Journée mondiale du chiffrement : Des étudiants initiés à la sécurisation et à la protection des données
A l’occasion de la journée mondiale du cryptage 2024, l’Institut supérieur de la communication et du multimédia (ISCOM), a accueilli le samedi 19 octobre 2024, un atelier de formation sur la sécurisation des données organisé par l’Internet Society. Des étudiants en communication et journalisme dudit institut, de l’Institut panafricain et de recherche sur les médias, l’information et la communication (IPERMIC) et de l’Institut des sciences et techniques de l’information et de la communication (ISTIC) ont été initiés au chiffrement des données pour mieux protéger leurs sources.
Cette formation d’une demi-journée a permis de montrer aux étudiants, des techniques et les outils de protection des sources ou de données face au phénomène de cybermenace ou de fuite de données. Le premier atelier théorique, présenté par Guestaba Louis Arnaud Sawadogo, spécialiste en sécurité des systèmes d’information, a consisté à expliquer l’importance du chiffrement aux étudiants.
Pour le spécialiste, le chiffrement est un processus qui transforme des informations lisibles en un format incompréhensible, protégeant ainsi leur confidentialité. Seules les personnes possédant la clé de déchiffrement peuvent les rendre lisibles à nouveau, a-t-il expliqué, indiquant qu’il est d’une importance capitale pour les journalistes qui, dans leur travail, manipulent les données. « Pour les journalistes, le chiffrement est essentiel pour protéger les communications sensibles et les données des sources, en particulier dans des zones de conflit où les informations peuvent être interceptées ou surveillées ».
En termes d’astuces ou de bonnes pratiques du chiffrement, il a conseillé aux futurs journalistes et communicants de protéger leurs données sensibles en utilisant des mots de passe forts et différents et d’utiliser le chiffrement pour protéger leurs données. Il leur est aussi conseillé d’utiliser des canaux de communication sécurisés, tels que les réseaux privés virtuels (VPN) et les applications de messagerie chiffrée et d’installer le navigateur Tor Browser. « Évitez les réseaux Wi-Fi non sécurisés et publics », a-t-il lancé aux étudiants.
Pour lui, le cryptage est une technologie fondamentale pour les journalistes en zones de conflit. Il permet de protéger non seulement leurs communications, mais aussi leurs données et leurs sources. En appliquant correctement ces technologies, insiste-t-il, les journalistes peuvent minimiser les risques liés à leur métier, préserver la confidentialité de leurs échanges.
Après cette partie théorique, Gérald Yirga, expert en cybersécurité, a pris le relais pour la partie pratique. Il a présenté deux outils, notamment, mailvelope et kleopatra qui peuvent permettre de sécuriser efficacement les communications. Ensemble avec les étudiants, un exercice pratique a été fait à cet effet.
« Nous sommes venus pour sensibiliser les élèves journalistes dans le cadre de l’importance du chiffrement et les bonnes pratiques qu’ils doivent avoir lorsqu’ils sont dans les zones de conflits et qu’ils souhaitent communiquer avec la hiérarchie ou communiquer avec les sources », a laissé entendre le président de l’Internet Society, Zakaria Sawadogo, traduisant sa reconnaissance au fondateur de l’ISCOM, Dr Cyriaque Paré pour sa présence et la disponibilité de ses locaux.
Les étudiants apprécient l’initiative
Étudiant en deuxième année de communication à l’ISCOM, Jonathan Baguemzanré ne regrette pas d’avoir fait le déplacement un samedi pour suivre cette formation. « C’était des moments enrichissants. De nos jours, avec le numérique, il est plus facile de pirater des comptes et de contourner les messages. Grâce à cette formation, nous savons maintenant comment chiffrer nos messages et protéger nos sources contre les cybermenaces », a-t-il dit. Son camarade en 3e année de journalisme, Jean Elisée Nikiéma, d’ajouter que la formation a été très utile et bénéfique pour eux. Myriam Ouédraogo, étudiante en 2e année de communication à l’ISTIC se réjouit d’être parmi les bénéficiaires de cette formation. « C’est une formation enrichissante dans la mesure où elle nous permet de savoir plus sur la sécurité de nos données et le chiffrement. Nous repartons avec de bonnes notes en termes d’outils de sécurisation de nos communications et données.
Le même sentiment est partagé par son camarade de l’ISTIC Junior Zoungrana. « C’est une formation très importante pour nous qui sommes appelés à faire les métiers de la communication et du journalisme. Nous avons appris comment crypter nos données. Cela va nous permettre de sécuriser nos messages et de garder secrètes nos informations si nous sommes en zone de conflit », a laissé entendre, Issoufou Kaboré de l’IPERMIC.
Pour rappel, chaque 29 octobre de l’année, l’Internet Society organise la journée mondiale du chiffrement. Cette , l’évènement se tient sous le thème : « Sécuriser les communication et protéger les données dans un monde numérique ; l’importance du cryptage pour les journalistes en zones de conflit ». L’activité a été célébrée par anticipation cette année, a expliqué Dr Zakaria Sawadogo.
S.I.K
Lefaso.net