Fédération burkinabè de foot : Où sont passés les 28 millions ?
La saison sportive 2005-2006, qui tire vers sa fin, a été des plus pénibles pour les équipes relevant de la ligue de l’Ouest. L’insuffisance voire même l’inexistence des ressources financières a rendu la tâche très ardue aux différentes équipes, qui n’ont pu atteindre les résultats escomptés.
Et l’une des raisons fondamentales de ces contre-performances est le refus de la fédération d’octroyer cette année la subvention de deux millions à chacune des quatorze équipes de la D1.
Les saisons se suivent et se ressemblent malheureusement pour les clubs de la ligue de l’Ouest, qui sont depuis belle lurette confrontés à un sérieux problème de trésorerie. L’enthousiasme du début du championnat a toujours fait place à de multiples interrogations et ensuite au désespoir face aux nombreux problèmes qui s’accumulent au fil de la saison.
Les généreux bienfaiteurs ne courent plus les rues à Sya, où trouver un mécène pour apporter de l’eau au moulin des comités directeurs reviendrait à chercher des poux sur un crâne rasé. Et la situation ne fait qu’empirer d’année en année avec non seulement les sponsors, qui ont choisi de bouder les stades, mais également ces matchs de championnat qui se jouent pratiquement à gradins vides.
C’est presque un euphémisme aujourd’hui que de dire que le football bobolais va mal et même très mal avec des équipes complètement démunies. Aussi, seul le volontariat des joueurs, qui sont, pour la plupart, sans prime et sans salaire, permet encore à la fédération d’étoffer sa liste des clubs de D1.
L’unique espoir des dirigeants des clubs de l’Ouest a longtemps été cette subvention de deux millions de francs (2 000 000) F CFA que la FBF octroie chaque année aux équipes qui prennent part au championnat de première division. Une subvention qui a toujours constitué une véritable bouffée d’oxygène pour bon nombre d’entre elles, dont la survie en championnat était tributaire de cette manne fédérale.
Mais cette année, le moindre kopeck n’est tombé dans l’escarcelle des équipes bobolaises, qui ont pratiquement terminé le championnat à genoux. L’une d’entre elles, le JCB, qui a signé forfait face à l’ASFA Yennenga lors des seizièmes de finale de la présente édition de la coupe du Faso, s’est presque disloquée dès la fin du championnat.
Là-bas en effet, la saison a tout simplement été un véritable chemin de croix pour les dirigeants, qui, malgré leur bonne volonté, n’ont pu sauver l’essentiel ; et certains d’entre eux de se réjouir de cette relégation, qui serait la bienvenue.
La situation à l’ASFB, au RCB ou encore à l’USFRAN était loin d’être enviable avec ces nombreuses grèves à répétition et ses refus catégoriques de joueurs de prendre part à telle ou telle rencontre pour des problèmes non résolus faute d’argent. Et rares sont les formations à Bobo-Dioulasso qui ont aligné leur équipe type en deux matchs d’affilée durant la saison écoulée.
Les résultats à l’issue de ce championnat, avec un relégué et un barragiste, sont la conséquence logique du dénuement total des équipes bobolaises, dont les caisses sont restées permanemment vides. Et c’est avec amertume que beaucoup d’entre elles constatent cette année le refus de la fédération d’accorder la subvention annuelle de deux millions aux quatorze équipes de D1.
Exténués par une telle situation, de nombreux dirigeants ne savent plus à quel saint se vouer ; et si rien n’est fait d’ici là, le prochain championnat restera compromis à Bobo, où des dirigeants affirment n’avoir pas d’autres choix que d’abandonner les équipes à leur triste sort.
Jonas Appolinaire Kaboré
Observateur Paalga