Santé/Cancer du sein : L’alimentation à adopter pour prévenir la maladie
Le cancer du sein représente le premier cancer féminin le plus fréquent et le deuxième le plus meurtrier après celui du col de l’utérus. Selon l’annuaire statistique 2023, au total, 2 571 cas de cancers de sein ont été enregistrés dans les formations sanitaires du Burkina avec 111 décès. Parmi les facteurs de risques, il y a l’âge, les antécédents familiaux, les prédispositions génétiques, l’obésité, l’alcool, le tabagisme, etc. Yasmine Zerbo, diététicienne, nous indique dans l’article ci-dessous, le comportement alimentaire à adopter pour réduire au maximum les chances de développer un cancer du sein. Elle revient également sur le régime alimentaire à suivre pendant et après un traitement du cancer du sein.
Une alimentation saine et adaptée, peut contribuer à prévenir ou à combattre le cancer du sein. Selon Yasmine Zerbo, il s’agit d’intégrer tous les nutriments qui peuvent aider l’organisme à limiter la croissance des cellules cancéreuses.
Pour la diététicienne, il faut en premier lieu avoir une alimentation riche en fruits et légumes. « S’il est recommandé de consommer au moins 5 portions de fruits et légumes variés par jour, cela est d’autant plus valable pour limiter les risques de cancer du sein. En effet, les fruits et légumes contiennent de grandes quantités de substances phytochimiques, dont de nombreux antioxydants qui protègent au mieux le système immunitaire », explique-t-elle.
Aussi, pour prévenir les risques de cancer, il est recommandé de consommer au moins deux fois par semaine des légumineuses (lentilles, les poids de terre, soja, haricots secs, etc.) et au moins un produit céréalier et des féculents complets par jour (pâtes complètes, riz complet, pain complet, etc.).
Autre conseil diététique pour prévenir le cancer, il s’agit de limiter les aliments industriels riches en sucre et en graisses saturées. « Les produits riches en sucres et en matières grasses sont généralement riches en énergie et favorisent le surpoids et l’obésité, qui sont deux facteurs de risque pour plus d’une dizaine de cancers, dont le cancer du sein. C’est pourquoi il faut limiter au maximum leur consommation », fait savoir Yasmine Zerbo.
Parmi les aliments industriels riches en sucre et en graisses saturées, nous avons les pains et brioches industriels, les barres chocolatées, les biscuits apéritifs, les aliments de type fast-food, les soupes et pâtes instantanées, les conserves de légumes cuisinés, les desserts riches en sucres et en graisses, les sodas, etc.
L’excès de viande rouge et de charcuteries est à proscrire si l’on tient à se prémunir contre le cancer du sein. La consommation de viandes transformées dont la charcuterie est classée comme cancérogène avéré. « C’est pourquoi, il est recommandé de limiter votre consommation de viandes rouges à moins de 500 g par semaine, et la consommation de charcuterie à moins de 150 g par semaine », invite la diététicienne. Elle encourage plutôt la consommation alternée de la volaille, du poisson, d’œufs ou encore des légumineuses riches en protéines végétales.
Selon l’OMS, l’alcool est un cancérogène avéré et serait responsable de 4,5% des cancers chez les femmes. Yasmine Zerbo conseille donc de limiter l’alcool au maximum pour diminuer les risques. Elle précise qu’aucun type d’alcool n’est plus à risque qu’un autre, c’est la quantité d’alcool pur consommée qui expose au risque de développer un cancer.
L’alimentation, un allié durant le traitement du cancer du sein
Certaines femmes perdent du poids au cours du traitement du cancer du sein en raison des effets secondaires des traitements comme la chimiothérapie. Or, avoir un poids insuffisant augmente les risques de complications durant un traitement et affecte la qualité de vie, soutient la diététicienne. Elle souligne également que d’autres femmes prennent du poids au cours de certains traitements comme l’hormonothérapie, et les risques sont tout autant importants.
Il faut donc poursuit-elle, veiller à avoir une alimentation équilibrée et variée à base d’aliments locaux au cours du traitement. « Pour cela, les assiettes des femmes en traitement doivent contenir des féculents ou des céréales ou des tubercules, avec des légumes pour avoir suffisamment d’énergie, ainsi que pour faire le plein de vitamines et minéraux. Il faut y ajouter des aliments riches en bonnes protéines, comme les œufs, la viande blanche ou le poisson ». En cas d’intolérance à certains aliments, la spécialiste de la nutrition préconise de trouver des équivalences en termes d’apports nutritionnels, plutôt que d’exclure une famille d’aliments. Le plus important selon elle, est de bien se nourrir durant la maladie pour permettre au corps de se battre avec ses meilleures armes.
En cas de nausées durant le traitement, il est recommandé de privilégier les aliments froids, les salades composées aux légumes et aux fruits. En effet, il n’est pas rare que la nourriture chaude favorise la sensation d’écœurement, lors de la prise de certains médicaments anti-nausées.
En cas de perte d’appétit, il faut tout de même veiller à avoir des apports nutritionnels suffisants, notamment en protéines. « Par exemple, si vous n’arrivez pas à manger autre chose que les soupes, nous vous recommandons d’enrichir votre repas en protéines animales et en calories. Le fractionnement des repas tout au long de la journée est également une bonne solution si vous n’arrivez pas à manger de portions assez importantes ».
Les aliments à privilégier après le traitement du cancer du sein
Pour réduire le risque de récidives du cancer, une alimentation saine, équilibrée et variée reste essentielle, même après le traitement. Pour cela, il faut manger équilibré et varié, avec assez de céréales ou de féculents ou de tubercules, de légumes, de fruits et de légumineuses au quotidien. Il faut également réduire la consommation des fast-foods et autres aliments transformés riches en graisse, en glucides ou en sucre, comme des plats préparés.
De plus, il faut veiller à limiter la consommation de viande rouge et transformée comme le bœuf, le veau, le porc, l’agneau ou encore la charcuterie (jambon, pâté, salami, saucisse, viande hachée), et privilégier le poisson et la volaille, ajoute Yasmine Zerbo. En lieu et place des boissons sucrées, il faut préférer l’eau et les boissons non sucrées, les jus naturels avec moins de sucres comme le jus de bissap, de gingembre, de pain de singe, de tamarin etc. et consommer le moins d’alcool possible. Intégrer l’activité physique au quotidien, en marchant le plus possible (au moins 30 minutes par jour) et en restant le moins possible assis est aussi conseillé par la diététicienne.
Armelle Ouédraogo
Lefaso.net