Jessica, une adolescente rebelle de 16 ans, tombe enceinte alors qu’elle est élève en classe de quatrième. L’auteur de cette grossesse est également élève et a 20 ans. Durant cette épreuve, le réalisateur filme son quotidien jusqu’à son accouchement. Il entre dans l’intimité de deux familles (celles de Jessica et de son petit ami).

La mère de Jessica se confie sur les sueurs froides que sa fille a fait endurer à la famille avant de tomber enceinte. Entre fugues, désobéissance et affront, elle en a vu de toutes les couleurs. Malgré les multiples conseils, Jessica s’obstinait à mener une vie qui n’est pas la sienne. À son jeune âge, elle découchait pour faire la fête.

C’est lors d’une soirée arrosée qu’elle tombera enceinte. Le père du bébé reconnaît sa responsabilité. Mais étant élève en classe de seconde, il n’a aucun moyen financier, et ses parents ont décidé de ne plus financer ses études.

Ce long métrage a une durée de 68 minutes.

La repentance

Cette grossesse a été un nouveau départ pour l’adolescente qui a décidé d’avoir une vie rangée, pour le plus grand bonheur de sa mère. Mère et fille se sont rapprochées davantage. « Nayinêeré », le titre de cette œuvre cinématographique, est le prénom que Jessica donnera à sa fille. En plongeant dans l’univers de cette adolescente, le réalisateur a voulu sensibiliser les adolescents au respect des parents, aux risques de grossesses précoces et non-désirées.

Sounkalo Dao a expliqué que son film éduque à la fois les adolescents et les parents.

« La société est responsable de l’avenir de nos enfants. Le cas de Jessica n’est qu’une seule goûte d’eau dans la mer. De nombreuses filles vivent cette situation. Elle a eu la chance de me rencontrer en tant que réalisateur. Je l’ai soutenue en tant que père et réalisateur. Il est difficile de voir un documentaire en salle de cinéma. Dès le mois de janvier, le film sera projeté en salles. Lorsque vous voulez réaliser ce type de documentaire, il faut que les concernés aient confiance en vous », a expliqué Sounkalo Dao.

« Je me suis repentie », confie Jessica.

Le film a coûté 39 millions de francs CFA, financés par le ministère de la Culture. Il a été tourné en six mois et a été monté en quatre mois, dont un mois au Maroc.

Présente à la projection du film avec sa mère et sa fille Nayinêeré, Jessica a confié qu’elle s’est résolue à changer. Elle a invité les adolescents rebelles à changer de comportement, à respecter leurs parents et à suivre de manière assidue les cours. Aujourd’hui, grâce à un métier, elle s’occupe de sa fille, d’elle-même et de ses parents.

SB
Lefaso.net