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Grève de la section ANEB de l’UFR SVT : Le directeur de l’UFR appelle l’ensemble de la communauté à sauvegarder l’intérêt général

Publié le jeudi 13 juillet 2023 à 21h15min

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Grève de la section ANEB de l’UFR SVT : Le directeur de l’UFR appelle l’ensemble de la communauté à sauvegarder l’intérêt général

Le 7 juillet 2023, la section ANEB de l’UFR SVT annonçait une grève de 120 heures, pour dit-elle, dénoncer une planification du renvoi de la promotion master 1 de ladite unité qui compte plus de 500 étudiants.

Dans une note adressée à la communauté universitaire, le directeur de l’UFR SVT juge cette nouvelle grève inopportune.

En effet selon le Pr Patrice Zerbo, cette nouvelle grève vient saper les efforts de l’ensemble des acteurs de l’UFR, en vue de rattraper le retard constaté sur les différentes années académiques et mettre fin au chevauchement des années.

Il souligne que depuis le début des manifestations, l’administration a toujours été disponible pour rencontrer et échanger avec les étudiants sur leurs préoccupations d’ordre pédagogique. Ce sont au total une dizaine de rencontres, qui ont eu lieu mais qui selon lui n’ont pas pu ramener les étudiants à la raison.

Pr Patrice Zerbo, appelle donc les différents acteurs, à se surpasser pour sauvegarder l’intérêt général, afin que les efforts consentis pour normaliser les années ne soient pas vains.

Lefaso.net


Note à l’attention de la communauté universitaire de l’U.F.R. S.V.T.

