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CAN Juniors Congo 2007 : Malgré tout, les Etalons juniors sont prêts

Publié le vendredi 19 janvier 2007 à 05h47min

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Première équipe à fouler le sol congolais, les Etalons sont arrivés le 16 janvier à 14 heures TU à l’aéroport Maya-Maya de Brazzaville. La sélection nationale du Burkina a été installée à l’hôtel Méridien. Sur place la délégation burkinabé découvre une monstrueuse désorganisation. Les Etalons ont raison de partir très tôt.

Les Etalons ont pris un petit retard au départ à la base aérienne à Ouagadougou. Du coup, la délégation a été à un poil de rater la correspondance à Cotonou. Il a fallu une compréhension des autorités aéroportuaires du Bénin qui ont autorisé le transfert d’un avion à l’autre, et la procédure policière pour que la délégation burkinabè puisse rattraper son vol sur Brazzaville. A l’arrivée à l’aéroport Maya-Maya, les Etalons affrontent leur première épreuve : la chaleur étouffante. Les joueurs qui mystifiaient avec leurs beaux costumes uniformes ont été obligés de s’en débarrasser. « Les Européens » en particulier, Yobie et Alain Traoré surtout se vidaient sous la transpiration. Fort heureusement, l’équipe est exemptée des formalités d’usage et quitte rapidement la salle d’accueil peu confortable de l’aéroport.

Dès la sortie, les Etalons retrouvent un peu le sourire. La petite communauté burkinabè de Brazzaville a formé un comité choc d’accueil. Aux cris de « Etalons, la victoire » les supporters des Etalons juniors ont rassuré les joueurs qu’ils ne seront pas orphelins dans cette CAN. Le CO-CAN, aussi a organisé à sa manière, l’arrivée des Etalons. Un pot de bienvenue a été offert aux joueurs qui en avaient grand besoin.

On croyait alors que tout était bien au point et que le Congo était prêt pour sa CAN. Mais après le pot, le CO-CAN abandonne l’équipe burkinabè à son propre sort. Ce sont les Burkinabè du Congo, le consul en tête, qui ont conduit l’équipe jusqu’à son hôtel Le Méridien. Là, les responsables découvrent que l’équipe est dispersée. On retrouve des joueurs burkinabè logés dans trois paliers différents de l’hôtel.

« Dans de telles conditions, il est difficile d’asseoir une certaine discipline » regrette le vice-président Jean-Baptiste Parkouda. Le Burkina n’occupera pas seul cet hôtel. En fait, les deux autres équipes de la poule, c’est à dire la Côte d’Ivoire et la Gambie seront logées dans le même hôtel. Ainsi les équipes seront mélangées. Des joueurs burkinabè auront comme voisins de chambres des joueurs gambiens ou ivoiriens selon le principe de distribution des chambres du CO-CAN. Le coach burkinabè, Sidiki Diarra craint le pire : « On peut assister à des bagarres si le mélange est maintenu.

Souvent, les joueurs après un match ont des rancunes. Il n’est pas bien qu’ils se frottent trop au risque de les voir s’affronter ». Le Burkina a demandé un réaménagement à ce niveau. Le président du CO-CAN est même venu ordonner que les choses changent. Mais rien n’y fit. Les employés de l’hôtel, jusqu’à hier matin ne s’étaient pas encore exécutés.

Les Etalons ont effectué leur première séance d’entraînement le 17 matin. C’était au stade Eboué. Au stade, il a fallu forcer la main du gérant pour les séances. La location du terrain n’aurait pas encore été payée. Les gestionnaires ne voulaient donc pas le céder à crédit. Ils n’ont pas tort. La délégation burkinabè le saura à ses dépens.

Pour sa deuxième séance d’entraînement, le 17 soir, les Etalons demandent de l’eau de rafraîchissement. La demande est formulée depuis le matin. Mais ce ne sera que vers la fin de la séance que l’eau sera mise à la disposition de l’équipe. L’équipe circule à Brazzaville sans agent de sécurité. Les agents de sécurité boudent la CAN, pour réclamer leur paie. Qu’à cela ne tienne. Le Burkina est bien en place. Les joueurs ont entamé la période d’acclimatation.

