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Burkina : L’innovation dans la valorisation des mets locaux, le cheval de bataille d’Aziza Sawadogo

Publié le mercredi 31 janvier 2024 à 22h40min

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Burkina : L’innovation dans la valorisation des mets locaux, le cheval de bataille d’Aziza Sawadogo

Soupe de pintade au dolo, soupe de boyaux au dolo, gonré, moui-banwgo et autres sont les spécialités que propose Aziza Sawadogo dans son restaurant sis à Ouagadougou. Née d’un père cuisinier et d’une mère restauratrice, Aziza va très vite tomber amoureuse de la cuisine. La cuisine des mets locaux devient sa passion. Dans son restaurant, elle propose des mets innovants, tous à partir de produits locaux.

Il est presque midi. La restauratrice est débordée par les appels. Ses deux téléphones crépitent sans cesse. Un téléphone est décroché par elle et l’autre par son aide-ménagère. Tous ces appels reçus sont pour passer des commandes de gonré, moui-banwgo, pouré, soupe de pâtes de bœuf et autres. Pour livrer à temps les commandes, elle les classe en fonction des quartiers, avant de les remettre aux livreurs.

Au niveau du restaurant, la nourriture est servie dans des plats fabriqués par des artisans burkinabè. C’est une manière pour la restauratrice de valoriser les plats traditionnels. Son combat, c’est de mettre en lumière le travail des artisans et les différents mets locaux.

« Le début n’a pas été facile pour moi. Parce que mon père était spécialisé dans la cuisine européenne. Ma mère aussi. Or, moi je voulais apprendre les mets locaux. Donc pour réussir les mets locaux, j’ai beaucoup souffert. Le gonré par exemple, je l’ai essayé plusieurs fois avant de pouvoir bien le réussir. C’est après plusieurs tentatives que j’ai réussi à me spécialiser dans les mets locaux. Je n’ai pas fait d’école de cuisine, j’ai appris sur le tas », explique-t-elle.

Aziza Sawadogo en train de servir les commandes

Pour certains mets locaux, il faut des feuilles. Aziza Sawadogo déplore la rareté de cette matière première. Ce qui lui complique un peu la tâche souvent. « Il y a des feuilles qu’on ne trouve plus à Ouagadougou. Je suis obligée d’aller dans les marchés des villages environnants pour en trouver. Souvent même, arrivée dans ces marchés, il est difficile de trouver toutes les feuilles qu’on veut. Donc parfois, ce n’est pas tous les mets qu’on arrive à faire », se désole la jeune dame.

L’amoureuse de la cuisine locale a essayé d’innover en matière de mets locaux. Elle ajoute une petite touche personnelle. Son plat de moui-banwgo est différent de ce qui est vendu habituellement. Pareil pour les autres mets.

« Je fais de la soupe de pintade au dolo, je fais de la soupe de boyaux au dolo. Je me suis dit que si on prépare du coq au vin, on peut faire la même chose avec notre boisson locale. J’ai essayé et ça a marché. Les gens appellent pour commander. La soupe au dolo, je la fais uniquement sur commande », précise la restauratrice.

Le prix du plat chez elle commence à partir de 2 000 francs CFA. La soupe de pintade au dolo est à 7 000 francs CFA. La soupe de boyaux au dolo est à 5 000 francs CFA.

La soupe de pintade au dolo

« Les mets locaux sont faits à partir de nos produits. Il n’y a pas d’effets secondaires. Tout est naturel. De plus en plus, beaucoup sont en train de revenir vers les mets locaux. Dans les mariages et baptêmes on en voit », a-t-elle indiqué.

Et d’ajouter : « La difficulté, c’est que les produits sont devenus chers. Le zamnin se fait rare. Le prix du haricot n’est pas stable. Souvent, ça connaît une hausse. »

Aziza Sawadogo souhaite que l’Etat accompagne les femmes qui sont dans la valorisation des mets locaux. Car, dit-elle, elles ont besoin d’être accompagnées pour mieux réussir, parce que les produits locaux coûtent chers.

La restauratrice a terminé en invitant les Burkinabè à se tourner vers les produits locaux qui, pour elle, sont bénéfiques pour la santé et l’économie nationale.

Rama Diallo
LeFaso.net

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