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Institut Supérieur de la Communication et du Multimédia (ISCOM) : Natoa Arielle Paré dissèque les profils et pratiques du Community management

Publié le mardi 1er août 2023 à 22h20min

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Institut Supérieur de la Communication et du Multimédia (ISCOM) : Natoa Arielle Paré dissèque les profils et pratiques du Community management

Étudiante à l’Institut supérieur de la Communication et du Multimédia (ISCOM), Natoa Arielle Paré a soutenu, ce mardi 1er août 2023 à Ouagadougou, son mémoire de licence en Communication numérique des organisations. Son travail a porté sur le thème « Community management : profils et pratiques d’un métier émergent au Burkina Faso ». Le jury présidé par Dr Danielle Bougaïré lui a décerné la note de 17/20.

C’est un ouf de soulagement pour l’impétrante Natoa Arielle Paré qui a défendu avec succès le fruit d’une année de recherches menées sous la direction du Dr Cyriaque Paré. Composé de 83 pages, le mémoire présenté, ce mardi, est une immersion dans l’univers du community management, un métier émergent qui séduit de plus en plus de jeunes.

Pour faire simple, le community management désigne l’ensemble des actions prises pour développer et animer une communauté qui suit une marque, une entreprise, une organisation. Cette démarche vise à promouvoir, à gérer l’image ou la notoriété d’une marque ou d’une entreprise sur la toile.

L’étude de l’impétrante a porté sur un échantillon de 67 community managers. A partir de l’enquête par questionnaire administré, il ressort que 47% des community managers ont une formation en communication, 18,2% ont une formation en marketing et 10,6% ont une formation en journalisme. 59,7% des enquêtés sont arrivés dans le métier après une formation professionnelle alors que 31,3% sont arrivés sans formation dans le domaine. Ce qui permet à l’impétrante de conclure que les community managers n’ont pas de parcours de formation défini au Burkina Faso et que leur profil est fonction de l’organisation qui les emploie au Burkina Faso.

L’étude a également révélé que le community manager burkinabè fait face à un manque de considération pour son métier. « Il y a une négligence de mes supérieurs hiérarchiques vis-à-vis de besoins en matériels dans l’exercice de la fonction », a témoigné l’un des enquêtés. Et un autre de regretter : « Je fais face à la non-considération et la non-reconnaissance du métier. Ce qui rend difficile son exercice ». La confusion sur le rôle de community manager montre à souhait que les pratiques professionnelles sont mal définies au Burkina Faso.

Pour ce qui est de la rémunération mensuelle des community managers, 52,2% des enquêtés indiquent que leur travail est valorisé et ont un salaire de plus de 150 000 F CFA. Seulement 14,9% des enquêtés ont un salaire compris entre 25 000 et 50 000 F CFA, note Natoa Arielle Paré qui précise que la plupart des community managers pratiquent le métier à temps partiel.

L’impétrante suggère dans son document la sensibilisation et l’éducation des entreprises et du grand public sur l’importance du community manager. Elle soutient également qu’il faut encourager la rédaction d’articles de fond plutôt que de favoriser uniquement les articles événementiels.

Même si l’étude permet de montrer une évolution positive avec l’émergence de la reconnaissance de l’importance du community management dans les stratégies de communication, Natoa Arielle Paré estime qu’il est essentiel de « continuer à approfondir les recherches dans ce domaine pour mieux encadrer cette pratique et valoriser le rôle des community managers au Burkina Faso ».

Pour le directeur de mémoire, Dr Cyriaque Paré, le sujet traité par l’impétrante est d’actualité, car il concerne la communication numérique. « C’est aussi un sujet vierge, car à ma connaissance, il n’y a pas encore eu un travail élaboré à cette échelle sur le métier de community manager. C’est un métier qui est très en vogue mais qui est pratiqué de façon informelle. Ses résultats jettent un éclairage sur la profession de community manager et invite à poursuivre la réflexion pour plus professionnaliser ce métier », a laissé entendre Dr Cyriaque Paré.

« C’est un sujet pertinent et original qui va aider, avec d’autres recherches complémentaires, à rendre visible ce métier et à le valoriser », a renchéri la présidente du jury, Dr Danielle Bougaïré.

À l’endroit des étudiants qui fuient l’étape de la soutenance dans les universités burkinabè, elle a tenu ce langage de vérité. « Une fois qu’ils ont fini, qu’ils sont en stage ou qu’ils ont petit boulot, les étudiants burkinabè oublient la soutenance. Cela ne sert à rien d’avoir suivi trois ans de cours, faire dépenser les parents et sortir sans diplôme. Dès que vous finissez votre diplôme, c’est mieux de soutenir. Même si vous obtenez la note de 10/20, ce n’est pas grave. Vous avez le diplôme et vous pouvez aller vaquer à vos occupations et prospecter d’autres solutions ».

Issue de la deuxième promotion de l’Institut supérieur de la communication et du multimédia, Natoa Arielle Paré est la troisième étudiante de l’institut à franchir le cap de la soutenance.

Avant elle, en début de matinée, Laurentine Koncobo a défendu son mémoire sur l’état des lieux, les enjeux et les perspectives de la communication numérique du ministère de l’Urbanisme, des affaires foncières et de l’habitat. Elle a obtenu la note de 16/20.

La première étudiante de l’ISCOM à avoir ouvert le bal des soutenances est Nado Ariane Paré. Son mémoire soutenu le 27 juillet 2022 a porté sur le thème : « Médias en ligne au Burkina Faso : de la multiplicité des sites web au pluralisme de l’information ».

Ouvert en octobre 2018, l’Institut supérieur de la Communication et du Multimédia a été créé par Dr Cyriaque Paré, par ailleurs fondateur du journal LeFaso.net. L’institut est donc un prolongement du journal, pionnier des médias en ligne au Burkina Faso.

Les formations offertes par l’ISCOM concernent deux filières : l’information et la communication et l’informatique. Elles visent à former des professionnels de l’information, de la communication et de la publicité (journalistes, communicants, publicitaires) et de l’Internet (web-développeurs).

Fredo Bassolé
LeFaso.net

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