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JO Paris 2024 : « Mon objectif est de décrocher une médaille à ces JO, peu importe la couleur », promet Ibrahim Maïga (Taekwondoiste)

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Publié le mardi 18 juin 2024 à 21h25min

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JO Paris 2024 : « Mon objectif est de décrocher une médaille à ces JO, peu importe la couleur », promet Ibrahim Maïga (Taekwondoiste)

Très réservé et un peu distant des réseaux sociaux, Ibrahim Maïga est un travailleur de l’ombre. Pourtant, le jeune passionné de sport, particulièrement de taekwondo, totalise une quarantaine de médailles et un titre de vice-champion d’Afrique de taekwondo dans la catégorie des moins de 68 kg. Il a dans sa besace plusieurs médailles d’or glanées sur le plan international Il fait partie de la short list des athlètes qualifiés pour les Jeux olympiques de Paris 2024. Le médaillé à l’open international G1 de Luxembourg en mi-juin est à fond dans les préparatifs de ces JO. Dans cette interview, Ibrahim Maïga est confiant et sûr de ces forces pour décrocher une médaille, peu importe sa couleur, à ces JO.

Lefaso.net : Qui est Ibrahim Maïga ?

Ibrahim Maïga : Ibrahim Maïga est un jeune diplômé en ingénierie hydraulique et assainissement. Passionné de sport, je suis aussi un athlète de taekwondo depuis le bas âge. Aujourd’hui, je pratique ce sport au haut niveau ce qui m’a permis d’obtenir des médailles au niveau international et sur le plan sous régional. Avant tout, Je suis un jeune très humain, curieux, ambitieux, rigoureux et désireux de nouvelles aventures.

Parlez-nous de vos débuts dans cet art martial…

J’ai commencé le Taekwondo très jeune. J’avais environ 6 à 7 ans. Il y a aussi que, comme la plupart des jeunes de mon âge, j’étais également passionné du football bien qu’étant inscrit au taekwondo par mon défunt père. Mon grand-frère pratiquait aussi cet art martial. Suite à une médaille remportée par lui, je suis revenu dans le milieu du taekwondo après des années d’absence et de là je n’ai pas encore observé de temps de break.

A quel moment il y a eu le déclic pour que vous vous lanciez dans une carrière professionnelle ?

Les tournois qualificatifs des jeux olympiques de Tokyo 2020 ont été un véritable déclic pour que je me lance dans une carrière professionnelle. C’est vrai que j’étais déjà dans le Taekwondo mais les JO de Tokyo 2020 ont été une grande expérience. J’étais inexpérimenté sur le plan international mais j’ai pu titiller les meilleurs. J’ai perdu de justesse une qualification olympique. A la sortie de cette compétition, j’ai su qu’un rêve olympique est possible.

Nombreux sont ceux qui affirment que les 13e jeux africains d’Accra vous ont fait connaître et véritablement lancé. Que dites-vous de cela ?

Oui ça se comprend. Parce que, je suis plutôt réservé. Je n’aime pas être affiché un peu partout sur les réseaux. Sinon bien avant les jeux africains, j’ai décroché plusieurs médailles d’or à l’international et un titre de vice champion d’Afrique. Je suis un travailleur de l’ombre.

Comment avez-vous accueilli votre médaille de bronze aux 13e jeux africains au Ghana ?

C’est vrai que cette médaille venait remonter le moral de la délégation burkinabè à ces jeux. Parce qu’on a fait plusieurs jours de compétition sans médaille. Mais de façon personnelle, cette médaille de bronze était une contre-performance. J’étais parti comme l’un des favoris au titre et je perds sur des détails en demi-finale contre un adversaire que j’ai battu à plusieurs reprises.

A ce jour Ibrahim Maïga totalise combien de médailles ?

J’ai plus de 40 médailles à mon actif dont au moins une quinzaine sur le plan international. J’ai eu aussi la chance de faire beaucoup de compétitions dans la sous-région avec à la clé des médailles.