Le moins qu’on puisse dire, c’était nécessaire. Lors de la séance du 17 soir, Oumar Sanogo qui voulait rattraper une accélération de Youssouf Sanou, son vis-à-vis, a été contraint d’abandonner la séance. « Je ne pouvais plus respirer », nous a-t-il dit. Les Etalons Juniors ont, en majorité eu des problèmes pour retrouver leurs rythmes cardiaques normaux. Hier matin, l’équipe a quitté l’hôtel sous une fine pluie pour sa séance d’entraînement.

La confiance au sein du groupe Etalons

C’est un autre aléas climatique que les Etalons doivent prendre en compte, car il n’est pas exclu que certains matchs se déroulent sous la pluie.

Le coach Sidiki Diarra, malgré tout est serein. « Un footballeur de haut niveau doit savoir s’adapter. Nous allons faire avec. C’est d’ailleurs en cela que nous allons prouver notre force », a-t-il confié. Les Etalons attendaient, jusqu’au 18 matin, les deux autres joueurs qui viendraient compléter l’effectif. Salif Dianda devrait arriver en fin de matinée du 18 janvier. Quant à Charles Kaboré, il est annoncé pour le 19 janvier. Ce sont tous deux des cadres de l’équipe.

Et l’on se demande comment parviendraient-ils à s’adapter au lourd climat du Congo. Pour l’entraîneur, ce n’est guère un problème. « Les deux joueurs connaissent le groupe. C’est ce qui est important. Leur intégration sera facile », fait-il noter. Au sein du groupe, la confiance règne. Le capitaine des Etalons, Guira a promis le trophée au ministre des Sports avant le départ de Ouagadougou.

Le groupe s’est bonifié avec l’arrivée de Alain Traoré et le sera davantage quand Dianda et Kaboré seront là. Aboubacar Kébé, le buteur maison de l’équipe nous a confié qu’il sent que le Burkina va jouer un coup dans cette CAN. Yobie de la Juventus de Turin promet un match très relevé. Le staff technique se dit aussi confiant malgré le fait qu’il ne pourra pas compter sur Amara Konaté qui revient petit à petit de sa blessure et Yssouf Sanou qui purge une suspension d’un match pour avoir écopé d’un carton rouge. Sidiki Diarra a dit avoir l’effectif qu’il faut pour « faire un bon match ».

Les adversaires du Burkina, exception faite du Congo, sont attendus le 18 janvier. En particulier la Gambie qui affronte, en deuxième heure le Burkina, en principe le 20 à 16 heures 30 mn (15h30 TU) après le match d’ouverture. Il faut dire que rien n’est encore définitif. Le programme de la CAN n’a pas encore été validé par la CAF qui est attendue ce 18 janvier à Brazzaville.

On espère que la CAF viendra faire évoluer les choses tant rien ne semble bouger. Par exemple, accélérer l’ouverture du centre de presse non n’encore fonctionnel. Mais surtout, la CAF devra imposer l’accès au terrain de compétition à chaque équipe, la veille des matchs qui n’est pas prévu. « Comment peut-on choisir les crampons adaptés si l’on n’a pas le droit de prendre contact avec la pelouse un jour avant le match, conformément au règlement » s’est inquiété le coach Diarra.

Déjà, la CAF conteste une décision du CO-CAN. Les dirigeants du football du continent ne sont pas contents de leurs conditions d’hébergement. En fait, la CAF voulait être logée à l’hôtel Méridien qu’elle estime plus huppé que le leur. Les prochaines heures seront décisives pour le CO-CAN s’il veut réussir sa CAN. Il faudra même un miracle pour que les organisateurs parviennent à gommer toutes les fausses notes. A 48 heures de l’ouverture de la compétition, le Congo ne donne pas l’impression de s’apprêter pour accueillir un grand événement. L’indifférence des médias congolais en est le signe indicateur.

Jérémie NION ,
Envoyé spécial à Brazzaville

Sidwaya

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