Après le bronze à Doha au Qatar en 2019, l’argent à Eugène aux États-Unis en 2022, Hugues Fabrice Zango, premier médaillé olympique du Burkina Faso est désormais champion du monde de triple saut. Celui qui avait soif du titre de champion du monde voit désormais son rêve se réaliser. Après la médaille de bronze remportée aux championnats du monde de Doha au Qatar, Hugues Fabrice Zango dit s’être préparé depuis pour le sacre suprême dans sa discipline.

« J’ai attendu ce moment depuis pas mal de temps, depuis 2019 lorsque j’ai commencé à monter sur des podiums mondiaux. 2019, j’étais déjà très satisfait de ma médaille de bronze. Mais tout de suite derrière je me suis dit maintenant, il faut viser le top parce que je me sentais capable de le faire, je me sentais capable d’aller chercher la première place. Et aujourd’hui, avoir enfin cette médaille d’or est un accomplissement pour moi », a-t-il déclaré.

Hugues Fabrice Zango avec sa médaille d’or, synonyme de champion du monde

Un sacre qui constitue un accomplissement également pour le Burkina Faso. Le nouveau champion du monde voudrait que ce titre puisse inspirer de milliers de jeunes Africains qui rêveraient d’emboîter ses pas. « J’ai dit en 2019 que j’ai ouvert une première brèche et j’espérais vraiment ouvrir plus grandement cette porte pour que les jeunes Africains, mes jeunes frères puissent rêver plus grand, qu’ils ne se mettent plus de limites », conseille-t-il.

Ce titre de champion du monde, Hugues Fabrice Zango l’a remporté sous le regard de ses parents. Une présence qui a insufflé plus de courage et de détermination au triple sauteur burkinabè. Et il n’est pas prêt d’oublier ces moments. « Leur présence insuffle quelque chose de plus, ça donne un petit sentiment d’invincibilité parce qu’on se sent en sécurité, c’est bizarre de le dire comme ça mais c’est ce que j’ai ressenti. C’est la première fois aussi que je voyais mes parents sauter dans un stade, c’était juste exceptionnel. J’ai des images de mes parents que je n’ai jamais vues. Une joie qui se dégageait après ma médaille et en trente années de vie, c’était la première fois que je voyais cela », a-t-il confié.

Si Hugues Fabrice Zango a pu sauter 17, 64m et décroché le titre de champion du monde, c’est grâce en partie à son entraîneur Teddy Tamgho. « Sauter 17,60 c’est dans ma régularité. L’avoir fait, la marque de joie ou l’expression de joie que j’ai pu montrer, c’est parce que je savais que le concours était plié déjà », a lancé Hugues Fabrice Zango.

« Il m’a effectivement bien guidé ici (championnats du monde 2023) parce qu’au départ, on se concentrait un peu trop sur des détails techniques et des intentions de saut. Il a juste compris que moi en fonction de l’enjeu, si je ne suis pas suffisamment challengé, souvent je tombe dans le piège du concours facile. Justement, il a remarqué que je suis tombé dans ce piège et il m’a juste dit ‘’relâche toi et fais 17,60, ça suffit pour gagner, l’objectif c’est de gagner’’. Une fois qu’il m’a dit ça, j’ai dit justement, l’objectif c’est de gagner et sauter 17,60. 17,60 c’est une performance que je fais tout le temps quand je veux. J’avais qu’à sauter 17,60 et le concours était plié et c’est ce qui s’est passé. L’avoir fait, la marque de joie ou l’expression de joie que j’ai pu montrer, c’est parce que je savais que le concours était plié déjà », explique-t-il.

Hugues Fabrice Zango veut couronner son riche palmarès avec une médaille d’or olympique, avec en ligne de mire les JO de Paris 2024

Le prochain grand défi du triple sauteur burkinabè, ce sont les jeux olympiques de Paris 2024. Et avec son nouveau titre de champion du monde, Hugues Fabrice Zango se voit déjà invincible. Il veut mettre les petits plats dans les grands pour couronner son riche palmarès avec une médaille d’or olympique. « Finalement, j’ai déjà tout gagné au niveau africain et mondial et les Jeux Olympiques vont venir couronner tous ces efforts menés depuis pas mal d’années. Et j’espère pouvoir mettre tout en place mais sachez déjà qu’avec le titre de champion du monde, je me vois insufflé un autre sentiment d’invincibilité, d’avoir pu franchir un autre cap et ça va beaucoup m’aider pour les jeux olympiques », précise-t-il.

Mamadou ZONGO
Lefaso.net