Le mardi 23 mai 2023, le Conseil supérieur de la communication (CSC) présentait les dix conseils aux citoyens burkinabè pour des comportements responsables sur les réseaux sociaux et dans les émissions d’expression directe, dans le contexte de crise sécuritaire et de tension sociale. Depuis lors, l’institution a entrepris de vulgariser ces conseils auprès des populations, professionnels et autres acteurs du secteur des médias à travers des conférences publiques.

Ce 20 septembre 2023, c’est au tour de l’Union des auditeurs des médias du Burkina d’être outillée par le CSC, à sa demande. Une démarche saluée par le CSC. Venus de plusieurs villes du Burkina Faso, ces représentants des auditeurs de diverses radios seront sensibilisés aux bonnes pratiques à adopter dans le cadre de leurs interventions lors des émissions d’expression directe et sur les réseaux sociaux.

Les participants sont les responsables des associations d’auditeurs de différentes radios du Burkina

Comme l’a souligné le président du Conseil supérieur de la communication, Abdoulazize Bamogo, le Burkina Faso traverse une situation sécuritaire difficile et il est important que chacun fasse attention à ce qu’il dit sur les ondes, afin de ne pas semer la division, créer des conflits communautaires et compromettre le travail des forces de défense et de sécurité et des volontaires pour la défense de la patrie. « Nous voulons les sensibiliser sur la délicatesse de la situation que nous traversons et sur le fait que chacun de nous doit être responsable lorsqu’il appelle sur une radio pour intervenir, donner son opinion, son point de vue ou donner des informations (…) Notre pays traverse des moments difficiles, nous devons être responsables quand nous intervenons à la radio ou à la télévision », a laissé entendre M. Bamogo.

Abdoulazize Bamogo invitent les auditeurs à tenir des propos responsables sur les ondes.

A l’issue de la formation, le CSC attend des participants qu’ils soient les relais auprès des autres auditeurs des radios qu’ils écoutent et où ils interviennent, afin que le message du CSC atteigne le plus grand nombre. « Nous attendons qu’ils disent aux autres que pour ce qui est des émissions auxquelles ils participent, qu’ils fassent preuve de responsabilité. Avant de dire quelque chose, il faut tourner trois, quatre fois la chose dans la bouche avant de la dire et se demander si ce que je vais dire ne va pas créer des problèmes, rendre difficile la sécurisation du pays, exposer certaines populations. Si c’est le cas, il faut laisser tomber. Il faut promouvoir les discours qui vont aider à la cohésion sociale, à la paix, qui vont permettre de faciliter le travail des FDS et des VDP dans la sécurisation du pays », a déclaré le président du CSC.

Soumaïla Ouédraogo, président de l’Union des auditeurs des médias salue la tenue de la formation.

Un message très bien compris des participants, qui par le biais du président de l’Union des auditeurs de médias, Soumaïla Ouédraogo, a assuré qu’ils seront les relais auprès des autres auditeurs. M. Ouédraogo a également remercié le CSC pour avoir accepté de les outiller, afin qu’ils soient plus prudents lors de leurs interventions dans les émissions interactives. « Aujourd’hui, grâce à cette formation, nous serons outillés, afin de connaître les règles. Quand on donne nos opinions sur les radios et à la télé, si ce n’est pas règlementé, ça constitue aussi un danger pour le pays (…) Dans les émissions interactives sur les radios, il y a des thèmes qu’on donne et nous, nous donnons nos points de vue. Et chaque fois, cela nous cause des problèmes parce que nous ne savons pas comment parler. Les gens écoutent la radio, suivent la télé et ce sont nos opinions. Cela veut dire que nous devons lutter contre les mauvaises informations. Nous ne devons pas parler parce qu’il faut parler, une seule personne peut conduire le pays dans le chaos (…) Après cette formation, nous allons aussi former nos membres sur ces dix conseils du CSC. Les auditeurs aussi sensibilisent et contribuent à l’évolution du pays. Nous devons être responsabilisés », a indiqué M. Ouédraogo.

Photo de famille.

Cette rencontre est aussi l’occasion pour le CSC, de partager avec les participants, ses constats en matière de régulation des émissions d’expression directe et les dérives récurrentes qu’elles y constate.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net