CAN juniors 2007 : Revoilà les Etalons !
Les Etalons du Burkina se sont payés la tête des pachydermes de l’Afrique, les Eléphanteaux de Côte d’Ivoire, hier au stade Massamba-Débat en deuxième journée de la CAN juniors de la poule A. Du coup, les Burkinabé se replacent bien en embuscade souhaitant le moindre faux pas des deux leaders du groupe.
Il est 13h 15mn au stade Massamba-Débat. Sidiki Diarra le coach des Etalons installé sur son banc de touche observe ses poulains à l’échauffement. Il nous confie : « Je sens l’équipe assez relaxe. Ça va aller ». Tout semblait être favorable aux Etalons. Très matinalement, dans la tribune solaire, une animation de soutien aux Etalons est la première à donner de la voix.
Elle a été organisée par les quatre émissaires de l’UNSE qui ont recruté sur place des musiciens. Sur la pelouse, les Etalons impressionnent par leur échauffement. Pendant ce temps, les Eléphanteaux, orphelins de leur public en retard se contentent de faire timidement des étirements. Pendant cette période, la confiance est visible sur le visage des membres de la délégation burkinabé. Mais soudain tout bascule.
Entre- temps, les supporters ivoiriens prennent place dans le stade. Leur nombre et leur voix noient ceux du petit public acquis à la cause des Burkinabè. Et comme si cela ne suffisait pas, le public congolais, pour une raison inconnue, opte de supporter la Côte d’Ivoire. Les ratés des Etalons sont hués tandis que les pédalages des Eléphanteaux, très à l’aise d’entrée de match, sont salués d’applaudissements nourris.
Le jeu est installé dans le camp burkinabé. Sidiki Diarra le reconnait : « Nous sommes mal rentrés dans le match ». Le Burkina a failli le payer cash. C’est vrai que les Etalons ont été les premiers à porter le danger dans le camp adverse par l’entremise de Issaka Ouédraogo qui échoue, à bout portant, sur le portier ivoirien. Issaka Ouédraogo, titulaire en lieu et place de Aboubacar Kébé ? Ce n’était pas prévu.
Le joueur lui-même avoue : « Je ne m’y attendais pas. Ce n’est qu’à quelques minutes du match que le coach me l’a dit. J’avoue que j’avais un petit pincement au cour. Je me demandais si j’allais pouvoir remplacer Kébé. » En fait, le staff technique en opérant ce changement voulait, selon les termes de Diarra, « permettre à Issaka qui est un bagarreur d’user les Ivoiriens avant que Kébé n’entre en jeu ».
Ce coaching va se révéler payant. Issaka Ouédraogo a été l’homme du match. Mais avant le show de Issaka et de ses copains, les Etalons ont subi le match pendant 30mn. En fait, les Ivoiriens étaient apparemment plus frais. Dans l’équipe burkinabè, ça tombait au moindre contact comme des mouches. Issaka Ouédraogo, Dianda Salif, Charles Kaboré ont été évacués de la pelouse sur une civière.
Pendant ce temps, les Ivoiriens qui occupaient bien les espaces étaient sur tous les bons coups. Mais petit à petit, les Burkinabè parviennent à sortir la tête de l’eau. En fait, au plus fort moment de la domination ivoirienne, le portier Séré Aboubacar a fait étalage de sa classe. Il a été le dernier rempart effectif.
Ainsi, ses camarades ont eu le temps de revenir dans le match sans frais. Et passé la demi-heure de jeu, le milieu des Etalons se met à tourner. Yssouf Sanou muet dans le milieu axial s’exile sur le flanc gauche et commence à faire des misères à Négus Gnaleko. Alain Traoré et Dianda exécutent des phases de jeu sans déchet. Charles Kaboré a les poumons ouverts.
Il avale les espaces sans retenu. Naturellement, Issaka a de bons ballons. Dès lors, il peut commencer ses numéros. D’ailleurs, il se trouvait que la défense ivoirienne était le talon d’Achille de l’équipe. Les boulevards sont offerts aux Etalons. Alain Traoré ne s’en privera pas. A la 41e mn, il déboule sur son côté et centre bien pour Issaka qui reprend victorieusement de la tête. En deuxième partie, Yssouf Sanou qui a retrouvé toute sa verve nettoie (65e mn) son côté et place une balle en retrait pour Charles Kaboré.
Son plat de pied est fatal pour le pauvre gardien des Eléphanteaux. A deux à zéro, les Burkinabé pouvaient gérer le match. De toutes les façons, leurs adversaires du jour étaient K.O, malgré quelques raids sur les buts burkinabé en toute fin de partie. Ce qui n’était que les derniers sursauts d’une équipe battue. Le public congolais qui avait choisi le camp de la Côte d’Ivoire en tout début de match a finalement été conquis par les Etalons.
Jérémie NION
Ils ont dit
« Votre victoire est méritée », a dit le coach de la Côte d’Ivoire
Dès le coup de sifflet final, l’entraîneur de la Côte d’Ivoire est venu à la rencontre de Sidiki Diarra pour la poignée de main de politesse. Il glisse à l’endroit du coach Burkinabé, « félicitation, c’est mérité ». A la presse, il avouera « être tombé devant
une équipe qui était plus forte que lui ». Mais il précisera que son équipe est très jeune et a manqué d’expérience. « Je suis venu avec une équipe très jeune qui voulait jouer pour se faire plaisir. Avec deux défaites, nous savons que c’en est terminé pour nous. Mais nous joueronts le dernier match pour nous faire plaisir. »
« Je suis fier de mes poulains », Sidiki Diarra
« Bravo les enfants ». Voilà le mot du coach Diarra à l’endroit de son équipe. Expliquant sa joie à la presse, il dira : « Vous savez que depuis un certain temps, les matchs entre la Côte d’ivoire et le Burkina ont toujours été des derbys. Généralement, la victoire revient à l’équipe qui la veut le plus. Cela veut dire que le Burkina était plus déterminé. La victoire des Etalons est d’autant plus significative que mon équipe avait le dos au mur. Mais, les enfants ont montré qu’ils avaient du cran. En cela, je suis fier d’eux ». Sidiki Diarra ajoutera aussi que « son équipe a été plus chanceuse » car mon équipe pouvait payer son balbutiement en tout début de match.
J.N.
Sidwaya