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Protection des réfugiés et demandeurs d’asile : Des acteurs du secteur privé sensibilisés sur leur rôle

Publié le mardi 26 septembre 2023 à 18h24min

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Protection des réfugiés et demandeurs d’asile : Des acteurs du secteur privé sensibilisés sur leur rôle

La Commission nationale pour les réfugiés (CONAREF) et le Haut-commissariat des nations unies pour les réfugiés (HCR) veulent jouer leur rôle en matière d’intégration socioéconomique des réfugiés et demandeurs d’asile au Burkina Faso. Un atelier de sensibilisation sur la reconnaissance des documents délivrés aux réfugiés et aux demandeurs d’asile a été initié à l’endroit des acteurs du secteur privé, le mardi 26 septembre 2023 à Ouagadougou.

Le Burkina Faso accueille depuis 2012, date du déclenchement de la crise malienne, des milliers de réfugiés sur son sol et ce, conformément à ses engagements internationaux en matière de droit d’asile. A la date du 31 août 2023, le pays compte 37 249 réfugiés et demandeurs d’asile dont 99% sont d’origine malienne. Toutes ces personnes bénéficient de la protection internationale au Burkina Faso qui leur donne droit à la délivrance de documents dont l’importance sur le plan de la protection légale n’est plus à démontrer.

Vue des participants

Afin de parvenir à une meilleure protection des réfugiés et demandeurs d’asile au Burkina Faso par la reconnaissance de leurs documents, un atelier relatif à la sensibilisation des acteurs du secteur privé s’est tenu le mardi 26 septembre 2023, à Ouagadougou. Au nombre de ces acteurs invités, il convient de citer des institutions de microfinance, des établissements bancaires, des opérateurs de téléphonie mobile, des sociétés commerciales… La protection internationale des réfugiés et demandeurs d’asile commence par une protection dite juridique et administrative et se manifeste par la délivrance de documents de leur Etat d’accueil qu’est le Burkina Faso.

Les participants lors de la cérémonie d’ouverture

« Quand on quitte son pays pour un autre Etat normalement, on doit se faire délivrer un certain nombre de documents. Le premier document que nous délivrons à un réfugié ou à un demandeur d’asile, c’est ce qu’on appelle l’acquis de droit. Naturellement, c’est un document qui lui permet de circuler sur le territoire national pendant au moins un an. Après, ce document doit être renouvelé. Mais les documents essentiels pour lesquels nous sommes appelés à échanger avec les acteurs ce matin concernent essentiellement la carte d’identité du réfugié qui est délivrée par l’ONI, la même structure nationale qui délivre la carte d’identité nationale. Il y a également, le titre de voyage du réfugié ou de la convention. Chez nous, nous l’appelons le passeport du réfugié qui est délivré à tout réfugié qui vit au Burkina Faso et qui le sollicite pour pouvoir circuler hors du territoire national », a indiqué le secrétaire permanent de la Commission nationale des réfugiés (SP/CONAREF), Oumarou Kologo. En temps normal, ces deux documents principaux sont utilisables auprès des établissements financiers, des banques et toutes autres structures et même pour se faire recruter.

Selon le secrétaire permanent de la CONAREF, Oumarou Kologo, c’est la conjugaison de l’action de l’Etat et de celle de l’ensemble des citoyens qui permet d’atteindre les objectifs de la protection internationale escomptée, au profit des réfugiés et demandeurs d’asile

Cependant, constate M. Kologo, « ils ne sont pas très bien reconnus par les acteurs privés. Nous avons également des échos comme quoi certains utilisant ces documents ont des difficultés à accéder à un certain nombre de services auprès de ces établissements financiers et de ces banques. Voici un peu la raison pour laquelle nous avons tenu à avoir ces échanges ».

Les raisons de la non reconnaissance de ces documents délivrés par l’État burkinabè sont variées. D’abord, ces documents ne sont pas habituels comme la CNIB, le passeport national. « Ce sont des documents destinés à des acteurs spécifiques qui ne sont pas aussi nombreux que ça. 37 000 réfugiés au Burkina Faso. Il faut comprendre que ce n’est pas tout le monde qui se fait délivrer ce document. Il va de soi que ces établissements ne connaissent pas ce type de document », a précisé M. Kologo.

La deuxième raison serait liée aux textes. Au niveau des téléphonies mobiles par exemple, un décret a été adopté en 2018 qui les oblige à ne reconnaître que certains documents. La CIR et le TVC ne font pas partie de ces documents, insiste le SP/CONAREF, avant de faire cette annonce : « Nous sommes en train de travailler avec le département en charge de la sécurité pour que ces textes puissent être révisés. La révision est d’ailleurs en cours ».

Éliane Ngarndoumal, administrateur associé de protection au UNHCHR, était présente à la cérémonie

Le présent atelier fera reculer l’horizon de l’ignorance, source de la majeure partie des maux qui minent la société burkinabè, estime M. Kologo. En effet, dit-il, « dès lors qu’il y a un bon entendement des rôles, l’Etat et les citoyens jouent chacun sa partition et créent ainsi un espace d’épanouissement des agents économiques dont l’aboutissement est l’essor économique de l’ensemble de la société. Il est donc très important que l’inclusivité et l’ouverture de l’espace économique soient les maitre-mots de l’action des parties prenantes afin d’éviter que certains agents économiques soient en marge du système ».

Il faut noter que cette rencontre n’aurait pas été possible sans le soutien du Haut-commissariat des nations unies pour les réfugiés (UNHCHR) à qui M. Kologo a réitéré ses remerciements pour la constance de son soutien multiforme et multidimensionnel. Elle est appelée à se renouveler, assure Éliane Ngarndoumal, administrateur associé de protection au UNHCHR. L’objectif étant de saisir le plus de structures possibles pour discuter des problématiques liés à l’accès des réfugiés à leurs prestations.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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