Jules Coulibaly, Kalifa Touré, Obi Jerry, Assim, Karimou Ouattara ou encore Michel sont les différentes identités utilisées par cet escroc pour arnaquer des représentations diplomatiques au Burkina. Le Consul de l’Inde, les ambassades d’Allemagne, du Maroc, d’Arabie Saoudite, du Sénégal, du Tchad sont tombés dans le piège de cet individu.

Selon les déclarations faites à la gendarmerie, il serait né en 1979, est Ivoiro - Nigérian, a fréquenté l’école primaire Paris - Bouaké de Bouaké et le collège Charles de Gaulle de Belleville de la même ville en Côte d’IVoire. Il s’exprime en français et en anglais.

Ce monsieur a d’abord séjourné à Ouagadougou au début du mois d’août à l’hôtel Oubri puis à l’hôtel Yennenga, avant de revenir au 1er hôtel où il a commencé à mettre sa stratégie d’escroquerie en place. Ainsi à l’ambassade d’Allemagne par exemple où il s’est fait passer pour un Pakistanais, il a fait savoir qu’un attentat terroriste était en préparation à Berlin, et qu’il aurait fait la connaissance de Pakistanais qui ont suivi une formation en attentat suicide et seraient en possession de passeports français. Ils auraient, dit-il, séjourné à Ouagadougou.

Avec la chancellerie du Sénégal, ce fut pratiquement le même scénario et à chaque fois , il recevait une somme d’argent. Le chargé d’Affaires du Sénégal, n’en pouvant plus, s’est adressé aux autorités de son pays qui, en retour, ont saisi les services de la gendarmerie du Burkina. L’escroc a pu échapper aux filets des forces de sécurité le 10 août dernier. Il a disparu de la circulation et est réapparu le 1er septembre 2006.

En effet, à cette date, il s’est fait établir un certificat de perte de toutes ses pièces d’identité (où il est mentionné qu’il a 35 ans et est médecin) au commissariat de Makolondi, à la frontière du Niger.

Jules, Michel ou Kalifa revient à Ouagadougou où il poursuit ses activités d’escroquerie avec les chancelleries. Il parle d’une bombe qui devait exploser à l’ambassade d’Arabie Saoudite, de la préparation de coups d’Etat ou d’attentats terroristes au Maroc, au Burkina.

Il dit être en relation avec l’attaché de défense de l’ambassade de Côte d’Ivoire, auquel il apprend que des camions transportant des oignons et où étaient cachées des armes sont à la frontière du Niger et prêtes à être utilisées. Il dit connaître le général Tanny en Côte d’Ivoire et que celui-ci lui aurait remis 3 millions de F CFA à Abidjan pour un voyage sur le Burkina.

S’il est parvenu à gagner de l’argent partout où il est passé dans les chancelleries, il sera arrêté finalement le 6 septembre 2006 à l’hôtel Palm Beach annexe, grâce à une autorité de l’ambassade du Tchad. L’escroc devait être logé à la chambre 215 mais s’entretenait auparavant au bar de l’hôtel avec le Tchadien, et c’est à ce moment que les services de la gendarmerie lui ont mis la main dessus.

Le chef d’état-major de la gendarmerie, le colonel Mamadou Traoré, a indiqué qu’il pourrait être refoulé à la frontière du Niger d’où il est venu, puisque les documents le prouvent.

Par Antoine BATTIONO

Le Pays