Vous venez de décrocher une médaille à l’open international G1 de Luxembourg…parlez-nous de cette compétition ?

C’est une compétition de la world taekwondo classée G1 qui a réuni plus de 1 000 athlètes venus de 61 pays. Elle a vu la participation de plusieurs qualifiés olympiques. Pour moi, c’était une compétition de réglage après plusieurs mois sans compétition. On s’en sort avec une médaille de bronze et beaucoup d’aspects à corriger.

Ibrahim Maïga médaillé de bronze à l’open international G1 de Luxembourg

Quand vous ne faites pas du taekwondo, à quoi vous occupez-vous ?

En dehors des tatamis, j’aime apprendre. Je me lance dans la lecture pour me cultiver davantage sur un peu de tout. Il m’arrivait de jouer au football mais maintenant ce n’est plus possible car mon temps ne me le permet plus.

Avec Faysal Sawadogo vous êtes les deux taekwondoistes qualifiés pour les JO. Dites-nous comment se sont passées les qualifications ?

Le tournoi qualificatif pour les Jeux olympiques de Paris 2024 s’est déroulé en février dernier à Dakar. C’était une compétition à laquelle chacun portait sa croix. Nous avons travaillé longtemps pour pouvoir arracher cette qualification. Et par la grâce de Dieu, nous l’avons fait à l’issue de durs combats.

Comme se passe la préparation pour les Jeux olympiques de Paris ?

Tout se passe pour l’instant bien. Je poursuis ma préparation actuellement en Côte d’Ivoire. J’ai encore une compétition bientôt. Après ça, j’ai un camp d’entraînement pour être en possession de toutes mes armes. Passées ces étapes, nous nous donnons rendez-vous aux JO.

Qu’est-ce que vous travaillez le plus aux entraînements ?

Aux séances d’entraînement, nous travaillons sur mes faiblesses. Il s’agit pour le coach et moi de plus corriger les aspects sur lesquels je ne suis pas fort. En plus de cela, on travaille sur les techniques en deuxième intention. Des termes techniques que seuls les initiés comprennent.

Quels sont vos objectifs ?

Mon objectif pour ces Jeux olympiques est d’obtenir une médaille olympique, peu importe la couleur. J’ai sacrifié tant de choses pour nourrir ce rêve. C’est aussi un lieu pour montrer aux yeux du monde que le Burkina faso et l’Afrique regorgent d’un énorme potentiel.

Ibrahim Maïga aux qualificatifs pour les JO de Paris

Quelles seront vos forces dans cette compétition internationale ?

J’ai une palette technique et des atouts physiques qui dépassent la moyenne. Mais ma plus grande force sera mon mental. Le sentiment de représenter les couleurs par la plus belle des manières à la plus grande compétition planétaire.

Quelles sont vos sources d’inspiration et qui sont vos idoles ?

Mes sources d’inspiration, c’est l’accompagnement de ma famille et de mes fans qui croient énormément en moi et qui me soutiennent pendant les moments les plus difficiles. Il est difficile pour moi de citer, d’identifier des idoles, notamment une personne en particulier. Parce que je retrouve néanmoins plusieurs qualités chez plusieurs « grands » auxquels je m’identifie.

Après les JO quels seront les prochains défis de Ibrahim Maïga ?

Après les Jeux olympiques, nous aurons le grand prix final qui regroupera les 16 meilleurs olympiques. Mais à long terme, c’est la préparation des Jeux olympiques de Los Angeles, en 2028. Un parcours olympique se prépare sur quatre ans. 2028, c’est dès maintenant.

Nous sommes au terme de cette interview. Est-ce que vous avez un dernier mot ou un appel à lancer ?

Les JO, c’est la plus haute marche pour un sportif. Pour dire que c’est la crème de la crème. Nous avons vraiment besoin d’un accompagnement des autorités digne d’une préparation olympique. Nous avons aussi besoin de l’accompagnement de tout le peuple burkinabè afin de faire triompher le Ditanyé à Paris 2024.

Interview réalisée par Obissa Juste Mien
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