  • Le vendredi 06 juillet 2023, nous avons reçu un préavis de grève de 120 heures de la corporation ANEB de l’’U.F.R. S.V.T. pour écrit-elle, « dénoncer le comportement de mépris et d’insouciance de l’administration vis-à-vis de sa plateforme revendicative et exiger des propositions concrètes » en lien avec la situation des étudiants de Master 1 de la promotion 2022-2023. Cette grève est prévue sur la période du mardi 11 au samedi 15 juillet 2023, soit à 10 jours après la précédente grève de 96 heures (du 27 juin au 1er juillet 2023).
  • Par la présente, je viens :
  • - rappeler le fondement de ces manifestions de la corporation ANEB à l’U.F.R. S.V.T. ;
  • - faire des observations sur le caractère inapproprié de ces grèves perlées qui viennent saper tous les efforts déployés par les enseignants, l’administration et les étudiants pour résorber les retards et normaliser les années académiques à l’U.F.R. S.V.T. ;
  • - rendre compte des nombreux moments de dialogue qui ont eu lieu pour trouver une sortie de crise ;
  • - appeler les différents acteurs à se surpasser pour sauvegarder l’intérêt général.
  • 1) Du fondement des grèves perlées de la corporation ANEB de l’U.F.R. S.V.T.
  • Les grèves perlées de la corporation ANEB de l’U.F.R. S.V.T. tirent leur source du mouvement d’humeur de 72 heures des 15, 16 et 17 février 2023 porté par les étudiants de la première année de Master 2022-2023 qui entendaient ainsi dénoncer l’application des articles 29 et 34 de l’arrêté 2019-074/MESRSI/SG/DGESup portant régime général des études du diplôme de Master dans les institutions publiques et privées d’enseignement supérieur et de recherche. Les articles 29 et 34 disposent comme suit :
  • Article 29 : Les étudiants inscrits en 2ème année de master, ne peuvent prétendre
  • à la soutenance du mémoire que lorsqu’ils ont validé les deux semestres de la 1ère
  • année du master et l’ensemble des unités d’enseignement des semestres de la 2ème
  • année du master.
  • Article 34 : Un semestre est validé :
  • - si toutes les unités d’enseignement le composant sont validées individuellement ;
  • - par compensation intra-semestre si l’étudiant a la moyenne requise entre les différentes unités d’enseignement du semestre, affectées de leur coefficient. La compensation entre les unités d’enseignement ne peut s’effectuer que si la moyenne obtenue dans chaque unité d’enseignement est supérieure ou égale à 7/20.
  • Cette première manifestation de 72 heures s’est traduite par la perturbation des activités pédagogiques, académiques et administratives de l’U.F.R. S.V.T. Elle a surtout été marquée par des actes d’indiscipline contraire à l’esprit de l’article 10 du décret 2015_1336_PRES/TRANS/PM/MESS/MERSI/MS/MEF/MATD/MFPTSS relatif aux franchises universitaires et aux libertés académiques. En effet, au cours de cette manifestation, les étudiants ont bloqué l’accès des locaux de l’administration et des bureaux et laboratoires de certains enseignants. Cela a justifié une procédure disciplinaire contre certains des étudiants de la promotion dont des délégués de filières.
  • À partir de là, intervient la corporation ANEB de l’U.F.R. S.V.T. qui prendra à son compte la revendication de la promotion de Master dans sa plateforme revendicative qu’elle déposera à la suite d’une marche organisée le 07 mars 2023. Désormais la corporation ANEB de l’U.F.R. S.V.T. demande la « suspension du système LMD » et la non application du régime général des études du diplôme de Master à l’U.F.R. S.V.T.
  • L’arrivée de la corporation ANEB de l’U.F.R. S.V.T. dans cette lutte coïncide avec une recrudescence de la violence et une dégradation de la situation sécuritaire au sein de l’U.F.R. S.V.T. Jamais, notre U.F.R. n’a atteint un tel niveau de violence : suspension des évaluations de la promotion de master 2022-2023 programmées par l’administration de l’U.F.R. S.V.T., prise en otage à deux reprises de la commission interne d’instruction de l’U.F.R. S.V.T. à l’effet de l’empêcher de tenir sa session, agression d’enseignants et de personnels administratifs. À tout cela s’ajoutent ces grèves perlées en cette période fatidique de l’année universitaire (période d’examens), à l’effet de saper tous les efforts déployés par la communauté universitaire pour résorber les retards et normaliser les années académiques.
  • 2) Du caractère inopportun de cette grève
  • L’U.F.R. S.V.T. vient de loin. Il n’y a pas longtemps, un étudiant mettait 6 ans au lieu de 3 ans pour finaliser une licence.
  • Les efforts consentis par tous les acteurs de l’U.F.R. depuis plusieurs années ont pour seul but la résorption des retards et la normalisation des années académiques.
  • À la fin de cette année universitaire 2022-2023 (fin juillet 2023), au niveau licence générale, nous avons 4 promotions à l’UFR SVT. La situation, qui s’est notablement améliorée, se présente de la façon suivante :
  • - Bacheliers 2022 (P22) qui sont en première année de licence (L1) au cours de cette année académique 2022-2023 : 98% des cours réalisés, TD et TP terminés, évaluations du S1 terminées et évaluations du S2 prévues du 20 au 31 juillet ;
  • - Bacheliers 2021 (P21) qui sont en L2 au cours de cette année académique 2022-2023 : délibérations du S3 prévues le 18 juillet et 75% du S4 réalisés ;
  • - Bacheliers 2019 qui sont en L3 pour leur année académique 2021-2022 : 30% du S5 réalisés ;
  • - Bacheliers 2018 qui sont en train de terminer le L3 (2020-2021) : délibérations du S5 des filières Biochimie microbiologie (BMB), Biochimie des substances naturelles (BSN), Biologie générale (BG) et Nutrition et technologie alimentaires (NTA) effectuées et délibérations du S6 prévues pour fin juillet 2023.
