouse était en travail et il la supplia de les conduire à la maternité Yennenga.

En tant que femme et mère Béa n’hésita point. Elle descendit de son véhicule, aida l’homme à faire monter son épouse à l’arrière où il s’installa lui-même. Béa reprit son volant et démarra sur les chapeaux de roue.

Après quelques minutes de route alors que toute son attention était retenue par sa conduite, Béa sentit quelque chose de pointu à la base de son cou. Elle tourna légèrement la tête et vit le poignard effilé avec lequel l’homme la menaçait.

Et de fait l’homme lui demanda, en appuyant un peu plus son poignard sur son cou, de quitter la grande voie éclairée pour un six-mètre obscur. Elle voulu résister mais changea d’avis lorsque la pointe du poignard commença à percer sa peau.

Dans sa panique Béa eut quand même le courage de jeter un coup d’œil dans le rétroviseur où elle eu la surprise de voir la patiente bien calme en train de retirer les chiffons qui lui donnaient l’apparence d’une femme enceinte.

Le poignard perçant ses chairs la fit revenir à son volant. Arrivé à un endroit bien sombre l’homme lui intima de s’arrêter. Ce qu’elle fit. Pendant qu’il la tenait sous la menace, sa compagne s’était emparée de son sac à main qu’elle fouillait en connaisseuse. En plus des quelques bijoux, il y avait la somme de 40 000 FCFA. Le tout changea de propriétaire en un clin d’œil.

Leur coup réussi, les malfrats descendirent de la voiture non sans avoir menacé la conductrice pour le cas où elle s’avisera à ameuter le voisinage. Béa n’y songeait d’ailleurs pas, trop heureuse de n’avoir pas été franchement agressée.

Après cela, il se trouvera encore des personnes pour traiter les autres de cœurs de pierre, si ceux-ci refusent de leur rendre ce genre de service en de pareilles situations !

Kibsa KARIM

L’hebdo