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Burkina/Violences basées sur le genre : Les membres de la coordination des actions de lutte officiellement installés

Publié le mercredi 20 septembre 2023 à 15h22min

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Burkina/Violences basées sur le genre : Les membres de la coordination des actions de lutte officiellement installés

La coopération entre le système des nations unies et le Burkina se renforce davantage. Ce, à travers la mise en place du groupe de travail sur les Violences basées sur le genre (VBG). L’installation officielle des membres de ce groupe a eu lieu le mardi 19 septembre 2023 à Bobo-Dioulasso sous la présidence de la ministre en charge de l’action humanitaire, Nandy Somé/Diallo.

Dans le cadre de la lutte contre les Violences basées sur le genre (VBG) au Burkina Faso, le ministère de la Solidarité, de l’action humanitaire, de la réconciliation nationale, du genre et de la famille a mis en place un groupe de travail. Ce, avec l’appui du Fonds des nations unies pour la population (UNFPA) et le Haut-commissariat des nations unies pour les réfugiés (UNHCR). La création de ce groupe répond à un besoin d’assurer la coordination des interventions en termes de prévention, de mitigation des risques et de prise en charge des personnes survivantes dans les Hauts-Bassins.

En effet, selon la ministre en charge de l’action humanitaire, Nandy Somé/Diallo, les femmes et les jeunes filles sont les principales victimes de la violence. Elle a fait savoir que malgré les nombreux instruments ratifiés par le pays et les nombreux textes adoptés par les autorités pour renforcer la lutte contre les violences basées sur le genre, le phénomène semble avoir la peau dure.

La ministre en charge de l’action humanitaire, Nandy Somé/Diallo, présidente de la cérémonie d’installation des membres du groupe de travail sur les VBG

« Le Burkina Faso est un bon élève parce qu’il y a des résultats qui sont engrangés en matière de lutte contre les VBG, (…). L’ensemble des dispositifs a permis au Burkina d’engranger des résultats. Mais il ne faut pas se leurrer, le contexte sécuritaire que le pays traverse vient encore exacerber d’autres types de violences subies par les femmes et les jeunes filles. Le statut de femme et de jeune fille accroît leur vulnérabilité et les expose à ces pratiques néfastes », a déploré la ministre en charge de l’action humanitaire.

Ce sont toutes ces raisons qui ont motivé l’idée de la création de ce groupe de travail dans la région des Hauts-Bassins, mais qui couvre deux autres régions à savoir les Cascades et le Sud-ouest. Les membres dudit groupe ont été installés le mardi 19 septembre 2023 par la ministre de l’action humanitaire, Nandy Somé/Diallo. Après leur installation, la ministre a décliné les attentes de son département vis-à-vis de ces membres. Ainsi, il s’agira pour eux de coordonner et consolider les activités de toutes les parties prenantes dans la prévention, les risques de violence et surtout dans la réponse apportée aux populations affectées par la crise. Il s’agira également de lutter contre toutes formes de violence. « Il y a des travaux qui ont déjà été entamés dans ce domaine et c’est à eux d’imaginer de nouvelles actions pour renforcer ce qui est déjà fait. A cet effet, il y aura des activités de renforcement de capacités de tous les acteurs », a-t-elle indiqué.

La remise officielle des équipements roulants aux membres du groupe de travail sur les VBG

Par ailleurs, il y aura un mécanisme qui sera mis en place, selon la ministre, pour permettre de capitaliser et de dresser une cartographie des acteurs de prise en charge des violences basées sur le genre et d’assurer la coordination. En s’adressant aux membres du groupe, elle les invite à travailler de façon étroite avec les acteurs qui sont déjà sur le terrain. Elle ne manque pas de leur adresser ses félicitations et encouragements. Le groupe est composé de 27 membres issus des structures étatiques et privées.

L’UNFPA engagé à poursuivre la lutte contre les VBG

La mise en place de ce groupe de travail est rendue possible grâce à l’UNFPA et l’UNHCR. Le directeur régional du Fonds des nations unies pour la population pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Dr Sennen Hounton, a ainsi rappelé la nécessité de la mise en place de ce cadre de coordination pour fédérer les actions de lutte et de prise en charge des VBG. Selon lui, aucune femme ou fille ne devrait être privée de ses droits, ni subir la violence du fait de son statut social. D’où la nécessité de conjuguer les efforts pour mettre fin à ces violences.

« Nous devons rassurer les victimes de VBG qu’elles ne sont pas seules ou laissées de côté ; et que tout est mis en œuvre pour les accompagner selon leurs besoins et leurs volontés. Au niveau de l’UNFPA, nous visons principalement à ce qu’il y ait zéro violence faite aux femmes, que les femmes ne meurent pas en donnant la vie et que les grossesses soient un choix et non un hasard », a laissé entendre Dr Sennen Hounton.

La ministre de l’action humanitaire remettant un kit de dignité à une femme dite vulnérable

La coordination des actions étant cruciale pour l’ensemble des acteurs humanitaires dont les interventions visent à sauver des vies humaines, il a donc invité tous les acteurs à travailler en toute synergie pour soulager les populations et sauver des vies. Il a réitéré l’engagement de l’UNFPA et sa disponibilité à accompagner le gouvernement du Burkina Faso ainsi que l’ensemble des partenaires clés dans la réponse à ce fléau.

L’UNHCR salue l’initiative de création du groupe de travail sur les VBG
La co-coordination du groupe de travail sur les VBG est assurée par l’UNHCR, représenté à cette cérémonie d’installation par son représentant résident, Maurice Azonnankpo. Il a salué cette initiative du ministère en charge de l’action humanitaire de mettre en place ce groupe de travail pour une meilleure coordination des interventions sur le terrain. Il a exhorté les membres du groupe à plus de don et de sacrifice de soi pour que ce cadre soit une référence au Burkina Faso et que des solutions soient discutées et trouvées.

Dr Sennen Hounton réitérant l’engagement de l’UNFPA et sa disponibilité à accompagner le gouvernement du Burkina

A l’issue de cette cérémonie d’installation et pour un bon fonctionnement de ce cadre, les acteurs ont donc bénéficié des équipements roulants pour faire la sensibilisation. Le matériel d’un coût d’environ 30 millions de FCFA, est composé essentiellement de motos, des chaises, des mégaphones, etc. Par ailleurs, cent femmes vulnérables ont également reçu des kits de dignité. Il s’agit des effets de première nécessité lorsqu’une femme se retrouve dans une situation de déplacement. Ce kit est composé de savons, de pommade, d’une torche, d’une paire de chaussure, des dessous, d’un kit d’hygiène et de trois pagnes.

Au nom des bénéficiaires, Ramatou Dao a pris la parole pour adresser ses remerciements aux donateurs.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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