  • Comme on peut le constater, l’U.F.R. S.V.T. est sur le point de normaliser ses années académiques et d’éliminer les chevauchements en licence L3 Sciences de la Vie (L3-SV). Dans nos plannings, il est prévu que, d’ici à la rentrée académique 2024-2025, précisément au mois de mai 2024, nous rentrons dans une dynamique d’années académiques normalisées. Ce résultat est le fruit des efforts de chaque acteur de la communauté de S.V.T. (enseignants, étudiants, personnels de soutien) et de l’appui organisationnel des responsables universitaires (Président et collaborateurs).
  • Cette grève sera une remise en cause inacceptable de nos efforts de normalisation en cours, des années académiques à l’U.F.R. S.V.T. Au-delà de la remise en cause des efforts de tous par cette grève, la perspective d’un affrontement entre étudiants n’est pas exclue puisque lors de la rencontre des délégués des étudiants avec la présidence de l’université le 30 juin 2023, certains délégués de master ont affirmé qu’ils se désolidarisent de la lutte engagée par la corporation ANEB. Ils souhaitent composer leurs devoirs. Mais malheureusement, à chaque fois que leurs devoirs sont programmés, des représentants de la corporation ANEB les font sortir de la salle de composition par la force. La nécessité d’une prise de mesures conservatoires pour garantir les franchises universitaires au sein de l’U.F.R. S.V.T. s’impose.
  • 3) De multiples rencontres d’échanges
  • Depuis le début des manifestations à l’U.F.R. S.V.T. en lien avec cette revendication, les autorités universitaires (direction de l’U.F.R. et présidence de l’université) n’ont ménagé aucun effort pour organiser des rencontres d’échanges avec les intéressés. À chacune de ces rencontres, la direction de l’U.F.R. S.V.T. a toujours marqué sa disponibilité à apporter des réponses à toutes les préoccupations d’ordre pédagogique des étudiants dans les limites de ses possibilités. S’agissant des revendications en lien avec la suspension des textes ou de leur non application, la position de la direction de l’U.F.R. est sans ambages : l’U.F.R. S.V.T. ne peut se soustraire de l’application desdits textes.
  • Au total, une dizaine de rencontres avec les délégués des filières, la corporation ANEB de l’-U.F.R. S.V.T., les partenaires sociaux ont eu lieu pour tenter d’amener les étudiants à la raison. La dernière en date a été la rencontre du vendredi 30 juin 2023 (en pleine grève de 96 heures de la corporation ANEB de l’U.F.R. S.V.T.) dirigée par le Président de l’université.
  • Au cours de ladite rencontre, en ce qui concerne la revendication relative à la suppression du système LMD, le président de l’université a rappelé l’objectif du LMD et sa genèse dans l’espace sous-régional. Il s’agit d’un système d’enseignement supérieur qui vise à harmoniser les offres de formation et, partant, de faciliter les équivalences et de favoriser la mobilité des étudiants et, par conséquent, de permettre une compétitivité des sortants de l’enseignement supérieur. Une directive de l’UEMOA datant de 2007 invitait l’ensemble des pays de l’espace à s’engager pour l’adoption et la mise œuvre du LMD. Au Burkina Faso, un arrêté de 2010, institue sa mise en place. Il est de nos jours le système d’enseignement supérieur de référence tant au niveau régional qu’international. Aucun pays, encore moins une université n’a intérêt à chercher à sortir de ce système, surtout dans un monde de plus en plus globalisé et compétitif.
  • En ce qui concerne l’arrêté de 2019 portant régime général des études de Master au Burkina Faso, et notamment ses articles 29 et 34 incriminés par les étudiants grévistes de Master de l’U.F.R. S.V.T., le président de l’université a précisé qu’il s’agit d’un texte visant à assurer une qualité de la formation dispensée à ce niveau et à assurer une meilleure compétitivité aux diplômés de Master dans notre pays. Il conclut donc qu’il est illusoire de demander la suppression de ces textes, d’ailleurs appliqués dans tous les autres Instituts et U.F.R. de l’Université Joseph Ki-Zerbo, et demande aux initiateurs du mouvement de grève à l’U.F.R. S.V.T. de revenir à la raison.
  • Nonobstant cette réponse claire du président de l’université et cette invite aux étudiants à revenir à la raison, la corporation ANEB de l’U.F.R. S.V.T. fait la sourde oreille et lance un nouveau mot d’ordre de grève de 120 heures inopportun allant du 11 au 15 juillet 2023. Il serait dommage qu’un groupuscule d’étudiants prenne en otage d’autres étudiants sur un campus, dans un état de droit.
  • 4) Appel aux acteurs de l’U.F.R. S.V.T.
  • Comme il a été dit plus haut, des efforts constants ont été faits depuis plusieurs années par les acteurs de l’U.F.R. S.V.T. et de l’université pour la normalisation des années académiques. Nous sommes à l’orée de cette normalisation et je lance un appel à toute la communauté de l’U.F.R. à un sursaut et à une unité d’action.
  • Aux étudiants, je rappelle que si le droit de grève est consacré par la loi fondamentale de notre pays, son exercice est encadré par d’autres textes. À l’université, par exemple, les franchises universitaires garantissent la liberté d’expression et la liberté académique, donc la pluralité des idées et le droit de manifester ou pas. En effet, l’article 10 du décret 2015_1336 _PRES/TRANS/PM/MESS/MERSI/MS/MEF/MATD/MFPTSS relatif aux franchises universitaires et aux libertés académiques stipule clairement qu’« aucun étudiant ou groupe d’étudiants ne doit exercer une contrainte physique ou morale sur un autre étudiant, un autre groupe d’étudiants… dans le but de les amener à adhérer à ses propres idées ».
  • Tout contrevenant à cette disposition du décret s’expose à des sanctions conformément aux textes en vigueur. J’invite donc une fois encore les étudiants à revenir à la raison, pendant qu’il est encore temps !
  • À l’endroit des autres composantes de la communauté universitaire de l’U.F.R. S.V.T., je les exhorte à poursuivre le déroulement normal de leurs activités et à nous rapporter toute situation anormale qui viendrait à être constatée.

Le Directeur

Pr Patrice ZERBO
Chevalier de l’ordre de l’Etalon

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